Selon l’Agence d’Information du Burkina (AIB), citant des médias étrangers, cette décision de Washington est justifiée par l'absence de progrès vers un retour à la démocratie au Burkina Faso après les deux coups d'État militaires perpétrés le 24 janvier et le 30 septembre 2022.
« J'ai pris cette décision car j'ai déterminé que le gouvernement du Burkina Faso n'a pas mis en place, ou fait des progrès continus en vue de rétablir le respect de l'Etat de droit et du pluralisme politique », a expliqué Joe Biden dans une lettre envoyée au Congrès américain, selon l’AIB.
La loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique, en anglais, African growth opportunities Act (AGOA), est une loi américaine votée et promulguée en 2000 permettant aux pays de l’Afrique subsaharienne d’exporter sur le marché américain sans droits de douane.
Elle vise entre autres, à promouvoir le commerce et les investissements entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne en accordant aux pays admis un accès exceptionnel au marché américain, à encourager le développement économique et les réformes en Afrique subsaharienne et à favoriser un accès et des possibilités accrues pour les investisseurs et entreprises en Afrique subsaharienne.
En juin dernier, soit cinq mois après le coup d’Etat du 24 janvier 2022, le gouvernement américain avait déjà annoncé l’arrêt du deuxième programme de développement, le Millennium Challenge Corporation (MCC) d’une enveloppe de 450 millions de dollars au profit du Burkina Faso.
Ce programme concernait trois projets structurants dans le secteur de l’énergie électrique et visait à terme à réduire le coût du service de l’électricité et accroître la satisfaction de la demande.
La dégradation continue de la situation sécuritaire au Burkina Faso depuis 2015 avait motivé le premier coup d'Etat de l’année 2022 mené le 24 janvier par un groupe de militaires conduit par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba contre le président Roch Marc Christian Kaboré.
Le 30 septembre dernier, Damiba, soit huit mois après, a été à son tour renversé par un groupe de militaires dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré qui a été par la suite choisi pour diriger officiellement le pays jusqu’en 2024.
AA/Ouagadougou/Dramane Traoré