Sur son compte Facebook, la romancière Calixte Beyala n’a plus de limites. Elle y aborde tous les sujets sans tabou, y compris ceux qui touchent directement à la gouvernance du Cameroun. Elle exprime au quotidien sa lecture de la gestion de la cité, et vient encore de titiller le régime de Yaoundé, sur la gestion qui est faite depuis les quarante dernières années de la flotte de la compagnie aérienne camerounaise Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co).
« Quand Ahidjo quittait le pouvoir au Cameroun, ce pays possédait 11 avions y compris des Boeing ? Aujourd'hui pour aller à Paris, il faut emprunter une compagnie étrangère. Plus d'avion. Expliquez-moi ce recul de 50 ans », a lancé Calixte Beyala, qui déplore ainsi la décrépitude dans laquelle est plongé le secteur du transport aérien camerounais depuis la mort du premier président de la République du Cameroun, Ahmadou Ahidjo.
Une autre punchline, juste après celle concernant la succession au sommet de l’Etat. Dans un autre message sur son compte Facebook, elle avait laissé entendre qu’elle s’inscrivait en faux contre ce que les militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ont qualifié de « succession de gré à gré ». Elle avait notamment déclaré : « Le Cameroun n'est ni un Royaume, ni le champ de cacao d'une famille ! Il n'y aura aucune succession de père à fils ! », suscitant une vague de réactions disparates sur la toile.