Cameroun - Musique - Krys M (chanteuse): «Quand je voyage on ne dit pas de moi que je suis artiste Bamiléké mais artiste Camerounaise»

Par Patrick J. POLLE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 17-Mar-2023 - 10h40   13162                      
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Krys M Archives
Dans un post publié sur sa page Facebook le 16 mars 2022, la chanteuse regrette que son nom soit associé à du tribalisme après les annulations des concerts de Ben Decca et Coco Argentée.

Actuellement en Europe pour une série de spectacles, l’auteur des titres à succès « À chacun sa chance » et « Qui croira verra » dit qu’elle est prête à interrompre la suite de sa tournée pour « éviter de nous opposer les uns aux autres, j'arrête et je rentre, je ne voudrais pas qu’on s'entre-déchire nous jeunes au nom de la tribu ». À propos de son public, Krys M souligne qu’il « n'est ni Bamiléké, ni Béti, encore moins Bassa, Bamenda etc. Il est Camerounais, Africain, mondial... En fait il est juste humain (…) Les difficultés de mon pays n'ont pas de tribus, tous les jeunes Camerounais peu importe d'où ils viennent et où ils vivent, sont soumis aux mêmes réalités que moi ».

La sortie l’artiste de 28 ans est intervenue quelques heures après celle du chanteur Koppo sur Facebook. Ce dernier dans l’une de ses publications a écrit « Les petits tribalistes oisifs de la BAS laissent Krys M se mouvoir trancoolement à Mbeng (NDLR: tranquillement en Europe) pour s'acharner sur Coco Argentée et Ben Decca. Cachez même un peu votre jeu ». Ce dernier fait référence à des menaces de la Brigade Anti Sardinards (BAS) qui ont poussé les chanteurs Ben Decca et Coco Argentée à annuler des prestations en Occident faute de garanties quant à leur sécurité pour l’un, et rupture du contrat par le promoteur pour l’autre.

Depuis 2018, la BAS, un groupe d’opposants au régime de Paul Biya, basés à l’étranger, s’est donnée pour mission d’empêcher en Occident des concerts où sont programmés des artistes qu’ils considèrent comme proches du pouvoir et muets face aux souffrances du peuple. Grâce Decca, Lady Ponce, Aï Jo Mamadou ou K Tino entre autres en ont subi les frais.

Des internautes, des personnalités de la sphère culturelle et des membres de la société civile appellent des artistes épargnés par les intimidations et appels au boycott de la BAS vis-à-vis de leurs confrères à les condamner fermement pour ne pas être considérés comme des complices.

Auteur:
Patrick J. POLLE
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