En prélude au 2ième sommet Etats-Unis—Afrique qui a cours à Washington, s’est tenue le lundi 12 décembre 2022 une table ronde privée « Milken Institute – Invest Africa US », à laquelle a pris part le chef de l’Etat camerounais Paul Biya. La rencontre avait pour thème: « Comment la finance peut constituer un atout à l’égard des défis pressants et des opportunités de l’Afrique, et contribuer à la résolution des problèmes apparemment sans solution à l’échelle mondiale ».
Paul Biya a pris la parole au pupitre et a autopsié les goulots d’étranglement qui plombent le développement du continent africain. « L’un des freins au développement de l’économie africaine est l’épineux problème de la disponibilité des financements. Pourtant, l’Afrique dispose d’énormes potentiels en ressources naturelles. Ce potentiel reste sous-exploité, ou alors son exploitation n’intègre pas la transformation surplace qui est susceptible de générer de la valeur ajoutée, et de la richesse sur le continent. L’Afrique ne représente qu’une portion congrue des ressources financières en circulation dans le monde. Son accès à ses ressources se fait à des taux prohibitifs, et parfois à des conditions restrictives de souveraineté de nos Etats. L’Afrique reste trop dépendante de l’aide publique au développement, qui semble ne plus correspondre à nos besoins », a dépeint le chef de l’Etat camerounais.
Il a par ailleurs esquissé une solution pour permettre à l’Afrique de s’émanciper. « L’une des solutions passe par le financement de l’exploitation, et de la transformation des ressources naturelles de l’Afrique sur son sol. Pour cela, l’Afrique a besoin d’un volume important de capitaux à long terme. Il serait donc souhaitable d’œuvrer à la mise en place d’un véritable marché africain des capitaux », propose Paul Biya.