Itinéraires Visages Premières déclarations des promus.
Gervais Mendo Ze
Petit Jésus à la Com
L'affluence au domicile de Gervais Mendo Ze n'étonne plus. Mais celle de ce mercredi est particulière. En grand groupe, parents et amis viennent congratuler le Ministre délégué auprès du ministre de la Communication. «Une reconnaissance du chef de l'Etat» qui honore ce fils du département du Dja et Lobo, dans la province du Sud.
Le 25 décembre 1944, lorsqu'il naissait à Nkong-Mekak, les parents de M. Mendo Ze le voyaient comme un cadeau de noël. C'est ainsi que, après l'obtention de sa licence à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l'Université de Yaoundé et la soutenance de sa thèse de doctorat de 3ème cycle, à l'université de Bordeaux (France), de nombreux postes de responsabilités lui sont confiés.
Ainsi, en 1978, Gervais Mendo Ze est nommé directeur de l'Enseignement supérieur à ce que l'on appelait encore hier ministère de l'Education nationale. Deux ans plus tard, il est nommé chargé de mission à la présidence de la République du Cameroun. Et en 1988, il est nommé Directeur général de la Cameroon Radio and Télévision. Poste qu'il occupe encore cumulativement avec celui qui lui a été confié hier.
Marie Cathérine Abena Eyenga
Suspense assuré
Pendant que les promus au nouveau gouvernement festoyaient hier, le Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Enseignements secondaires les enviait certainement. Le voisinage avec le ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Suzanne Bomback, n'arrange pas les choses. Mais en aucun moment, ce professeur de français ne se doute que la Cathérine Abena dont on cite le nom dans la liste du nouveau gouvernement, n'est autre qu'elle. Car elle s'appelle en fait Marie Cathérine Abena Eyenga. Nommée, il y a un mois seulement, comme inspecteur national de pédagogie de Français, la quinquagénaire n'aura pas eu le temps d'apprécier la fonction. En effet, Cathérine Abena Eyenga fait partie de la toute dernière vague de cadres nommés au ministère de l'Education nationale (Mineduc). Elle a à peine eu le temps de faire son premier rapport, ou de présenter son programme d'activités.
Le Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Enseignements secondaires est une femme calme et discrète. Une attitude qui n'aura pas permis à beaucoup de mettre un visage sur ce nom dont on parlera de plus en plus. S'il y a des gens à qui cette promotion fait chaud au coeur, ce sont surtout ses six enfants, ses élèves du lycée général Leclerc, du lycée de Sangmélima et du lycée de Bafia, tout comme les habitants du village Offoum Nselek par Awae. Une localité dont elle est originaire.
Hamadou Moustapha
Retour aux affaires
C'ést déjà comme chargé de mission à la présidence de la République que Hamadou Moustapha était rentré au gouvernement en mai 1972. Il s'agit d'un deuxième comeback après celui de 1992 et un grand passage à vide de l'intéressé. Né en 1945 à Maroua, Hamadou Moustapha, a fait des études primaires et secondaires à Maroua, avant de rejoindre, en 1962 l'Ecole nationale d'administration et de magistrature (Enam). Après un poste de premier adjoint préfectoral à Yagoua, il sera dès mai 1972 chargé de mission à la présidence de la République. Le 30 juin 1975, il est nommé vice-ministre des Finances. Il y passera 4 ans, avant de se retrouver à la tête d'un département ministériel: celui de l'Urbanisme et de l'Habitat où il est nommé le 8 novembre 1979. C'est dans ce même ministère qu'il reviendra en 1992, après plus de dix années passées hors du gouvernement, mais cette fois-ci comme vice-Premier ministre, sous la bannière de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp). Il a, entre-temps, été exclu de ce parti, et il a créé l'Alliance pour la démocratie et le progrès (Andp), avant de se retrouver dans la Majorité présidentielle.
Egbe Achu Hilman
Un magistrat dans la forêt
Alors que l’installation des ministres se poursuivait, on en était encore, hier, dans les couloirs de l’ancien ministère de l’Environnement et des forêts, à se poser des questions sur le tout nouveau ministre des Forêts et de la faune. Très peu de gens, en réalité, avaient des connaissances précises sur ce magistrat hors hiérarchie qui viendra dès ce matin occuper le siège de l’ancien Minef, Tanyi Mbianyor Clarkson Oben. Comme son prédécesseur, Egbe Achu Hilman est originaire de la Manyu, dans le Sud-Ouest. Il est aussi un produit de l’Enam où il a séjourné de 1978 à 1980 dans la spécialité profession judiciaire. Agé de 42 ans, Egbe Achu Hilman est titulaire d’une licence en droit privé anglophone obtenu à l’Université de Yaoundé en 1978, année à laquelle il décroche le concours d’entrée à l’Enam. Ses camarades du Collège bilingue d’Application de Yaoundé et du Ccast de Bambili parlent de lui comme un homme « particulièrement discret et rigoureux». Avant sa nomination au poste de ministre des Forêts et de la faune, il était, jusqu’à mercredi dernier chargé de mission à la Présidence la République. Il a aussi travaillé comme vacataire à la division judiciaire de l’Enam de janvier 1999 à décembre 2002. Egbe Achu Hilman est chevalier de l’ordre de la valeur.
Luc Magloire Mbarga Atangana
Le spécialiste de la banane
Si la nomination de Luc Magloire Mbarga Atangana à la tête du ministère du Commerce surprend, c'est d'abord du fait qu'il s'agit pratiquement d'un inconnu. C'est ensuite parce qu'il vient du secteur privé, comme il l'a lui même rappelé. Mais en réalité, Luc Mbarga Atangana est bien connu des milieux de la banane, où il a passé l'essentiel de sa carrière. C'est en effet depuis 1981 qu'il travaille dans cette filière. Il a été envoyé en 1983 à Paris pour représenter les intérêts du Cameroun en Europe, mais il y est resté, devenant notamment plus tard le représentant à Bruxelles de tous les pays du groupe Afrique-Caraïbes-Pacifique (Acp) pour la banane. Il sera à cet effet de tous les grands débats internationaux sur les questions de banane. Il a d'ailleurs été à l'origine d'une grave dispute commerciale entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Nommé en avril 2003 président du conseil d'administration de cette dernière société, plus grand producteur camerounais de banane, Luc Mbarga Atangana a préféré continuer à Paris, à cause de ses fonctions de représentant des pays Acp. Il occupera par ailleurs aussi les fonctions de secrétaire exécutif de l'Association bananière du Cameroun. A 49 ans, il retourne cette fois dans son pays à la tête ministère du Commerce.
Dakolé Daïssala
Come back aux Transports
Nouveau ministre des Transports, Dakolé Daïssala fait un come back au gouvernement après en avoir été écarté en 1996. Administrateur civil hors classe, il succède à Charles Salé. C'est à la faveur des élections législatives en 1992 que ce diplômé de l'Institut des hautes études d'outre-mer, section administration publique de Paris, fait pour la première fois, son entrée au gouvernement comme ministre d'Etat en charge des Postes et Télécommunications. Fils d'un chef traditionnel originaire de Goundaye Kaélé dans la province de l'Extrême nord, Dakolé Daïssala, dans les années soixante, il était déjà présent dans la préfectorale, notamment, comme premier adjoint préfectoral de l'Adamaoua. On le retrouve plus tard à la tête de la société des transports urbains du Cameroun (Sotuc) où il assume les fonctions de directeur général pendant neuf ans (1975 à 1984). Les problèmes commencent pour l'ancien Dg après le coup d'Etat manqué du 06 avril 1984. Il est interpellé, jugé et condamné comme l'un des cerveaux du putsch. Ancien membre actif de l'Union nationale des étudiants Kamerounais (Unek) section camerounaise de la Fédération des étudiants d'Afrique noire de France (Feanf), Dakolé Daïssala, par ailleurs coordonnateur du Mouvement pour la défense de la République (Mdr), est l'auteur d'un ouvrage intitulé "Libre derrière les barreaux", un récit de son propre séjour à la prison de Sa'a.
Alphonse Siyam Siwe
Dans les eaux troubles de l’Energie
Agé de 51 ans, Alphonse Siyam Siwe vient d’être propulsé à la tête du tout nouveau département ministériel en charge de l’Energie et de l’eau. Jusqu’à sa dernière nomination, il était encore directeur du Port autonome de Douala (Pad), une fonction qu’il occupait depuis un peu plus de six ans. Alphonse Siyam Siwe est une personnalité assez coutumière des cercles de pouvoirs. Il a, en effet, déjà occupé de hautes fonctions dans l’appareil de l’Etat. De 1984 à 1990, il est directeur du Labogenie. Il deviendra, en 1990, Secrétaire général adjoint de la Présidence de la République. Secrétaire général du ministère des Travaux publics plus tard, il quittera ensuite les allées de ce ministère, et se fera élire député du Haut Nkam. Réélu à ce poste en 2002, il cèdera son siège à son suppléant Clément Botchack, mais conserve jusqu’à ce jour le poste de maire de la commune urbaine de Bafang. A la tête de l’Office national des ports du Cameroun (Onpc), naguère occupée par Tchouta Moussa, Alphonse Siyam Siwe, Ingénieur géotechnicien, conduira la réforme engagée dans le secteur portuaire, avec la naissance, entre autres, du Pad.
Polycarpe Abah Abah
Gardien de la fortune publique
Depuis 1981, date de son affectation comme inspecteur vérificateur national à la direction des Impôts, Polycarpe Abah Abah, inspecteur principal des Régies financières, n'a cessé de gravir les échelons dans la hiérarchie de l'administration fiscale camerounaise. Diplômé de l'Ecole nationale d'administration et de magistrature (Enam) en 1980, soit deux ans seulement après l'obtention d'une licence en droit et sciences économiques à l'université de Yaoundé, il est propulsé, quatre ans plus tard (1984), au poste de sous-directeur de la Législation à la direction des Impôts. Après quatre années de service à ce poste, Polycarpe Abah Abah, natif de Nssimi dans l'arrondissement de Zoétellé, province du sud, est muté comme sous-directeur du contrôle fiscal (1988), toujours à la direction des Impôts.
Un service qu'il quittera finalement un an après pour la présidence de la République, où il exercera pendant 2 ans (1989-1991) comme attaché au secrétariat général de cette institution. Chargé des missions dans les services du Premier ministre entre 1991 et 1998, Polycarpe Abah Abah, marié et père de 5 enfants, est nommé au poste de directeur des Impôts, en mars 1998. Après avoir conduit, au Premier ministère, la réforme fiscale qui entraînera l'adoption du système de Tva, à la place de la Tca, dès 1999. Il est resté près de 6 ans à la tête de la direction des Impôts avant sa nomination, mercredi dernier, au poste de ministre de l'Economie et des Finances (Minefi). Le nouveau Minefi est diplômé de l'Atlanta management institute, en Georgie aux Usa, et titulaire d'un Master of public administration, obtenu à l'université de Californie du sud, toujours aux Usa.
Ama Tutu Muna
Au nom du père
La nouvelle secrétaire d'Etat auprès du ministre du Commerce, est née le 17 juillet 1960 dans la cité de Limbé. Après des études primaires et secondaires dans sa ville natale et à l'école du Centre à Yaoundé, Ama Tutu Muna a poursuivi une formation en traduction à l'université de Montréal au Canada. Elle y a obtenu un certificat de traductrice en 1983.
Mme Muna est également présidente de la sous-section Rdpc d'Abifall dans le département de la Momo, province du Nord-Ouest. Fille de l'ancien président de l'Assemblée nationale, Solomon Tandeng Muna, la secrétaire d'Etat était jusqu'à sa nomination, présente dans le monde des affaires. A la tête d'une entreprise de bâtiment qui a notamment construit le siège de la Cour d'appel du Nord-Ouest à Bamenda. Ama Tutu Muna est chevalier de l'ordre de la valeur.
Benjamin Amama
Un économiste au Minfopra
Le nouveau ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) n'a véritablement été mis sous les feux des projecteurs, qu'en l'an 2000 à la suite de sa nomination à la tête de l'Ecole nationale d'administration et de magistrature (Enam). Pourtant, Benjamin Amama, 49 ans, natif de Messamena dans la province de l'Est, se meut dans la fonction publique camerounaise depuis 1984, date de son retour au Cameroun. Après son Doctorat en sciences économiques, obtenu à l'université de Toulouse I, en France. Il entre dans le service public camerounais directement au poste de chef service de la comptabilité et des caisses à la Trésorerie générale. Ensuite, il exercera successivement comme Attaché au secrétariat général de la présidence de la République, puis chargé de mission dans les services du Premier ministre. Peu de temps après, les services de cet ancien étudiant de la Faculté des sciences économiques de l'université de Yaoundé seront requis à la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre). Directeur des études et de la prospective et, par la suite, conseiller technique de cette institution, Benjamin Amama quitte la Dgre en l'an 2000 pour diriger l'Enam. Une fonction qu'il cumulera avec celle de conseiller technique à la présidence, intervenue l'an dernier.
Bernard Messengué Avom
Le ministre de la petite économie
Le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l'Economie sociale, et de l'Artisanat est né le 02 août 1958 à Minta dans le département de la Haute-Sanaga. Docteur en droit, Bernard Messengué Avom a reçu une formation d'administrateur civil à l'Enam. Il est titulaire du diplôme de l'Institut international d'administration publique de Paris, et d'un certificat du Washington international management institute. Rentré dans la fonction publique camerounaise en décembre 1985, il a été tour à tour chef de la division administrative et juridique auprès du gouverneur du Littoral, contrôleur d'Etat, inspecteur d'Etat, chef de brigade, avant d'être affecté dans les services du Premier ministre en 1998. M. Messengué Avom était conseiller technique au cabinet du chef de gouvernement, quand il a été appelé au gouvernement. Au rayon des activités politiques, ce ministre a été chargé de mission du Comité central du Rdpc dans la Commission communale de Minta en 1997et en 2002. Charge qu'il occupera encore lors de la dernière présidentielle.
Jean-Marie Aleokol
Garde-à-vous!
Il change d'appartement, mais reste dans le même immeuble. Jean-Marie Aléokol, le nouveau Secrétaire d'Etat auprès du ministère de la défense chargé de la Gendarmerie nationale n'est pas en terrain inconnu au sein de la grande muette. Pour y avoir occupé le poste de Secrétaire Général pendant 15 ans. Il a d'ailleurs eu le temps d'obtenir un diplôme de l'Institut des Hautes études de défense nationale de Paris, un brevet et un autre parchemin de préparation militaire supérieure. Cet administrateur civil principal, marié et père de 5 enfants, est né en 1947 à Lomié.
Le président du conseil d'administration de l'Agence de Régulation du Secteur de l'Electricité (Arsel), a obtenu son diplôme de l'Ecole nationale d'administration et de Magistrature (Enam), en 1978. Il intègre la Fonction publique le 10 novembre 1978 comme administrateur civil. Immédiatement après, il sera nommé responsable du service de gestion du personnel éducatif au ministère de la Fonction publique. En 1979, il est chef de service des études dans le même département ministériel. Quelques mois, plus tard, il est Directeur adjoint de l'administration générale au ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries animales. En 1983, il est détaché comme Sous-Directeur du personnel à la Direction générale de la Sonel à Douala. Poste qu'il occupera jusqu'à sa nomination le 14 avril 1989 comme Secrétaire Général du ministère de la Défense.
Pierre Moukoko Mbonjo
Au service de la présidence
Les personnes qui, à l'annonce de la nomination de l'ancien directeur du cabinet du Premier ministre Peter Mafany Musonge, se sont précipitées, mercredi dernier à son domicile sis au quartier Hippodrome à Yaoundé, étaient partagées entre la joie et la tristesse. Et pour cause, Pierre Moukoko Mbonjo se trouvait très loin de son domicile. Même le buffet préparé pour l'occasion n'a pu calmer leur impatience. Désigné comme le successeur de Jacques Fame Ndongo, ancien ministre de la communication de mars 2000 à mercredi dernier, Pierre Moukoko Mbonjo, né le 25 juillet 1954 et originaire du département du Nkam, fait ses premiers pas vers la «cour des grands» comme directeur du courrier présidentiel. Quelques années plus tard, le poste de conseiller technique qu'il occupera à la présidence de la République, lui ouvrira d'autres perspectives. Aux côtés de Sadou Hayatou, Premier ministre de la République du Cameroun du 26 avril 1991 au 09 avril 1992, il exerce Conseiller spécial en même temps qu'il endosse la responsabilité de porte-parole du gouvernement. Une tâche qui va souvent le mettreen confli le ministre de la Communication de l'époque, Augustin Kontchou Kouemegni. Après un retour du à la présidence de la République comme Conseiller Technique, il refera surface au Premier ministère en septembre 1996 où il occupera les fonctions de Directeur du cabinet.
Daniel Njankouo Lamère
On fait les comptes
Entre les multiples coups de téléphone, les visites de travail et de courtoisie qui se terminent par de longues discussions et de gros rires, Daniel Njankouo Lamère, le sourire aux lèvres, ne sait plus où donner de la tête. Après son entrée dans le gouvernement du 08 décembre dernier, le nouveau ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des finances chargé des programmes, n'a pas failli a la tâche hier. Malgré « les cars d'étrangers qui ne cessaient d'arriver à [son] domicile, j'ai quand même pu arriver à mon bureau aux environs de 10h », explique-t-il aux visiteurs. Inspecteur du trésor, Daniel Njankouo Lamere continue, le temps que la machine ministérielle se mette en marche, à régler certains dossiers en cours à la Caisse autonome d'amortissement qu'il dirige depuis mars 1998 après un passage de 5 ans (1993-1998) comme Directeur-Adjoint du trésor. Titulaire d'une licence en Droit et Sciences Economiques, il est né le 05 juin 1951 à Foumban, dans le département du Noun.
Au ministère de l’Economie, on se souvient encore de son passage au service de la comptabilité à la Trésorerie de Garoua entre 1978 et 1980. Ceci avant d'occuper des fonctions de Chef de service des droits indirects à la trésorerie de Douala. Trésorier payeur général d'Ebolowa de 1982 à 1988, il a par la suite occupé les fonctions d'Agent-comptable de l'Université de Yaoundé, et de l'Iia. Après Isaac Njimoun nommé à la tête du ministère des Poste et télécommunications en 1998, Daniel Njankouo Lamere est le deuxième ministre issu de la Caisse autonome d'amortissement.
Maurice Kamto
Un sceau en politique
Passionné de Droit, le Pr Maurice Kamto a mis toutes les connaissances acquises dans ce domaine au service de son pays. C'est ainsi qu'en 1994, il est nommé Co-agent, conseil et avocat du Cameroun dans l'affaire de la frontière terrestre et maritime (Cameroun-Nigeria). Il maîtrise d'ailleurs ce dossier sur le bout des doigts, puisqu'il est par la suite nommé membre de la commission mixte Cameroun-Nigeria-Nations unies pour la mise en oeuvre de l'arrêt de la Cour Internationale de Justice (Cij) du 10 octobre 2002. Jusqu'à sa nomination, le mercredi 8 décembre 2004, il occupait le poste de Doyen de la faculté des Sciences Juridiques et Politiques à l'université de Yaoundé II-Soa. Né le 15 février 1954 à Bafoussam, le Pr Maurice Kamto est marié et père de 5 enfants. Le nouveau ministre délégué auprès du ministre de la Justice possède un riche cursus académique. C'est en 1980 qu'il obtient deux diplômes d'Etudes approfondies, l'un en Droit Public, et l'autre en Droit international. Deux années plus tard, il soutient sa thèse de doctorat d'Etat en droit à la faculté de Nice en France. En 1988, il est agrégé de Droit public, parallèlement à une autre agrégation, cette fois en facultés françaises de Droit. Après avoir exercé dans le barreau français, il rentre au bercail pour se consacrer à la formation des jeunes Camerounais en Droit.
Aboubakary Sarki
Le nouveau Véto du Minepia
Le nouveau ministre de l'Elevage des Pêches et des Industries animales (Minepia) qui remplace Hamadjoda Adjoudi est un produit de l'Ecole inter-Etats de la médecine vétérinaire de Dakar au Sénégal. Il en est sorti en 1980. Originaire de Tignere dans le Faro-et-Deo, département de la province de l'Adamaoua, le vétérinaire Aboubakary Sarki dirigeait jusqu'à sa nomination au gouvernement la Société de développement et d'exploitation des productions animales (Sodepa).
Adoum Garoua
Un quadra à la Jeunesse
Les couloirs de l'ancien ministère de la Jeunesse et des Sports lui sont familiers. Adoum Garoua a occupé pendant sept ans le poste de sous-directeur des ressources humaines dans ledit ministère. Depuis le 8 décembre dernier, il a été appelé à tenir les rênes du tout nouveau ministère de la Jeunesse. Cet ancien diplômé de l'Institut national de Jeunesse et des Sports (Injs), en 1981, est un professeur certifié d'éducation physique et sportive (Eps). Afin de peaufiner sa formation, il se rendra en 1987, à l'université de Leipzig, en Allemagne de l'Est. Celle-ci sera sanctionnée, en 1989, par le diplôme supérieur de psychologie du sport.
Marié et père de cinq garçons, Adoum Garoua a travaillé tour à tour au sein de l'établissement qui l'a formé et à l'université de Yaoundé. De retour d'Allemagne de l'Est, il enseignera au Centre national de Jeunesse et des Sports (Cenajes) de Garoua et au lycée technique de la même ville. En avril 1983, il est nommé chef de service des études et des stages. L'ancien international de volley-ball est né en 1956 à Doukoula dans le département du Mayo Danai (Yagoua).
Suzanne Mbomback Bandolo
La femme de la Famille
A Essos, sur l'une des ruelles parallèles à l'axe principal, le quartier vit au rythme de l'effervescence qui a élu domicile depuis mercredi dernier, dans la modeste villa de Suzanne Mbomback, la toute nouvelle ministre de la Promotion de la femme et de la famille. La ministre qui embrasse sans se lasser ces femmes venues par centaine, spontanément, ou accourues du quartier et parfois d'un peu plus loin. Appelée par ces youyous et roulements de tam-tams et de balafons, Suzanne Mbomback s'arrache à la masse de personnes agglutinées dans son salon, pour se fondre dans la foule jubilatrice à l'extérieur. Elle embrasse, salue, serre chacune de ces mains et poitrines connues ou inconnues. Elle fait le tour. Le pas mesuré, l'émotion contenue, le sourire timide mais radieux.
Une dame porte un bébé. Suzanne Mbomback prend le môme dans ses bras. L'émotion s'est muée en commotion. Quatre fois mère mère, la nouvelle ministre connaît cette morve qu'elle nettoie pour donner un peu de bonheur à l'enfant. A ce moment, peut-être pense-t-elle alors à ce 10 octobre 1956, date de sa naissance à Yaoundé, sous le nom de Suzanne Marie Cécile Bandolo Essamba. A ce jour où son époux, le lieutenant-colonel Guillaume Mbomback fut fauché par le mort. A son Bac obtenu en 1976, son Bts en sécrétariat, son Bipct en technique administrative, son diplôme de professeur des lycées d'enseignement technique, les différents lycées et collèges d'enseignement technique où elle a enseigné (à Yaoundé et à Sangmélima) et, depuis 2000, son poste d'inspecteur provincial de pédagogie à délégation provincial du Minéduc pour le Centre. Ou encore à ce code de la famille après lequel le Cameroun toujours.
«A trop de choses. A ces femmes et à ces familles à qui il faut donner plus d'espoir», confie la conseillère municipales de Yaoundé V et présidente du Réseau des associations féminines de Yaoundé V qui compte, comme voisine, Catherine Abena Eyenga, secrétaire d'Etat à l'Education.
Clobert Tchatat
Ingénieur agronome de profession, Clobert Tchatat est le nouveau ministre de l'Agriculture et du Développement rural. A ce poste, il remplace Augustin Frédéric Kodock, transféré au ministère de la Planification, de la Programmation, du Développement et de l'Aménagement du territoire. Originaire du département du Ndé dans la province de l'Ouest, Clobert Tchatat est une personnalité très impliquée dans les affaires de l'arrondissement de Bangoulap. A preuve, sa participation active à la recherche du consensus autour de la succession du chef de Bangoulap, Mfeun Nzouo, décédé sans avoir laissé de testament. De même, il est le promoteur d'un championnat de football de vacance opportunément appelé " Dja Sob Tchatat Clobert." Le ministre de l'Agriculture et du développement rural a roulé sa bosse dans la haute administration. Ainsi, il a tour à tour assumé les fonctions de chef de la division des études et projets agricoles au ministère de l'Agriculture et de conseiller technique au Premier ministère, chef de la division des affaires agricoles. Poste qu'il occupait jusqu'à sa nomination mercredi dernier.
Louis-Marie Abogo Nkono
Au pied du mur
Le nouveau ministre des Domaines et des Affaires foncières revient dans un secteur où il a déjà exercé. En effet, Louis Marie Abogo Nkono a été, en 1985, directeur des Domaines au sein de ce qui était à l'époque le ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat. C'était le début d'un parcours qui s'est poursuivi au ministère du Développement industriel et commercial (Mindic) et au ministère des Finances (Minfi).
Il a assumé les fonctions de secrétaire d'Etat dans ces deux départements ministériels avant d'être nommé secrétaire du conseil des ministres à la présidence de la République. Il était jusqu'à sa dernière nomination secrétaire général des services du Premier ministère. Un poste où il a passé pratiquement 8 ans.
Né le 15 mai 1951 à Guientsing II par Ombessa dans le département du Mbam et Inoubou, Louis Marie Abogo Nkono est administrateur civil principal, diplômé de l'Ecole nationale d'Administration et de Magistrature (Enam). Il est marié et père de 8 enfants.
Henri Engoulou
Pour l'amour du Budget
Il fait pratiquement partie des meubles de la direction du Budget du ministère de l'Economie et des Finances (Minefi). Affecté dans ce service dès sa sortie de l'Ecole nationale d'administration et de magistrature (Enam), en 1981, Henri Engoulou, en 15 ans, y a tour à tour occupé les fonctions de chef de service des Recettes; sous directeur de la Préparation du Budget et, pour finir, celle de directeur du Budget. Entre 1999 et 2003, cet administrateur civil principal quitte, pour la première fois, le Minefi, afin de prêter ses services aux ministères de la Fonction publique et de la Réforme administrative; et de la Santé, où il occupera respectivement les fonctions de directeur des affaires générales (199-2001) et de secrétaire général (2001-2003). Avant sa récente nomination comme ministre délégué auprès du ministère de l'Economie et des Finances chargé du Budget, Henri Engoulou était, depuis le 14 mars 2003, le secrétaire général de ce département ministériel qui, décidément, le suit comme une ombre. Lorsqu'il n'est pas à son bureau du Minefi, Henri Engoulou pratique les arts martiaux, ou s'occupe à réfléchir sur les voies et moyens pouvant permettre le bien-être des population d'Okola, son village natal, dont il préside le Comité de développement.
Jean Claude Etogo
Le diagnostic des Affaires foncières
Administrateur civil principal, Jean Claude Etogo est le nouveau secrétaire d'Etat aux Domaines et des Affaires foncières. Il épaulera à ce poste, le ministre entrant, Louis Marie Abogo Nkono. Une grande première pour ce diplômé de l'Ecole nationale d'administration (Enam) option économie et finances qui à 49 ans, fait son entrée au gouvernement. Jusqu'à nomination mercredi dernier, Jean Claude Etogo occupait les fonctions de directeur général de l'hôpital de Yaoundé. Poste qu'il occupe d'ailleurs encore officiellement. Depuis 2000, il coiffe l'administration générale de cette structure sanitaire dite de référence dans laquelle il a auparavant assumé la présidence de la commission financière, ainsi que du comité de gestion.
Natif de la ville de Yaoundé, Jean Claude Etogo entre officiellement dans la fonction publique le 14 novembre 1983 au service du contrôle supérieur de l'Etat. Où il gravit les échelons avant de se voir quelques années plus tard, propulsé au poste d'inspecteur d'Etat. Pour avoir fait ses études secondaires au collège Vogt et à la Retraite, le secrétaire d'Etat aux Domaines aux Affaires foncières est un pur produit du système d'enseignement confessionnel.