Cameroun - Secteur pétrolier: Controverse autour de la fédération des marqueteurs nationaux

Par Alain NOAH AWANA | Le Messager
Douala - 12-Nov-2013 - 12h59   51070                      
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Alors que l'installation du bureau de la fédération qui réunit les opérateurs nationaux est imminente, des questions se soulèvent quant à la viabilité de cette association qui prône l'union au sein de la profession.
Alors que l'installation officielle du bureau de la Fédération des professionnels nationaux du pétrole (Fpnp) par le ministère de l'Energie et de l'eau (Minee) est imminente, une controverse sur ses membres fait l'objet d'un échange épistolaire par voie de presse. La première sortie est celle du président directeur général de Bocom petroleum, qui a saisi plusieurs tabloïds pour expliquer qu'il n'est pas membre de cette fédération et encore moins premier vice-président comme annoncé. Dieudonné Bougne avait saisi Le Messager, en son édition du mercredi 6 novembre 2013, pour apporter un démenti sur son appartenance à cette fédération. Le «démenti du Pdg de Bocom» spécifiait qu'il n'était «ni de près ni de loin associé à la mise sur pied de ladite fédération» et qu'il n'en était pas le 1er vice-président. Il avait du reste écrit à toutes les autorités compétentes du Cameroun pour indiquer cette position. Face à cette situation quelque peu embarrassante, la fédération a décidé de faire une mise au point (voir encadré). Le secrétaire administratif permanent, Emmanuel Adolph Zock à Keedi tient en effet à apporter quelques précisions. Celles-ci portent notamment sur la participation du groupe Bocom au cours des réunions et concertations qui ont duré près de six mois avant de voir la naissance de la (Fpnp). L'entreprise, explique-t-on, était en effet représentée par son directeur financier. C'est ce dernier qui, le 4 octobre 2013 lors de l'assemblée générale élective de cette association, avait demandé que le poste de premier vice-président soit mis en réserve pour son patron. Mais ce dernier, n'ayant pas signé les statuts comme les autres membres, ce poste ne lui a pas finalement été attribué au sein de la Fpnp. «La Fédération des professionnels nationaux du pétrole, qui compte plus de 13 membres, tient à préciser qu'évidemment, son premier vice-président n'est pas M. Dieudonné Bougne, mais l'honorable Ndongmo Clément, président directeur général de Socamit», peut-on lire dans le document porté à la rédaction du Messager. Désistement En clair, la Fpnp corrobore la position du Pdg de Bocom petroleum. Mais, selon elle, ce désistement serait survenu après la présentation au Minee et à la presse des membres du bureau de ladite fédération, le 31 octobre dernier. C'est en effet le 6 novembre 2013 que le préfet du Mfoundi, Jean Claude Tsila, a délivré le récépissé de déclaration d'association déposée par la Fpnp. Donc, après que la fédération ait constaté le désistement de Dieudonné Bougne. Renonciation qui, bien évidemment, suscite déjà moult interrogations au sein de l'opinion publique. La question étant de savoir pourquoi, au moment où des acteurs nationaux du secteur pétrolier au Cameroun entendent s'unir pour faire face à certaines exigences, certains se démarquent et préfèrent évoluer en solitaire. Serait-ce une guerre de leadership entre certains acteurs de la filière? Ou alors une question de personne? En tout cas, à Bocom, on nie catégoriquement avoir participé aux négociations ayant abouti à la constitution de ce bureau. Toujours est-il que cela vient remettre au-devant de la scène la difficulté de mise sur pied des organisations professionnelles dans le pays. Très souvent, elles sont plombées par les guerres de leadership qui découlent généralement des problèmes de personnes entre les membres. Certains estimant, par exemple, qu'une personne ne mérite pas le poste de président tout simplement parce qu'il a eu l'idée de créer un regroupement. Est-ce le cas au sein de la Fpnp ? Nul ne peut le dire pour l'instant. Au sein de la Fédération, on reste cependant convaincu qu'il est nécessaire que les marqueteurs nationaux puissent se serrer les coudes, afin de continuer à progresser dans un secteur où ils détiennent actuellement 25% des parts de marché. L'idée, lancée par Jean Claude Bekolo Mbang, Pdg de la Socaepe, a pour objectif principal de mener un plaidoyer auprès des pouvoirs publics afin que le gouvernement favorise l'équilibre entre les nationaux et les multinationales. Seulement, si ce plaidoyer est mené en rangs dispersés, il portera difficilement des fruits.




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