Décédé sur le champ de guerre. On pourrait à souhait emprunter cette formule propre aux hommes en tenue pour schématiser sur la disparition ce mardi 8 mars 2022, de Hamidou, l’enseignant d’Education Physique et sportive (EPS) en service au Lycée de Beka (Extrême-Nord) et à l’origine du mouvement « On a trop supporté » (OTS), initié par le corps enseignant du primaire et du secondaire pour exprimer les frustrations de ce corps de métier et revendiquer de meilleures conditions socioprofessionnelles.
La nouvelle de sa mort a circulé sur les réseaux sociaux, et a été officialisée par la suite par le mouvement OTS sur ses plateformes Twitter et Facebook. « Le prof d'EPS du lycée de Beka dont l'histoire a nourri le mouvement OTS ces dernières semaines vient de décédé tout à l'heure de suite d'une courte maladie », lit-on sur le compte Twitter du mouvement.
Dans un autre message relatif à cette triste nouvelle sur Facebook, le mouvement OTS laisse transparaitre un sentiment d’amertume et regrette que Hamidou soit ainsi parti dans le dénuement. « Il est mort sans percevoir le moindre franc de son salaire après 10 ans de sacerdoce. Seule une lettre de félicitations inopportune marquera son engagement à servir son pays durant 10 ans. Un homme est mort, un enseignant est mort, face à l'indifférence des décideurs. Un homme est mort, un enseignant est mort après avoir trop souffert ».
Hamidou décède moins de deux semaines après que le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative ait décidé de l’intégrer, lui qui était sans salaire et sans matricule depuis sa sortie du Cenajes en 2012.