L'administrateur diocésain se dit confiant pour l’avenir...
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L'archidiocèse de Yaoundé a un nouvel arhevêque...
Nous ne sommes plus orphelins. Avec la nomination, samedi, de Monseigneur Victor Tonyé Bakot, le diocèse de Yaoundé sort de cette période qu'on appelle dans notre jargon " la vacance de siège ". Celui-ci sera maintenant occupé par un évêque dynamique. C'est un soulagement pour nous tous puisque nous voyons que les prières du peuple de Yaoundé ont été exhaussées. Nous avons prié pendant un an pour que le Seigneur donne un pasteur digne de ce nom à Yaoundé. Avec la nomination de Victor Tonyé Bakot, nous remercions déjà le Seigneur, mais aussi le saint Père qui ne nous a pas oublié. Monseigneur Tonyé Bakot qui, lui-même, a dû dire oui, a accepté cette nomination.
Et dans l'ensemble, comment cette nomination a été accueillie au sein de la famille des prélats de l'archidiocèse ?
Je ne pourrai parler que de ceux que j'ai contacté. Samedi, nous avons eu une belle cérémonie au moment de l'annonce de cette nouvelle. Il y avait beaucoup de religieux et de religieuses. La nouvelle a été accueillie dans la joie, comme un véritable soulagement. Je pense que le diocèse de Yaoundé a compris que ce qu'il lui faut, c'est un pasteur et il est dans la joie.
Même si par ailleurs, ils auraient souhaité avoir pour berger un des " leurs ", un Béti en l'occurrence...
C'est une querelle dans laquelle je n'aime pas souvent m'engager parce que je ne sais pas ce que c'est qu'un Béti dans l'église. Pour moi, comme je l'ai souvent rappelé aux chrétiens, lorsque nous lisons la Bible, les Saintes écritures qui sont le point de départ de la foi, il n'y a pas d'étranger dans l'église. Donc, même si l'archidiocèse de Yaoundé est sur le terrain des Bétis et continu de l'être, nous devons savoir que si nous avons pu avoir des Européens comme évêques (Nos Seigneurs Vogt, Graffin), pourquoi est-ce qu'on ne peut pas avoir un Camerounais d'où qu'il vienne? S'il est chrétien, prêtre, évêque, je pense qu'il se trouve dans l'église quelque soit l'endroit où on l'envoie. Et Yaoundé devrait pouvoir l'accueillir en tant que tel.
Est-ce que ce serait là l'une des leçons retenues par l'archidiocèse de Yaoundé après le passage de Monseigneur Wouking ?
Non. C'est vrai que certaines réactions, on peut les comprendre au niveau humain. J'étais par exemple à Rome où je faisais mes études de théologie à l'université lors de l'élection de l'actuel pape. Beaucoup d'Italiens avaient réagi en parlant d'un pape étranger. On a dû leur expliquer que c'était une discrimination parce que le fait de considérer le pape comme un étranger du fait qu'il est Polonais voulait dire que nous aussi nous étions des étrangers dans l'église. L'ouverture que nous avons déjà eu à Yaoundé est un processus de maturation que tous, nous devrions pouvoir faire. Et on a déjà vu ces échanges un peu partout dans l'église du Cameroun. En ce qui me concerne, j'ai appelé cela de tous mes vœux. Et je suis content qu'on nous ait envoyé un bon pasteur. Le passage de Monseigneur Wouking aura aussi beaucoup aidé parce que, au départ, il y a eu certaines tergiversations de la part de certaines personnes, mais on a compris qu'il venait au nom du Seigneur et que c'était un vrai pasteur. Je continue à avoir la ferme conviction que Monseigneur Tonyé Bakot qui arrive n'est pas un étranger à Yaoundé.
Vous avez assuré la vacance du siège pendant onze mois. De nombreuses personnes vous voyaient nommé à ce poste-là. Et vous ?
C'étaient des vœux pieux de la part de certaines personnes. Ce n'est pas ce que pense le peuple que nous devons penser nécessairement. L'église sait pourquoi elle nomme un tel et pour le bien du peuple. Je suis prêt à rendre service partout où on m'envoie. J'ai été appelé à être prêtre. Je suis prêtre. Et si on me demande de rendre service, je le rend. Si c'est pour un temps, je le fais. C'est cette disponibilité là qui est un peu mon leitmotiv. Je ne pense pas qu'on soit obligé de créer de lobbies pour dire que c'est un tel qu'on aurait dû mettre là. Quand j'ai été élu par mes pairs comme administrateur diocésain, j'ai été surpris, tout en me disant que je vais rendre ce service. Maintenant que je l'ai rendu, je suis prêt à présenter le diocèse au nouvel évêque et à reprendre service où il me demandera rendre.