Le juge d'instruction de cette affaire au Tribunal militaire de Yaoundé, Sikati II Kamwo Florent Aimé, a posé deux actes contradictoires en l'espace de 24 heures.
Ce vendredi 1er décembre 2023 en fin de matinée, il signe l'ordonnance de mise en liberté de Jean Pierre Amougou Belinga, patron de presse et Léopard Maxime Eko Eko, patron du service camerounais de contre espionnage. Les avocats de ces deux personnalités qui sont détenues depuis neuf mois à la prison principale de Kondengui à Yaoundé pour complicité dans l'enlèvement et la torture de Marinez Zogo, sont allés décharger auprès du Greffier, le document de mise en liberté de leur client. La décharge de Maître Charles Tchoungang, le principal défenseur de Jean Pierre Amougou Belinga, a été beaucoup partagée sur les réseaux sociaux.
Alors que les proches des personnalités susmentionnées avaient commencé à sabler le champagne et annoncer un long week-end de réjouissances, il est apparu sur les réseaux sociaux deux nouveaux documents qui démentent la libération d'Eko Eko et Amougou Belinga.
"j'ai l'honneur de vous informer que l'ordonnance de mise en liberté en circulation sur les réseaux depuis cet après midi, n'est pas authentique. Les décisions éventuelles dans cette procédure interviendront en temps opportun" explique le juge d'instruction dans une correspondance adressée au Commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Yaoundé, ce vendredi en fin de journée.
Ce dernier a aussi adressé, dans la foulée, une correspondnace au régisseur de la prison principale de Kondengui pour lui demander de ne pas exécuter "un quelconque ordre de mise en liberté".
<Il est clair que les premiers documents sont authentiques. Par contre, il y a une grosse légume qui n'était ni au courant du verdict, ni prête à accepter l'idée d'une libération des prévenus (des enjeux importants mineraient l'affaire). Obligation d'appeler, rapidement, qui de droit pour qu'ils se dédisent rapidement avant la libération effective. On est au cœur même d'un gros bras de fer dont on peut aisément identifier les camps et meneurs ! D'ici lundi soir, les premières vérités feront la lumière sur la désormais pratique administrativement validée de ''faux fake'' contre '' vrais fake''!> commente une source très introduite au sein du régime de Paul Biya.
Il apparait donc une guerre de réseau autour de ce drame survenu au mois de janvier 2023. 16 suspects sont en détention provisoire depuis neuf mois environ.