C’est presqu’un pavé que vient de jeter l’écrivaine Calixte Beyala dans la marre, et qui risquerait de lui attirer des inimitiés au sein de l’appareil étatique camerounais. Dans l’une de ses dernières sorties piquantes, la célèbre romancière franco-camerounaise passe aux fourches caudines les clans « Bulu-Nanga » aux affaires. Il s’agit des ethnies respectives du Chef de l’Etat Paul Biya, et de son épouse Chantal Biya.
Calixte Beyala pense que ces deux ethnies ont caporalisé l’Etat, et se sont arrogées tous les privilèges de l’appareil étatique, lesquels pensent « que les autres peuples sont des êtres inférieurs, dépouillés de tout. Que les Bulu et les Nanga ont à eux deux tous les biens du Cameroun. Qu'ils contrôlent l'armée et la police. Qu'ils contrôlent les finances et les routes fluviales. Qu'ils contrôlent la justice », déplore-t-elle.
L’hyper-centralisme des affaires de l’Etat aux mains de ces deux peuples qu’elle juge minoritaires, devrait nourrir l’ambition pour tout citoyen de se rendre aux urnes en 2025, pour qu’ « ensemble, on leur dira non et mettrons ainsi fin aux injustices et à cette souffrance incrustée dans nos chairs », prescrit la romancière.
Voici l’intégralité de la chronique de Calixte Beyala :
Les clans Bulu-Nanga, une manipulation mentale qui a fini par faire croire aux camerounais que ce pays appartient à ces deux tribus ultra minoritaires
Qu'à deux, ils contrôlent tout le Cameroun.
Que les autres peuples sont des êtres inférieurs, dépouillés de tout. Que les Bulu et les Nanga ont à eux deux tous les biens du Cameroun.
Qu'ils contrôlent l'armée et la police.
Qu'ils contrôlent les finances et les routes fluviales.
Qu'ils contrôlent la justice.
Je constate certains faits et doutent de beaucoup.
Notre armée et notre police sont républicaines. Elles ne laisseront pas écraser notre peuple.
Qu'au sein des institutions camerounaises, il y a des hommes justes, on se doit d'avoir confiance.
Qu'ils sont soutenus qui par le France, j'en doute. Qui par les USA, j'en doute aussi et Israël n'est pas là pour soutenir cette injustice.
Je reste convaincue que les hommes naissent et meurent égaux.
Que Beti, Bamileké, Sawa, Kirdi, Fulbé, Bassa et tous ceux que je n'ai pas pu citer, nous représentons plus de 99 % des camerounais
Que ce pays est autant le nôtre que celui de ces confiscateurs du bien être collectif.
Je suis intimement convaincue que tous ensemble nous pouvons mettre un stop à ce dépouillement perpétuel, à cette usurpation de la terre de nos ancêtres.
Qu'il y a chez les Bulu et chez les Nanga des abandonnés par leurs frères empantouflés dans les richesses du Cameroun
Qu'en 2025, ensemble, on leur dira non et mettrons ainsi fin aux injustices et à cette souffrance incrustée dans nos chairs.
Courage, nous y arriverons.
Rendons-nous aux urnes en 2025