Dans ce communiqué rendu public le 06 mars 2023, le diplomate camerounais, Samuel Djobo, met à disposition de ses compatriotes un numéro de téléphone (80 10 11 11) qu’ils peuvent appeler gratuitement pour signaler des « cas de violence, d’agressions ou d’abus dont ils pourraient être victimes ».
Avant cela, dans un précédent communiqué, daté celui-là du 22 février dernier, l’ambassadeur avait appelé les ressortissants camerounais en Tunisie « au calme et au respect des lois locales en vigueur ». Il précisait par ailleurs que « les compatriotes peuvent se rapprocher des chancelleries pour tout besoin d’information et/ou procédure dans le cadre d’un retour volontaire ».
Le 21 février 2023, le Président tunisien, Kaïs Saed, a fait savoir lors d’un Conseil de sécurité nationale, que la présence d'immigrés clandestins provenant d'Afrique subsaharienne était source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables » et relevait d'une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » de la Tunisie.
Suite à ces déclarations, qualifiées de « choquantes » par l’Union Africaine notamment, des ressortissants subsahariens ont, selon plusieurs témoignages diffusés sur les réseaux sociaux, été victimes d’une déferlante d’actes de xénophobie en Tunisie. En plus des agressions physiques et des menaces recensées par des associations, plusieurs d’entre eux ont perdu des emplois et/ou mis à la porte sans préavis de leurs différents domiciles. Des pays africains (Côte d’Ivoire, Mali, Guinée entre autres) ont dès lors pris des dispositions pour rapatrier leurs ressortissants.
Pour se dédouaner, Kaïs Saed a, durant une rencontre le 8 mars avec le Chef de l’État Bissau guinéen et Président en exercice de la Communauté Economique des États d'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO), souligné avoir des « amis africains » et démenti tout propos raciste. Umaro Sissoco Embalo a considéré qu’il s’est agi « d'incompréhensions » et « mauvaises interprétations » des propos de son homologue.