Cameroun - Mémorandum du Mfoundi à Paul Biya/Emile Onambele Zibi: «Cette lettre n’est pas de moi, mais ces griefs sont réels»

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 10-Oct-2016 - 07h53   60152                      
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Emile Onambele Zibi, Patriarche du Mfoundi Archives
Le patriarche du Mfoundi annonce que dans la vraie correspondance adressée au Chef de l’État et non encore acheminée au destinataire, il y aura plus de griefs que ceux contenus dans ce «pamphlet» qui lui a été attribué.

Emile Onambélé Zibi ne se reconnait pas dans le mémorandum des patriarches du Département du Mfoundi à Paul Biya que la presse a largement relayé il y a une semaine. «Au sein notre association, nous ne sommes pas partisans de cette forme de communication. Nous avons les moyens de notre politique pour nous faire entendre. Pourquoi passer par un tract ? Pour être brutalement clair,cette lettre n’est pas de moi, et moins encore des patriarches du Mfoundi», a-t-il confié au journal L’Indépendant Info en kiosque lundi 10 octobre 2016.

Dans le mémorandum en question, les patriarches du Mfoundi indiquaient que Paul Biya avait créé un génocide dans le Mfoundi: «Nos peuples sont dispersés et dilués. Nos terres sont uniquement confisquées et revendues. Bientôt nous serons sans repaire, sans culture, sans village.  Nous attendons plus nous laisser faire. Pour nous il s’agit de lutter pour notre survie».

Pour le patriarche Emile Onambélé Zibi à qui on a attribué cette lettre, ce mémorandum qui jette l’opprobre sur lui et ses homologues est l’œuvre «des carriéristes qui veulent se positionner en tout et pour tout. Il y a un congrès en vue, il y a aussi des remaniements pour ceux qui sont habitués à aller au gouvernement ou qui ont des prétentions d’y aller, qui jouent leur partition en ces moments».

Cependant, un vrai mémorandum est en préparation. Et, «dans notre correspondance adressée au Chef de l’État et non encore acheminée au destinataire, il y aura plus de griefs que ceux contenus dans ce pamphlet», déclare Emile Omambélé Zibi. «Nous ne parlons pas dans notre correspondance en cours de finalisation des Bamiléké, des Bulu et des Nanga. On parle de… (le patriarche s’abstient de faire des révélations sur le contenu de leur correspondance).

Bref, nous ne parlons pas d’eux, et ça nous fait rigoler. Ceux ont qui rédigé ce tract, ont leur intérêt à monter les compatriotes de l’Ouest contre les patriarches du Mfoundi.Nous avons nos droits que nous revendiquons. Je ne sais pas si ces droits sont outrepassés par eux.Nous avons nos droits et ils ont les leurs. Être patriarches et autochtones du Mfoundi est-il un délit ? Je crois que non, puisque les autres sont autochtones ailleurs. Pourquoi veut-on que les patriarches du Mfoundi ne parlent pas et ne disent rien ? Je me souviens lors de la création de l’Université de l’Extrême-Nord, des conditions ont été posées au préalable par les autochtones de l’Extrême-Nord et de Maroua.

Pourquoi est-ce qu’on refuse toute revendication aux patriarches du Mfoundi ? Parce que c’est la capitale ? Nous sommes absents de la conduite des affaires de l’État. Et c’est l’un point que nous allons faire savoir au Chef de l’État dans la correspondance que nous ne lui avons pas encore adressé. C’est un point parmi tant d’autres, pour ne pas dire plus».

À la suite du «premier mémorandum», le patriarche dit avoir été approché par les services de la Direction Générale à la Sécurité Nationale (DGSN) et le ministère de la Défense (MINDEF) auxquels il a a fait savoir que «ce pamphlet n’était pas de moi, et encore moins des patriarches et notables du Mfoundi. Ce tract ne porte d’ailleurs pas le logo de notre association et encore moins ma signature. On aurait également pu mettre comme signataire le DGSN ou le MINDEF. Mais sans signature, est-ce que ça veut dire que c’est l’un ou l’autre l’auteur du tract ?».

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Auteur:
Otric NGON
 @OtricNgonCIN
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