« En tant qu’un « Ça me suffit comme ça ! », je me propose de créer un cadre de réflexion dédié qui, par-delà les chapelles politiques et les rivalités ethniques et/ou tribales savamment entretenues, aura pour objectif de jeter un regard nouveau sur les voies et moyens pour modifier, dans le strict respect des lois en vigueur, la situation actuelle de notre pays », a annoncé Abdouraman Hamadou Baba sur un post publié le 9 juin 2023 sur sa page Facebook.

Selon le président de l’Etoile Filante de Garoua FC, « ce cadre de réflexion sera dépourvu de toute hiérarchisation et ouvert à toutes les camerounaises et les camerounais de toutes parts ». Dans une interview accordée à Cameroon-info.net, M. Baba a d’avantage éclairé l’opinion publique sur ce cadre de réflexion sur la situation au pays.

Qu'est ce que vous voulez dire par « ça me suffit comme ça » ?

Il s’agit en fait d’un concept à double dimension. D’un côté, vous avez les « ça me suffit comme ça ! » et de l’autre, les « ça ne me suffit pas encore ! ». Il est question ici d’amener chaque camerounaise et chaque camerounais à réaliser une sorte d’introspection personnelle afin de se projeter dans l’avenir en tenant forcément compte de l’espace et du temps. Chacune et chacun doit d’abord se demander si, oui ou non, l’environnement dans lequel il vit répond à ses aspirations et à celles de sa famille nucléaire. C’est une forme de référendum. Mon souhait est que dans les semaines et les mois à venir, chacune et chacun se détermine clairement et agisse dans le sens de ses convictions et de ses intérêts. Comme vous le savez, je me suis d’ores et déjà déterminé comme un « ça me suffit comme ça ! ».

Voulez-vous faire une nouvelle offre politique ?

Tout dépendra des « ça me suffit comme ça ! » qui accepteront de prendre part aux débats qui auront lieu dans le cadre de réflexion dont je propose la mise en place. Ce sont eux qui vont trancher. Faudra t-il, le moment venu, rallier un offre politique existante ou bien en créer une nouvelle qui sera complètement différente de tout ce qui existe actuellement dans notre pays ?

Qu'entendez-vous apporter de plus à ce qui se fait déjà ?

Dans un premier temps, l’enjeu principal est d’amener les camerounaises et les camerounais à poser un regard nouveau sur leurs réalités actuelles et leurs aspirations futures. Ce regard nouveau entraînerait forcément une conception nouvelle de la citoyenneté en termes de droits et de devoirs. Nous devons tous parvenir à concevoir le Cameroun comme une entreprise dont nous sommes tous des actionnaires et en tant que tels, personne ne saurait être au dessus de l’autre en droits et en devoirs. Les actionnaires sont les propriétaires d’une entreprise et c’est à eux qu’il revient d’en nommer les gestionnaires pour les servir. Pour un pays, il sera notamment question de la nomination par le peuple du Président de la République, des parlementaires et des membres du Gouvernement.

Quels sont vous moyens ? Et d’où viennent-ils ?

L’on a toujours tendance à tout ramener au niveau matériel et financier. Actuellement, mon principal moyen est mon cerveau qui me permet de réfléchir et de proposer des idées. J’ai l’espoir que plusieurs autres cerveaux se joindront au mien pour mener à bien cette réflexion profonde sur la situation actuelle de notre pays et proposer des solutions claires qui seront à la portée de toutes et de tous.

Qui sont vos soutiens ?

Mes soutiens seront les Camerounaises et les Camerounais qui accepteront de rejoindre le cadre de réflexion qui est en train d’être mis en place.

Quelle est votre intention réelle ?

Mon ambition est de contribuer de manière décisive à l’édification d’un Cameroun qui sera la propriété de toutes les camerounaises et camerounais sans exception et de leurs descendances. Nous devons nous réapproprier notre pays et son destin.

Baissez-vous carrément la garde en ce qui concerne les dossiers de la Fécafoot ?

Pendant plus de 23 ans, j’ai apporté ce que j’ai pu au football camerounais et dont au Cameroun. Pendant cette période, j’ai fait face à toutes sortes de menaces et de tentations auxquelles je n’ai jamais cédé. Aujourd’hui, je suis fier d’avoir préservé mon intégrité morale. Des gens peuvent tout dire de moi mais personne ne pourra dire qu’il m’a un jour corrompu, alors que j’ai été au cœur des enjeux très importants.

Abdouraman au seige de la Fécafoot

Photo: (c) Abdouraman Hamadou Baba