Mardi 22 septembre 2020. Le jour dit. Celui choisi par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et ses alliés, pour organiser des marches pacifiques à travers différentes villes camerounaises. Pour cette circonstance, les pouvoirs publics ont entrepris de militariser les villes susceptibles de constituer des foyers d'insurrection, ce d'autant plus que la finalité de cette initiative est de susciter le départ de Paul Biya du pouvoir.
A Yaoundé la capitale camerounaise, l'ambiance est inhabituelle. Elle s'est alourdie ce mardi matin, jour même des hostilités envisagées par le MRC, alors que la ville est pavoisée par une forte mobilisation des forces de défense et de sécurité, ainsi que des forces de maintien de l'ordre depuis le 18 septembre 2020.
Il règne une psychose au siège des institutions. Tous les carrefours sont militarisés, des véhicules de l'armée vont et viennent, avec à bord des hommes lourdement armés. Dans les rues, le trafic est moins dense que d'habitude, certains commerces n'ont pas ouverts. Les populations se terrent, préfèrant se mettre à l'abri au cas où.
"Je sors que je pars où avec tous les militaires qui sont dehors là ? Aujourd'hui ils sont plus nerveux que d'habitude. Si je passe une journée sans vendre ce n'est pas grave" commente une jeune dame, tenancière d'une cafétéria au quartier Ngousso, dans l'arrondissement de Yaoundé V.
Comme elle, plusieurs Camerounais ont opté pour un repos forcé du fait de ce climat politique qui règne dans la capitale. Les hommes en tenue sont en alerte et prêts à sauter sur les manifestants. Au lieu dit "poste centrale" , l'escorte policière est plus importante car, c'est cet endroit qui est souvent présenté par les révolutionnaires comme point névralgique pour faire tomber le régime. Et jusqu'à cette mi-journée du mardi 22 septembre, il reste sous le contrôle des forces de l'ordre.