Un Camerounais prénommé Félix est mort au Maroc le vendredi 31 juillet 2020, jour de la célébration de la fête de la Tabaski, dans des circonstances assez floues. L’alerte relayée par l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH), section de Nador, évoque la thèse d’un assassinat, suite à une série de témoignages recueillis auprès des autres migrants avec qui notre compatriote partageait un campement de fortune à Tanger, en attendant de regagner l’Espagne.
L’ONG renseigne qu’il est mort au cours d’une intervention musclée de 3 agents des forces auxiliaires marocaines, en compagnie d’un chien. L’un de ses compagnons, Alex, a confié à l’Association Marocaine des Droits Humains que: «On était en forêt. Félix était avec nous quand tout à coup, trois membres des forces auxiliaires, accompagnés d'un chien nous ont attaqués. Ils ont commencé à nous dépouiller de tout ce qu'on avait (téléphones et argent). Nous les avons suppliés de nous laisser nos téléphones pour pouvoir contacter nos familles. Ils ont refusé. Nous avons commencé à fuir dans toutes les directions. C'est lorsqu'on est revenus au campement qu'on a découvert le cadavre de notre frère Félix, qui apparemment ne s'est pas enfui», témoigne-t-il.
Le migrant camerounais est-il mort à la suite de cette intervention ? Est-il mort sur le chemin de l’Hôpital régional Mohammed V de Tanger tel que l’indique le site marocain H24info ? Les circonstances de cette disparition tragique restent à élucider. AMDH a exigé aux autorités marocaines une enquête «neutre et responsable», et attend le rapport d’autopsie du médecin légiste pour être fixée sur ce drame.
Dans la foulée, un autre migrant camerounais, Désiré Ngoute, est porté disparu au Maroc, et sa famille n’a plus de nouvelles de lui depuis décembre 2019. D’après AMDH, il se trouvait à Tanger au dernier contact avec ses proches en décembre dernier, ayant préalablement séjourné en Libye et en Algérie. Depuis lors, ce jeune homme de 40 ans est introuvable.
Pour l’heure, la représentation diplomatique camerounaise au Maroc brille par un silence assourdissant sur ces différents cas de détresse dénoncés à cor et à cri.