L’institution vient de produire un canevas de travail visant la modernisation de l'Administration.
La fonction publique camerounaise est, et c'est un secret de polichinelle, truffée d'embûches. Sur les quelques 60.000 fonctionnaires qui la composent, seule une petite poignée peut se targuer de n'avoir jamais été victime des problèmes de la gestion de leur carrière. En première ligne, l'avancement de l'échelon, la non transparence dans le traitement des dossiers, la non définition des critères d'évaluation, les problèmes d'affection, etc. Du côté des usagers, le chapelet des désagréments est aussi nombreux que les étoiles du ciel. La lourdeur administrative est, à n'en plus douter, un goulot d'étranglement de dossiers de milliers de citoyens. D'où la la nécessité de restructurer l'administration camerounaise et en procédant à sa modernisation. Il est donc important "d'identifier les actions phares qui vont avoir un effet d'entraînement sur la gestion de l'administration camerounaise".Tel est l'objectif de la réunion " d'élaboration d'un canevas de suivi de la mise en oeuvre du Programme national de la gouvernance (Png) au sein des départements ministériels " qui s'est tenue le 16 octobre dernier dans la salle des actes du Ministère de la Ville.
La recette magique servie à la trentaine des Secrétaires généraux des ministères présents autour de la table contient deux formules: un projet de " déconcentration de la gestion des personnels de l'Etat et de la solde " et " l'élaboration des manuels de procédures administratives ". Tout un programme ambitieux, la dernière trouvaille du Programme national de gouvernance (Png) dont l'objection, selon les membres de ce projet, vise la modernisation de l'administration camerounaise. En ce qui concerne le premier point, les principales étapes de son exécution concernent l'informatisation des manuels de procédures administratives , l'assainissement du fichier des personnels. Ce toilettage des textes passe par la révision des textes. Le second volet de la meilleure gestion des administrations publiques arrêté par le Programme nationale de gouvernance consiste à faire le toilettage des textes obsolètes. Il s'agira également d'identifier dans tous les ministères la charge du travail, les postes à pourvoir et le nombre de personnes necessaire. L'impact final,d'après Jeanine Evehe, est de permettre résoudre les problèmes de sous ou de sur effectif dans les administrations publiques. Dans l’optique de moderniser l’administration publique, un arrêté du premier Ministre en février dernier a crée des comités ministériels chapeauté par le Programme national de gouvernance.
Le Png aura donc pour mission de coordonner, suivre et évaluer les actions visant à restructurer l'administration publique. " Ces dernières peuvent nous proposer des projets viables tels que l'informatisation de leurs services pour qu'on puisse les inscrire dans le budget de l'Etat. Pour les projets qui ne seront pas soutenus par l'Etat, nous chercherons les financements auprès du Pnud, de l'Agence française de la francophonie et des institutions financières ", a annoncé le Pr Dieudonné Oyono, coordonnateur du national du Png.
Cette tentative de booster l'administration publique n'est la première du genre. On se souvient de l'opération " Antilope " en 1987 et l'opération " Regains " en 2001 qui n’a produits les fruits escomptés. Aujourd'hui, le Png brandit le système informatique de gestion intégrée des personnels de l'Etat et de la solde (Sigipes) comme le remède choc qu'il faut pour la modernisation de l'administration publique. L’objectif, selon le png, est l'amélioration des rendements et l'instauration d'une administration partenaire de la société civile et du citoyen. Loin de jouer les saint Thomas, nous ne demandons qu'à voir l'application de ce programme.