Campagne 2011: Le candidat Jean de Dieu Momo refoulé de Mvomeka’a, village de Paul Biya

Par Jérôme Essian | Le Jour
- 26-Sep-2011 - 08h30   54346                      
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Samedi, 24 septembre 2011, Jean de Dieu Momo, candidat du Patriote démocrate pour le développement du Cameroun Paddec à l’élection présidentielle du 09 octobre 2011, entreprend une tournée dans deux villes de la région du Sud, à savoir Ebolowa et Mvomeka’a.

Jean de Dieu Momo
Photo: © Le Jour
Interdiction. Le candidat du Paddec voulait lancer sa campagne électorale dans le village natal du chef de l’Etat. Samedi, 24 septembre 2011, Jean de Dieu Momo, candidat du Patriote démocrate pour le développement du Cameroun Paddec à l’élection présidentielle du 09 octobre 2011, entreprend une tournée dans deux villes de la région du Sud, à savoir Ebolowa et Mvomeka’a. La caravane de campagne est constituée d’un véhicule Prado, d’un pick-up et d’un camion podium transportant le matériel électoral. L’équipe de campagne, quant à elle, est compsée d’une vingtaine de personnes. Trois chauffeurs, des distributeurs de bulletins et tee-shirts de campagnes, un comédien et des responsables de la propagande. A 12h15 mn, la caravane fait son entrée dans la ville d’Ebolowa, ville ayant vu le candidat du Paddec faire ses premiers pas dans la profession d’avocat dans les années 90. Spontanément, des mototaxis se joignent à la caravane et le tour de la ville peut débuter. A travers les principales rues de la ville d’Ebolowa, la caravane rencontre des fortunes diverses. Des ovations par endroits et une violente réaction dans d’autres coins de la ville. Certaines populations allant jusqu’à déchirer les bulletins de campagne. Ailleurs, le candidat du Paddec est porté en triomphe, au marché central et au quartier New-bell. Le lancement de la campagne de ce parti est prévu à Mvomeka’a dans la même journée à 17h00. Mais à cause de la pluie torrentielle qui s’est abattue sur la région dans l’après-midi, la caravane ne ralliera Meyomessala qu’à 18h30mn. A la vue du passage de la caravane dans la ville, c’est l’effervescence. Hommes, femmes et enfants sortent spontanément de leurs domiciles pour ovationner et accompagner le président du Paddec jusqu’au village natal du chef de l’Etat. Au passage, bulletins de campagne et tee-shirts sont distribués à la foule qui en redemande encore. Kalachnikov La caravane se dirige sereinement vers l’entrée du village du chef de l’Etat du côté du lycée classique de Mvomeka’a. Il 18h45 mn. A 15 mètres de la barrière de la garde présidentielle, un caporal chef, visiblement chef d’unité des cinq militaires armés de kalachnikovs, fait signe à la caravane de s’immobiliser. Le cortège obtempère et le caporal chef avance vers le cortège, identifie les occupants d’un regard agacé et fait savoir au candidat du Paddec qu’il ne peut pas accéder au village natal du chef de l’Etat pour défaut d’autorisation. Maître Momo proteste et essaye d’expliquer au militaire qu’en tant que candidat à la présidentielle, ce n’était pas nécessaire et que ce genre de préalables ne lui ont pas été exigés à Ebolowa et ailleurs où il a été de passage. Le caporal chef reste campé sur sa décision et explique que c’est la décision du sous-préfet. Lui, ne fait qu’appliquer des ordres. S’il y a donc quelqu’un vers qui il faut aller demander des explications, c’est Viang Nguélé, le sous-préfet de Meyomessala. A ces propos, le candidat du Paddec demande au reste de son équipe de rester attendre sur les lieux pendant qu’il va rencontrer le sous-préfet. Vers 18h50 mn, la Prado de maître Momo rebrousse chemin et se dirige vers la résidence du sous-préfet de Meyomessala. Viang Nguélé reçoit d’abord le candidat de l’opposition à sa résidence avant de le conduire à son bureau. Des déplacements qui ne serviront à rien, puisque Viang Nguélé insiste sur le fait que, sans autorisation, aucune manifestation publique ne peut avoir lieu ce jour à Mvomeka’a, surtout que Paul Biya s’y trouve en week-end. Dépité, le candidat du Paddec prend congé du chef de terre et rejoint son équipe de campagne à Mvomeka’a. Il demande à la caravane de rebrousser chemin et se met à expliquer à la foule majoritairement constituée de jeunes, les raisons de la non tenue du meeting. Cela n’empêche néanmoins ses dizaines de sympathisants de lui demander à manger et à boire. Le candidat du Paddec leur fait comprendre que le changement ne viendra pas dans ce pays avec la nourriture et la bière, mais avec la prise de conscience des patriotes de tout bord, et le droit de vote le 09 octobre 2011 par l’élection du président du Paddec.




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