Cameroun: Pris dans le piège du soulèvement populaire à Bamenda, le Premier Ministre Philemon Yang, Jean Nkuete et Atanga Nji se réfugient dans un hôtel

Par Adeline ATANGANA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 09-Dec-2016 - 04h10   61509                      
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Emeutes a Bamenda (08/12/2016) A.A.
Les pontes du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) qui sont arrivés à Bamenda pour y ternir «un meeting de la paix» ont failli se faire lyncher.

Jean Nkuete, le Secrétaire général du Comité central du RDPC et Philomon Yang, le Premier Ministre et membre influent du parti de la flamme ardente, ont été pris dans l’émeute meurtrière qui a eu lieu toute la journée d’hier jeudi 8 décembre 2016 dans le chef-lieu de la Région du Nord-Ouest. Avant que les forces de police et d’armée ne prennent le contrôle de la situation, les émeutiers avaient pris possession de la ville et barré toutes les entrées, selon une source sur place.

Les manifestants ont réussi à brûler les commissariats de police et d’autres édifices. Les manifestants lançaient aussi des projectiles contre des grosses cylindrées, quand ils soupçonnaient que ces voitures transportaient les barons venus de Yaoundé. Dans ce tourbillon de violence, les forces anti-émeutes ont rassemblé tous les pontes du régime présents à Bamenda à Ayaba hôtel, l'hotel le plus important de la ville. «Le Premier Ministre, Jean Nkueté, Atanga Nji et tous les autres hauts cadres du RDPC, se sont réfugiés à Ayaba, sous la protection de la police. Les jeunes qui ont tenté de s’attaquer à cet hôtel ont été vite maîtrisés. A l’heure où je vous parle (23h, jeudi 8 décembre 2016, ndlr), Jean Nkuté a déjà quitté la ville. Parmi les grands, seul le Premier Ministre est encore ici» raconte une source jointe par téléphone depuis Bamenda par Cameroon-Info.Net.

Le bilan non officiel de cette journée de violence meurtrière fait état d’au moins cinq morts, une trentaine de blessés et plusieurs présumés manifestants interpellés par les forces de l’ordre. La CRTV, qui est le média du service public, avance le chiffre de deux morts dans les affrontements entre «les forces de l’ordre et des vandales».

La partie anglophone du pays, constituée par les régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest, est en proie depuis plusieurs semaines, à une vague de contestation et de revendications. Les enseignants et avocats anglophones se plaignent de leurs conditions d'une part et d'autre part, une bonne partie de la population locale exige le retour au fédéralisme.  

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Auteur:
Adeline ATANGANA
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