Cameroun – Soupçons de succession de gré à gré/Djeukam Tchameni (homme politique) : « Il n’y a rien jusqu’à ce jour qui puisse permettre de penser que Franck Biya est dans un plan de succession »

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 09-Nov-2022 - 17h54   11895                      
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Djeukam Tchameni archives
Le leader du MDI a tenté ce 9 Novembre 2022 sur Radio Balafon, de rassurer ceux qui redoutent une succession familiale à la tête du pays.

La récente visite de Franck Biya, le fils aîné du président de la République, Paul Biya, dans la région du Nord a beaucoup fait parler. Au sein de l’opinion l’idée d’un voyage assimilé à une pré-campagne en vue de la prochaine élection présidentielle  a fait son chemin. D’aucuns s’imaginant que le quinquagénaire est celui qui va succéder à la son père à la tête de l’Etat.  Faux, réagit Dominique Djeukam Tchameni , l’opposant  leader du Mouvement pour la Démocratie et l'Interdépendance (MDI), « A priori je ne donne à cette visite aucune signification particulière si ce n’est que Monsieur Franck Biya est le fils du chef de l’Etat et que, en tant que tel, son père peut l’envoyer dire bonjour à tel ou à tel autre. Er comme il a droit, en tant que membre de la famille présidentielle à une escorte, etc, les passages ne sont pas nécessairement inaperçus », a-t-il argumenté dans la matinale de Radio Balafon ce 9 Novembre 2022.  

Le vieil opposant au régime Biya rappelle que Franck Biya n’ a jamais été membre du gouvernement, qu’il n’a pas même une position au sein du RDPC.  « Il n’y a rien jusqu’à ce jour qui puisse permettre de penser qu’il est dans  un plan de succession », poursuit-il. Et pour davantage convaincre, il avance un autre argument tiré des expériences successorales de certains Etats Africains. « Dans les pays où les enfants ont succédé aux pères, les pères ont pris le soin de les préparer méthodiquement et minutieusement à la prise du pouvoir et au maintien de ce pouvoir une fois  l’avoir pris ». Djeukam Tchameni énumère les exemples d’Ali Bongo Ondimba (Gabon), Faure Gnassingbé (Togo)  Téodorin Obiang Nguema (Guinée Equatoriale), Joseph Kabila (République Démocratique du Congo) et Mahamat Idriss Déby Itno (Tchad)  « qui étaient déjà des éléments du pouvoir et pouvaient à ce titre-là en hériter ».

Pour lui, « les gens sont inquiets, mais dans le mauvais sens ». Il pense  que pour un véritable changement,  les querelles partisanes  et les égos doivent être mis de côté et que les acteurs politiques doivent  accepter de construire une coalition autour d’un programme de transition pour la refondation du Cameroun.  « C’est le système dirigeant qui pose problème, pas les individus qui peuvent passer. Monsieur Biya n’est pas éternel ! », explique-t-il.

 

 

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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