Le processus enclenché depuis 1999 devrait enfin aboutir au cours du premier trimestre 2007.
La dernière actualité à la Cameroon telecommunications n’est pas des plus reluisantes. En effet, depuis plus de deux mois, indiquent des sources internes à l’entreprise, le payement des salaires des employés s’effectue par découvert. C’est-à-dire que Camtel, faute d’argent, est obligé de s’entendre avec des banques afin que celles-ci payent les salaires de ses employés à crédit. Lesquels crédits devront être remboursés plus tard par l’entreprise. Si à cette disette financière l’on ajoute les revendications intempestives des droits sociaux par les 506 agents de Camtel reversés au ministère des Postes et Télécoms, ou alors simplement licenciés au mois d’août 2006, l’on est fondé de penser que l’heure n’est pas à la sérénité dans cette entreprise en pleine restructuration.
Une restructuration marquée par l’adoption, en 2003, d’un programme d’investissement minimum de près de 27 milliards Fcfa (selon le président de la Commission technique de privatisation, Camtel a besoin d’une enveloppe globale de 200 milliards Fcfa pour satisfaire tous ses besoins d’investissements) visant à moderniser l’entreprise de manière à la rendre plus attrayante aux yeux de potentiels repreneurs. Jusqu’à l’année dernière, ces investissements se sont déclinés sous la forme de la création de télécentres communautaires dans certaines localités du pays ; l’installation de la fibre optique le long du tracé du pipeline Tchad-Cameroun ; l’extension des réseaux de Douala et de Yaoundé ; la poursuite de la numérisation des centraux téléphoniques à travers le pays ; et surtout l’avènement du CT phone, qui a contribué à augmenter les 100 mille abonnés jusqu’ici revendiqué par Camtel sur le réseau de téléphonie fixe.
Cette relative embellie a concouru à la baisse de près de 50% sur les coûts de communication et d’accès au réseau Camtel. A côté de cela, il faut ajouter la création, le 16 mai 2006, de la Cameroon mobile telecommunications (Cmt), une filiale de Camtel chargée d’exploiter la troisième licence de téléphonie mobile au Cameroun. Même si certaines sources émettent des réserves sur le processus qui a conduit à la création de cette entreprise. En effet, apprend-on, il revient au président de la République de créer pareille société et non au directeur général, comme cela a été le cas pour la Cmt. Est-ce cette entorse réglementaire qui bloque toujours le lancement des activités de la Cmt plus de six mois après sa création?
En tout cas, fort des avancées sus citées, un responsable de la Commission technique de réhabilitation des entreprises (Ctr) confie que Camtel est "une mariée plus belle", qu’en l’an 2000, date à laquelle un premier repreneur intéressé (il proposait un rachat des 51% du capital appartenant à l’Etat à 100 milliards Fcfa) par l’entreprise après le lancement de sa privatisation en 1999, s’était finalement désisté. Télécel avait alors, selon des sources proches du dossier à l’époque, découvert que Camtel, du fait de son surendettement, ne permettait pas de réaliser une bonne affaire.
Après ce premier échec, et face aux pressions des bailleurs de fonds internationaux, le ministre de l’Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah, a lancé, le 15 février 2006, un nouvel appel à manifestation d’intérêts aux entreprises désireuses de racheter les 51% du capital de Camtel et de sa filiale de téléphonie mobile. Dans la même foulée, le 23 février 2006, David Nkoto Emane était nommé à la tête de Camtel, en remplacement d’Emmanuel Nguimba Nloutsiri, avec pour mission principale de parachever la restructuration de l’entreprise avant sa cession à un partenaire stratégique privé. Lequel partenaire stratégique sortira certainement de la liste des dix entreprises préqualifiées rendu publique le 29 juin 2006 par le ministre de l’Economie et des Finances.
Au rang de ceux-ci, l’on dénombre au moins deux entreprises étrangères bien connues. Il s’agit de France télécoms et de Mtn international, une entreprise sud-africaine, qui exploite déjà depuis 6 ans la toute première licence de la téléphonie mobile au Cameroun. Les dix prétendants ont été invités à déposer leurs offres auprès du Comité technique de privatisation des entreprises publiques et parapubliques (Ctpl). Dans l’optique d’un bouclage de ce long processus de privatisation au cours du premier trimestre 2007, avait confié Aminou Bassoro, le président du Ctpl, au cours d’un point de presse organisé en septembre dernier à Yaoundé.