Les employés de la Cameroon Development Corporation (CDC), l’un des plus grands pourvoyeurs d’emplois au Cameroun, menacent d’entrer en grève. Et pour cause, ils cumulent déjà 28 mois d’arriérés de salaire, a révélé le bihebdomadaire « EcoMatin » de ce lundi 5 septembre 2022. La dette salaire de l’entreprise est évaluée à 30 milliards de FCFA, apprend-on.
Ils ont saisi le premier ministre Chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, et sont dans l’expectative depuis le 8 août 2022, mais jusqu’à ce jour, leur préoccupation n’a pas connu un écho favorable auprès de la haute administration camerounaise. La situation socioprofessionnelle de la CDC s’est détériorée depuis le début de la crise anglophone en 2016, et malgré une reprise de ses activités, elle peine à redresser la pente.
D’après son directeur général Franklin Ikome Ngoni Njie cité par le journal, seule une intervention de l’Etat peut aider à régler la situation. Cette lourde ardoise aggrave l’endettement de l’entreprise, chiffré en 2020 à plus de 88 milliards FCFA, selon un rapport du Comité technique de réhabilitation des entreprises publiques (CTR), publié courant janvier 2022.
Sans doute, un nouveau mouvement d’humeur ne ferait que compliquer la situation de la CDC qui, avec l’amélioration projetée de ses exportations grâce aux 520 d’hectares de banane plantés en 2021, espérait améliorer son chiffre d’affaires cette année. L’entreprise qui ne dispose plus de cash-flow, c’est-à-dire, de capacité d’autofinancement depuis 5 ans, nécessite l’injection de moyens conséquents, et s’en remet aux pouvoirs publics.