Dès le 1er janvier 2023, il sera interdit aux six pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), que sont le Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, République centrafricaine et Guinée équatoriale, d’exporter du bois sous la forme de grumes. Cette décision selon les experts, entraînera inévitablement une baisse considérable des recettes fiscales forestières au sein de ces pays.
Au niveau du Cameroun, le gouvernement dit avoir déjà anticipé sur la question. A en croire le ministre Jules Doret Ndongo, en charge des Forêts et de la faune (Minfof), un comité interministériel pour identifier et proposer au gouvernement des mesures à prendre avant le 31 décembre 2022 a déjà été mis en place.
Dans une interview accordée au quotidien gouvernemental Cameroon Tribune du vendredi 23 septembre courant, le membre du gouvernement explique que les propositions dudit comité ont déjà été transmises à Joseph Dion Ngute, premier ministre chef du gouvernement. Il s’agit pour le Cameroun d’anticiper sur les impacts négatifs potentiels de ladite décision sur la gestion durable des ressources forestières, des entreprises de la filière bois et de l’économie nationale.
Le rapport transmis au Premier ministre propose en effet, des mesures d’accompagnement des opérateurs économiques de la filière bois et des mesures fiscales incitatives en vue du renforcement du tissu industriel local par l’acquisition des équipements à haute valeurs technologique dans le domaine de la 2ème et 3ème transformation.
Les propositions adressées au chef du gouvernement concernent également le renforcement des capacités du personnel et l’accès aux financements a été validé par les membres dudit comité, puis transmis aux services du Premier ministre pour approbation et mise en œuvre par les ministères compétents.
Le membre du gouvernement explique que globalement, les pertes annuelles au départ pourront se chiffrer à environ 13 milliards FCFA pour les droits de sortie sur les grumes ; 18 milliards FCFA de taxe d’abattage sur les grumes destinées à l’exportation et 500 millions FCFA de taxe d’inspection sur les grumes. Progressivement, ces coûts devraient augmenter à nouveau la taxe d’abattage, et toutes les autres taxes liées à la transformation.
Selon le Minfof, les statistiques disponibles révèlent actuellement au à travers le pays, l’existence d’environ 227 unités de transformation du bois opérationnelles. Parmi elles, 205 (soit 90%) se limitent à la 1ère transformation (débités et placages) 19 (soit 9%) à la 2ème transformation (bois massif constitué, lambris, parquets) et 3 (soit 1%) à la 3ème transformation (panneaux, portes, fenêtres, lamellés collés et tous autres produits finis et prêts à l’emploi).
Jean Daniel Obama