Plaques minéralogiques: Le Cameroun se conforme au code Cemac

Par Léger Ntiga | Mutations
Yaoundé - 29-Sep-2003 - 08h30   52816                      
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Il lance demain le programme de sécurité routière en Afrique centrale.
C'est avec une certaine fièvre que les usagers de la route et autres propriétaires attendent dès mercredi, 1er octobre prochain, la reprise de la mise en oeuvre effective des dispositions rénovées du code communautaire de la route en zone Cemac. Cette opération, en plus de susciter de multiples interrogations au sein des populations concernées, survient au moment où de façon quasi générale, les utilisateurs de véhicules au Cameroun ont, chacun équipé son automobile d'une plaque minéralogique de son choix. D'où, des questions du genre, se situe-t-on toujours dans l'optique de l'arrêté ministériel du 24 novembre 2000, sur la spécification des dispositifs de signalisation des véhicules à moteur et ses divers modificatifs ? Ou encore, chacun des ministres nommés à la tête du département des Transports va-t-il recommencer à chaque fois l'opération ? A ces interrogations, le ministre des Transports, John Begheni Ndeh, répond : " c'est la même opération qui se poursuit. Nous n'avons pas repris une nouvelle opération. A notre arrivée à la tête de ce département, les appels d'offres étaient déjà lancés sous le pilotage de notre prédécesseur. Nous poursuivons juste une action qui s'inscrit dans le principe de continuité de l'Etat ". Pour autant, les nouveaux instruments de " sécurisation des véhicules, renforcement de la sécurité routière en zone Cemac et de maîtrise du parc automobile " du Cameroun, qui sont les deux plaques d'immatriculations sur fond réfléchissant comportant le logo de la Communauté monétaire des Etats de l'Afrique centrale, auxquelles s'ajoute une troisième sous la forme d'une vignette sur le pare-brise avant. Pour compléter ce dispositif, des chevrons réflectorisants sont prévus pour lutter contre des accidents dont 60% sont causés par des engins lourds. Comparées aux plaques mises en circulation en 2000 par le premier opérateur à qui le marché a été passé, celles sur lesquelles l'abréviation du Cameroun, conformément au nouveau code routier Cemac, a été ramenée à "Cmr" des Nations unies, se constituent d'un fond non détachable. Au voisinage du ministère de l'Education nationale, et du ministère des Travaux publics, c'est l'angoisse depuis la signature, le 11 septembre dernier du communiqué de presse par lequel le ministre John Ndeh annonce le démarrage, pour le 1er octobre prochain, de l'opération de distribution de la nouvelle plaque à travers le pays. Guy Marcel Mbeng, jeune artisan, scrute déjà l'avenir après la publication de cette mesure qui vient le réduire comme nombre de ses collègues au chômage. " Cette décision du ministre des Transports nous met en mal dans la mesure où nous autres artisans qui fournissions depuis longtemps des plaques aux usagers, sommes livrés au chômage sans autre forme de procès. Il fallait pourtant que les pouvoirs publics tiennent compte de notre existence. C'est notre métier, nous en vivons ", se plaint-il. A cette préoccupation, le directeur des Transports terrestres, Josué Youmba, rassure les artisans du secteur quant à l'obligation qui est faite aux opérateurs en charge de la fabrication et de la distribution des plaques, de les recruter en priorité conformément au cahier des charges arrêté d'accord parties avec le ministère des Transports. Au rang des zones d'ombre qui suscitent bien d'interrogations chez les Camerounais, on retient la questions de l'abréviation de la dénomination du pays au niveau international. Lors de l'émission des premières plaques d'immatriculation par le groupe Faab/Industrie au cours de l'année 2000, Cameroun était réduit sous la forme "Cam", contrairement à la formule Cmr bien connue des instances internationales dont l'Onu. Avec " la relance du projet " par le gouvernement, les échantillons de plaques en circulation, comme les premières plaques minéralogiques qui pourraient être livrées aux usagers dès mercredi prochain, ces initiales changent en "Cmr". Le secrétaire exécutif de la Cemac justifie cette mutation par le fait que " sur le plan international, les organisations sous-régionales sont autorisées à trouver des abréviations autres que celles adoptées par les Nations unies. Pour le cas du Cameroun, le nouveau code révisé a préféré la conformité des initiales du Cameroun avec celles déjà adoptées par l'Onu. Il faut cependant savoir qu'un autre pays de la sous-région, le Tchad, a gardé le T"ch" qui, à l'Onu, est l'abréviation de la Tchekoslovaquie. Or, le Tchad, dont l'abréviation reconnue aux Nations unies relève de sa dénomination anglaise "Chad" (Ch), a revendiqué ses initiales en français (Tch)". Josué Youmba ajoute que les deux vont être utilisées dans la mesure où, les plaques acquises en 2000 restent valables jusqu'à ce qu'elles se détériorent. Il reste à souhaiter que les opérateurs Utsch Cameroun Sarl pour la fabrication, Smm Sarl, Société camerounaise de commerce, Société de préservance globe trotter, les établissements Nkelewe Jonas, les établissements Rendez-vous affaires et les établissements Lifeco, retenus pour la distribution, assurent leur part de contrat pour qu'on n'aboutisse pas aux accusations et contre accusations auxquelles on assiste depuis deux ans entre les pouvoirs publics et les responsables de Faab /Industrie sur les violations du cahier des charges.




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