Gouvernement: Blocages dans les ministères

Par Brice R. Mbodiam | Mutations
- 16-Dec-2004 - 08h30   60159                      
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Un Sg pour trois départements. Un ministre porté disparu. Les services centraux en dormance.
De hauts responsables administratifs écartelés entre plusieurs ministères. Hier mercredi, 15 décembre, à 10h30, Georgette Njonga Fosso, employée au bureau du courrier arrivée, porte 222 de l'ancien minisère du Développement industriel et commercial (Mindic), a reçu deux plis destinés au Mindic, ainsi qu'on pouvait le lire sur les enveloppes. Or, à la faveur de la réorganisation du gouvernement, le 08 décembre dernier, le Mindic a été éclaté en trois départements ministériels : celui du Commerce ; celui de l'Industrie, des Mines et du Développement technologique, ainsi que celui des Petites et moyennes entreprises, de l'Economie sociale et de l'Artisanat. L’employée de bureau ne peut plus diligenter toute seule la destination à donner à ce courrier. Depuis lundi dernier, les habitudes ont changé ici : ==>{{{=CIN-GOOGLE-ADSENSE=}}}<== "Nous travaillons maintenant avec trois registres [un pour chaque ministère, Ndlr] pour enregistrer les courriers. Mais, dès qu'ils arrivent, nous les transmettons désormais au secrétaire général (Sg), qui nous les renvoie avec des destinations bien précises", déclare Georgette Njonga Fosso. Une procédure que confirme Simon Pierre Essomba Abanda, Sg de l'ex-Mindic : "Après lecture de ces correspondances, et connaissant parfaitement les tâches dévolues aux trois directions [de l'ancien Mindic] qui ont été transformées en ministères, je les fais dispatcher chez les ministres concernés". M. Essomba se trouve donc à cheval entre trois administrations. Jusqu'à hier, par ailleurs, seul le ministre du Commerce pouvait faire partir son courrier pour l'extérieur. "Il [le ministre du Commerce, Ndlr] est le seul à avoir fait fabriquer son cachet dès le premier jour [lundi dernier], parce qu'il devait signer des documents importants". En revanche, les deux autres sont plus ou moins bloqués. Le nouveau ministre de l'Industrie, des Mines et du Développement technologique, par exemple, n'a pas encore pu faire parvenir au "secrétaire d'Etat à la Défense" une correspondance à lui adressée , et concernant sur les "intérêts allemands au Cameroun". Daté du 13 décembre 2004, ce courrier n'avait pas encore été transmis à son destinataire jusqu'à hier ,"parce que le ministre n'a pas encore de cachets", affirme un de ses collaborateurs. A l'ancien ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat (Minuh), situé à l'immeuble ministériel n°2 (au centre-ville), une source indiquait mardi 14 décembre, que le directeur de l'Urbanisme et celui de l'Architecture et de l'Habitat de l'ex-Minuh étaient en réunion avec le nouveau ministre des Domaines et des Affaires foncières, Louis Marie Abogo Nkono. Pourtant, les missions assignées à ces deux services (direction de l'Urbanisme et celle de l'Architecture et de l'Habitat) dépendent désormais du ministère du Développement urbain et de l'Habitat, dont le patron, Etienne Lékéné Donfack, est actuellement logé dans les locaux de l'ancien ministère de la Ville, situés non loin du palais de l'Unité. Multiples sollicitations Malheureusement, pour l'avoir manqué hier, 15 décembre 2004, dans son bureau, porte 405 de l'immeuble ministériel n°2, le directeur de l'Urbanisme n'a pas pu expliquer comment il s'y prendrait, par exemple, en cas de sollicitation simultanée de Louis Marie Abogo Nkono et de Etienne Lékéné Donfack. Ces multiples sollicitations embarassent aussi certainement les responsables des services extérieurs de cet ancien ministère (Minuh), dont certains services sont désormais écartelés entre les nouveaux ministères des Domaines et des Affaires foncières ; puis du Développement urbain et de l'Habitat. Il en va de même pour les délégations provinciales et départementales des anciens ministères du Travail, de l'Emploi et de la Prévoyance sociale ; puis de la Jeunesse et des Sports (Minjes). A l'ex-Minjes où le Sg par intérim, Mathias Mpabe, est désormais tiraillé entre Philippe Mbarga Mboa (ministre des Sports et de l'Education physique) et Adoum Garoua (ministre de la Jeunesse), l'on peut également se poser la question de savoir comment le personnel sera dorénavant géré. Personnel jadis regroupé au sein du défunt Minjes, et constitué de conseillers de jeunesse et d'animation, et de professeurs d'éducation physique et sportive, deux corps de métier disposant chacun de son ministère, depuis le 08 décembre 2004. Locaux : Des ministres sans bureaux. C'est en vain qu'on cherche les cabinets de certains membres du gouvernement. A l'immeuble ministériel n°2, où sont installés le ministre des Forêts et de la Faunes (Minfof) et celui de l'Environnement et de la Protection de la nature (Minenprona), on pouvait encore apercevoir dans les couloirs, mardi dernier, des tables de bureaux, de la paperasse et des coffres vides qui jonchaient pêle-mêle la moquette. Une ambiance de déménagement, confirmée par un réceptionniste : "Les ministres ne reçoivent pas pour l'instant, ils sont en installation". Les indiscrétions recueillies sur place laissaient entendre que Egbe Achuo Hillman et Pierre Hélé, respectivement patrons du Minfof et du Minenprona, se partageaient encore le cabinet de l'ex ministre de l'Environnement et des Forêts, au sixième étage de l'immeuble. Pendant ce temps, l'on s'activait pour caser, au 7ème étage, dans le bureau du directeur des affaires générales, à la porte 735, le ministre délégué auprès du ministre de l'Environnement, Nana Aboubacar Djalloh. Le Dag lui, devait intégrer le bureau n°701. Au ministère de la Communication (Mincom) où a été installé vendredi dernier le ministre délégué, Gervais Mendo Zé, la situation est différente. Hier encore, nul ne savait avec précision où se trouve le cabinet de ce membre du gouvernement. "Le ministre délégué à la Communication n'est pas là", a affirmé au reporter de Mutations, le réceptionniste de service. Avant de préciser : "Il ne s'est pas encore installé ici". Gervais Mendo Zé n'est pas seul dans cette situation. Son homologue du ministère de la Justice, Maurice Kamto, est lui aussi sans bureau. Le militaire installé au poste « renseignement », au rez-de chaussée de l'immeuble, précise : « Le nouveau ministre a fait un tour ce matin (hier,mercredi) avant de repartir ». Porté disparu Dans l'immeuble qui abritait auparavant l'ancien ministère de l'Education nationale (Mineduc), le ministre de l'Enseignement secondaire, Louis Bapes Bapes est dans son ancien bureau, celui qu'occupait jadis le ministre de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle. Idem pour l'ex secrétaire d'Etat n°2, Haman Adama, désormais ministre de l'Education de base. Selon certaines indiscrétions, cependant, Louis Bapes Bapes aurait sans succès tenté de s'approprier les clés du cabinet de l'ex-Mineduc, Joseph Owona. Information non confirmée sur place. Ce bureau reste toujours vide, tout comme celui de l'ex-secrétaire d'Etat n°1 à l'Education, Emmanuel Ngafesson. Le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Zacharie Perevet, qu'on croyait rencontrer dans le bâtiment est tout simplement invisible. Des sources anonymes affirment qu'il « travaille à son domicile ». Tandis qu'à l'ex-Mineduc, on affirme qu'il est occupé par la défense du budget de son département à l'Assemblée nationale. Dans quelques ministères, des solutions provisoires ont été vite trouvées. C'est le cas dans l'ex-ministère du Développement industriel et Commercial (Mindic), où quatre membres du gouvernement ont été installés (Industrie, Mines et Développement technologique; Commerce; Petites et moyennes entreprises, Economie sociale et Artisanat). A l'ancien ministère de la Jeunesse et Sports aussi, Philippe Mbarga Mboa et Adoum Garoua sont déjà bien installés. Le désordre des installations pourraît connaître un terme dans les prochains jours. D'autant que, selon une source crédible, le nouveau ministre des Domaines et des Affaires foncières, Louis-Marie Abogo Nkono, responsable de la gestion du patrimoine mobilier et immobilier de l'Etat, a déjà fait parvenir des propositions d'attribution de locaux devant abriter les nouveaux départements ministériels au Premier ministre. Claude Tadjon




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