Une vue des espaces à reboiser B. Bangda
L’idée pour Djadaï est de transformer cet endroit en une destination éco-touristique dans les prochaines années. La surveillance des sociétés minières pour refermer les trous sera renforcée pour atteindre cet obectif.
Le 1er août 2022, à Batouri, au cours d’un échange avec Ecogreen Afrik, le préfet du département de la Kadéy, région de l’Est, a révélé le projet qu’il entretenait sur le chantier minier de Kambele-Batouri. « Nous allons planter des arbres sur ce chantier. Pour cela, les sectorielles concernées (Agriculture et Environnement, ndlr) sont en alerte pour nous fournir en plants que nous allons faire mettre en terre chaque fois qu’une entreprise minière aura clôturé ses activités sur un site à Kambele-Batouri », indique Djadaï Yakouba. Pour le préfet de la Kadéy, il est question, à travers ce projet, non seulement de protéger l’environnement mais surtout « de prêcher par l’exemple dans un contexte où tout le monde pense que les autorités administratives n’excellent que dans des prises de décisions drastiques sans tenir compte des réalités locales ».
En fait de réalités, dans son arrêté du 27 juillet 2022 portant « fermeture de toutes les sociétés minières en activité à Kambele-Batouri », Djadaï Yakouba excipe « des morts récurrentes de personnes par noyade du fait de la non fermeture des trous miniers après exploitation ; des morts récurrentes par éboulement du fait du non-respect des normes d’exploitation minière ; la menace de la dégradation de la route nationale n°10, au PK 44+820 du fait de l’obstruction du lit du cours d’eau par des coulées boueuses ». « Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’une autorité administrative, dont l’une des principales missions est la promotion du développement économique dans son unité de commandement, prend une telle décision, une décision qui suspend la création des richesses et des emploi », se désole le préfet de la Kadéy. Qui poursuit : « Nous ne pouvons pas non plus autoriser ou laisser prospérer des pratiques qui violent les lois du pays sous le prétexte que l’Etat doit s’enrichir. Nous n’avons jamais vu un endroit où l’on vend les vies humaines. Il est de notre devoir de les protéger, de les préserver. Cela passe par ce type de décisions. »
L’idée de planter des arbres participe alors de la vision de transformer « des sites qui tuent en sites qui portent la vie ». Pour cela, le préfet de la Kadéy déclare « être prêt à exercer une veille permanente pour que les entreprises minières respectent les normes environnementales contenues dans le code minier camerounais ». A ce stade, les évaluations sont faites pour savoir combien de plants il faudra commander pour lancer ce projet.
Bernard Bangda, à Batouri
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