Les dérapages de la nouvelle et célèbre Intelligence artificielle (IA) générative Bard font peur. L’expert camerounais en éducation aux médias, Andzongo Blaise Pascal, dans ses essais de la nouvelle pépite de l’IA, a demandé à Bard de le présenter. Curieux hasard, les trois articles qui lui sont attribués sont totalement inexistants.
Le robot conversationnel a écrit dans un premier temps une excellente description du spécialiste, révélant même son attachement au laboratoire de psychologie sociale de l’université de Yaoundé 1. Il a clairement décrit les orientations et les activités menées par lui dans le domaine de la formation, ses consultations et activités de sensibilisation sur les questions de désinformation et discours de haine.
Cependant, le problème s’est posé au niveau des articles que Bard lui a attribué : les trois références étaient totalement fausses, on dira même inventées de toutes pièces. Car après avoir lui-même fait une recherche inversée des titres des articles ainsi que des revues dans lesquelles ils auraient été publiés, il se trouve qu’aucun n’est visible sur internet. Pourtant, Bard a pris soin de donner des dates aux articles, des titres, les revues dans lesquelles ces articles auraient été publiés : tous fabriqués.
Pourtant, Andzongo Blaise est auteur de plusieurs articles scientifiques publiés dans des revues internationales et présents sur internet qui n’ont pas été mentionnés par le Robot conversationnel.
« J’ai été surpris de voir que Bard m’attribue des articles dont je ne suis pas auteur, et très embarrassé par le fait qu’il n’ait pas mentionné les articles scientifiques que j’ai écrits et qui sont consultables sur internet à partir de Google », a indiqué M. Andzongo à Cameroon-info.net.
On vient donc à se demander comment Bard fait pour collecter ses données ? Pourquoi, il décide de fabriquer de toutes pièces des références alors que les écrits de l’auteur sont présents et consultables sur Google ?
Ces interrogations laissent planer de réelles inquiétudes quant à aux «modestes » capacités que les créateurs de ces outils leur confèrent. Rappelons que de l’autre côté, ChatGPT, l’autre puissante IA générative a également été accusé à plusieurs reprises d’avoir fabriqué des données. L’exemple récent est celui de l’invention d’une histoire d’harcèlement sexuelle attribué à un professeur d’université américaine basée sur un article du Washington Post, lui aussi inventé par l’IA.
En ce qui concerne la fabrication de fausses citations, Andzongo Blaise n’est pas le premier à l’avoir découvert en utilisation ces robots conversationnels.
Une data scientist, Teresa Kubacka, a également mentionné des références fabriquées par ChatGPT. Elle signale que parmi les articles qu’elle a demandé à l’outil de produire dans le cadre de sa thèse, plusieurs avaient été totalement fabriqués par l’IA.