Jacques Fame Ndongo s’est défait de ses atours de ministre de l’Enseignement Supérieur, et a revêtu sa casquette de militant du RDPC, mais surtout sa toge de professeur de Lettres, pour répondre à Maurice Kamto, qui dans un communiqué rendu public ce jeudi 23 avril 2020, a rejeté les conclusions de l’enquête sur le massacre de Ngarbuh, prescrite par le président de la République, Paul Biya.
Lettre par lettre, paragraphe par paragraphe, le secrétaire à la communication du RDPC s’est employé à déconstruire, dans un manifeste de 7 pages, les assertions, les interrogations et les analyses de l’opposant. Comme on corrigerait une dictée, le sémiologue a passé en revue les insuffisances stylistes du communiqué dudit communiqué, ainsi que les fautes élémentaires de langue, de syntaxe, de grammaire et d’orthographe qui pouvait s'y trouver. Des insuffisances qui selon ce soutien inconditionnel de Paul Biya, ravalent cette communication au rang de navet
Tout de même, Jacques Fame Ndongo estime que le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) est fidèle à ce qu’il sait faire le mieux depuis sa défaite lors de la présidentielle 2018. C’est-à-dire décrédibiliser les actions du régime actuel et «induire l’opinion publique nationale et internationale en erreur pour assouvir son rêve baroque: conquérir le pouvoir par des raccourcis anti-démocratiques», lit-on dans le communiqué publié le vendredi 24 avril 2020.
Pour le membre du Comité central du RDPC, la sortie du président national du MRC le jeudi 23 avril 2020, ne serait que l’expression de cette «fantasmagorie», qui heureusement ne trouve pas encore écho auprès du peuple camerounais et de la communauté internationale, qui dans son ensemble a salué les conclusions de l’enquête sur la tragédie de Ngarbuh, dans le Nord-Ouest, se réjouit-il.
Poussant encore plus loin son analyse, Jacques Fame Ndongo estime que Maurice Kamto joue d’ailleurs à un jeu, auquel Paul Biya a prévu les différentes tournures il y a 29 ans. Pour illustrer son propos, le membre du gouvernement a inséré dans sa communication, l’extrait d’un discours du président de la République prononcé en 1991, lors d’une tournée dans les différentes régions du Cameroun, qui étaient à l’époque des provinces.
«Depuis peu la démocratie a libéré les énergie et les énergies. Le Cameroun tout entier célèbre la liberté. Les langues se délient, les ambitions éclosent. Ceux qui hier, n’osaient parler, s’expriment aujourd’hui, ouvertement et parfois bruyamment. D’autres, soudain, se découvrent une dimension nationale. D’autres, encore, veulent récupérer cette victoire en parfaite méconnaissance du rôle primordial du peuple camerounais. Ce droit à l’illusion est leur droit. C’est aussi cela la démocratie. Mais il faut rétablir la vérité», lit-on dans ledit manifeste.