2 ans après le lancement officiel de la campagne de lutte contre l’Onchocercose à travers la stratégie «Test and Treat», dans le district de santé de Soa, le combat contre cette maladie handicapante qui peut provoquer des atteintes cutanées et oculaires pouvant conduire à la cécité, se poursuit sur le terrain. Dans les différents villages (Ntouessong I et II, Ebang I et II) de la commune de Soa, les équipes du Centre de recherche sur les filarioses et autres maladies tropicales (CRFILMT) associées aux responsables des aires de santé locales, continuent d’administrer les soins aux populations riveraines. Comme le prévoit la stratégie «Test and Treat» c’est-à-dire «Tester et traiter», ces derniers verifient à l’aide d’un appareil mis sur pied par le (CRFILMT) le taux de la loase chez les patients avant de leur administrer le Mectizan. Si le taux n’est pas élevé, la patient peut prendre le médicament sans risque d’effets secondaires. Si par contre le patient présente un taux élevé de loase, il bénéficie de mesures de prise en charge exceptionnelles.
Pour s’assurer de l’assimilation et de la perpétuation de cette stratégie qui, selon le professeur Joseph Kamgno est encore une «exclusivité camerounaise», le Centre de recherche sur les filarioses et autres maladies tropicales (CRFILMT) organise fréquemment des séminaires de formation sur la question. Celui qui se déroule depuis le mardi 22 octobre 2019 à l’hôpital de district de Soa, est le 2eme en 2 ans. A en croire Joseph Kamgno, «La particularité du district de santé de Soa, c’est qu’il est hypo-endémique pour l’onchocercose. Mais également endémique pour une autre filaire qu’on appelle la loase. Lorsqu’il y a la loase et qu’on donne le Mectizan, ce sont des gens qui ont beaucoup de loase dans le sang qui peuvent avoir des effets indésirables. Ils vont avoir très mal à la tête, et des douleurs vives peuvent les immobiliser dans un lit pendant près d’une semaine», renseigne le directeur du Centre de recherche sur les filarioses et autres maladies tropicales
C’est pourquoi, l’objectif de ce séminaire de formation «est de faire assimiler aux responsables des aires de santé de Soa, le principe de la méthode Treat and Test. Car, dans leurs aires de santé respectives, ce sont eux qui vont à leur tour former les distributeurs communautaires et les préleveurs». Ceci, afin que «toute la population, soit testée et traitée», Car c’est «l’unique condition pour éliminer définitivement onchocercose du district de santé de Soa», pense-t-il.
Benjamin Didier Biholong n’en dit pas moins. Pour Le coordonnateur du programme national de lutte contre l’onchocercose, la nécessité de traiter puis soigner tous les patients est impérative. Car, «Le traitement contre l’onchocercose dans le district de santé de Soa, avait un problème avec la co-endémicité avec la loase. Les gens étaient susceptibles de faites des effets secondaires graves. Pour cela, ils n’étaient pas traités. Mais aujourd’hui, vu que nous sommes dans un contexte d’élimination, il faut que tout le monde soit traité», a-t-il déclaré
L’année dernière, près de 60.000 personnes ont été recensés dans le district de santé de Soa, et seulement 32.000 ont pu bénéficier d’un traitement. Des chiffres que comptent améliorer les différentes institutions engagés dans cette campagne.