“J’ai mis la pression sur Paul Biya, pour que d’abord, il traite le sujet de la zone anglophone et ses opposants. J’avais dit, il ne faut pas qu’on se voit à Lyon, tant que Kamto n’est pas libéré. Il a été libéré parce qu’on a mis la pression”, a lâché le président français lors d’un entretien avec un activiste camerounais samedi dernier à Paris. Une déclaration qui trahit les dessous de la libéeration par le régime de Yaoundé, du president du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et ses compagnons, en octobre dernier.

Cette sortie n’a pas plu particulièrement à Jean de Dieu Momo, le ministre délégué à la justice, qui nie au président français l’implication de son pays dans le dossier de libération des ex prisonniers du MRC.

“Peut-être qu’il va passer un coup de fil. On attend son coup de fil pour libérer tous les prisonniers de l’épervier. Je pense quil faut être sérieux, et cessez d’être des nègres suivistes parce qu’un blanc, Macron, a dit qu’il a fait pression, les gens pensent que c’est lui qui a libéré Kamto. Ils ne comprennent rien. Ils ne savent pas que ça procède d’une politique délibérée du chef de l’Etat au sortir du grand dialogue, et avant même la fin du grand dialogue, il nous a surpris. C’est le président de la République qui dirige ce pays, et il ne subit aucune pression. Il est à un âge où les pressions ne marchent pas avec lui”, a-t-il réagi, dimanche au cours de l’émission dominicale “Canal presse”, diffusée sur la chaine privée Canal 2 international.

Il édulcore tout de même, et pense que “le Cameroun subit les pressions parce que le Cameroun est cette belle femme riche qui a tous les atouts à laquelle on fait du harcèlement pour obtenir les richesses de son sous-sol”.

Jean de Dieu Momo en a également après les opposants qui se réjouissent de ces propos tenus par le Chef de l’Etat français sur le Cameroun. Il estime qu’à la difference des “opposants républicains”, ils sont des “opposants révolutionnaires que le prédacteur international utilise pour s’infiltrer et fragiliser les bases d’un Etat comme le Cameroun, afin d’accéder à ses richesses”.