Dans une étude intitulée : « Gouvernance et normalisation des entreprises » réalisée par la Commission amélioration de l’environnement des affaires du Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM) publiée en juillet 2020, il ressort que sur les 40% des entreprises familiales en activité au Cameroun, les moyennes entreprises ont la proportion la plus élevée avec 58% d’entreprises familiales. Tandis que 41% des entreprises familiales recrutent leurs managers au sein du noyau familial.
Malgré la contribution des entreprises familiales à la vie économique au Cameroun, leur survie ne tient qu’à un fil, surtout après le décès de leurs fondateurs. Le projet de code en cours révèle plusieurs contraintes qui menacent la survie des entreprises familiales dans le pays.
Il s’agit entre autres de la concentration de la propriété du capital entre les membres d’une ou plusieurs générations de même familiale et affiliés, l’omniprésence d’un dirigeant propriétaire, la centralisation de la prise de décision ou encore des pratiques de gouvernance souvent informelles.
Outre la prédominance des liens affectifs et familiaux dans le style de management, l’étude du GICAM note également une exposition aux aléas économiques due notamment à la taille réduite et à la sous-capitalisation chronique et une problématique particulière en ce qui concerne la succession du chef d’entreprise qui est le fondateur de l’entreprise et qui est peu enclin, dans la majorité des cas, à partager le pouvoir.
Les propositions du GICAM
La charte proposée par le GICAM va entre autres permettre aux gestionnaires de ces entreprises, entre l’intérêt social et l’intérêt familial. Ladite charte définit les objectifs poursuivis par l’entreprise et régit les relations entre les membres de la famille, ainsi qu’avec l’entreprise.
Le document pourrait également comporter des éléments comme la vision familiale de l’entreprise et des valeurs qu’elle porte, la répartition des parts sociales, les objectifs financiers et les rémunérations revenant aux membres de la famille travaillant dans l’entreprise à caractère familial.
Le document du GICAM propose également des volets relatifs à la direction de l’entreprise, les modalités à observer pour choisir le prochain chef d’entreprise, qu’il appartient ou non à la famille, le rôle des membres dirigeants de la structure qui ne sont pas de la famille, l’instauration de la transparence dans la communication à l’égard des membres de la famille.
Le GICAM apporte des réponses à la résolution des conflits avec implication d’une ou plusieurs personnalités de notoriété et/ ou appel à un médiateur externe et la formation de membres de la famille aux métiers de l’entreprise et à la gestion.
Jean Daniel Obama