Il n’y a pas de quoi fouetter  un chat. C’est l’avis de Charles Mongue Mouyeme sur l’article de Radio France Internationale consacré au mysticisme chez les Lions Indomptables du Cameroun. Le consultant sportif a estimé qu’il n’y avait pas lieu de crier au scandale comme l’a fait le président de la Fédération Camerounaise de Football  (FECAFOOT) Samuel Eto’o Fils.  « Cet article ne mérite pas que la Fédération lui accorde une réponse. Je n’aurais même pas quelque chose à démontrer dans ce sens-là. C’est une « information ». C’est un article de journaliste qui veut meubler son antenne. Quand je dis meubler, c’est mettre des articles. Aujourd’hui, il faut faire des papiers au quotidien, trouver un certain nombre de choses », a déclaré le spécialiste.

Charles Mongue Mouyeme  a déploré l’attitude de ceux qui s’offusquent de ce  que ce soit un média étranger qui traite le sujet objet de controverse.  « Il faut qu’on ne confonde pas patriotisme et autre chose.  Le patriotisme, ce n’est pas interdire à un étranger de parler de votre pays. Or si vous remarquez, il y a un courant, depuis un moment, chaque fois qu’un étranger parle au Cameroun en disant : « oui, vous avez perdu le match », allez paf rafale. On le fusille, on tire sur lui, on insulte sa famille. Prenons un passé pas lointain : Ahmad.  Il a suffi qu’il dise que le Cameroun n’est même pas prêt pour un tournoi à 4 équipes, mais on est allé fouiller jusque dans sa famille. Ce n’est pas cela le patriotisme, je suis désolé », conteste-t-il.

Voici sa définition du patriotisme : « le patriotisme, le vrai, c’est oeuvrer pour que  tes compatriotes et toi-même puissiez vivre en harmonie et dans le bonheur. Que tout le monde vive heureux dans le pays. C’est cela que l’on recherche quand on est un patriote. Ce n’est pas être chatouilleux chaque fois qu’un étranger a parlé de votre pays ».

 Charles Mongue Mouyeme dénonce une attitude qui confine à la haine et au rejet de l’étranger. Il rappelle que les Camerounais aussi ont l’habitude de parler de ce qui se passe chez les autres. «  Cela commence même à friser de la xénophobie. Il faut arrêter ça ! Les camerounais parlent des autres pays. Nous parlons de l’Ukraine tous les jours. Nous parlons des autres pays. Je ne suis pas certain qu’on nous insulte comme ça, qu’on tire sur nous parce qu’on a parlé des autres. On ne peut pas être dans un village planétaire et on interdit aux autres de parler de nous. Cela n’a aucun sens. Ce sont des choses qui le sidèrent », s’offusque le consultant en marketing et communication.