Dans un papier d’opinion diffusé au 20h de « Vision 4 » une chaîne de télévision privée à Yaoundé, proche du pouvoir, le journaliste Ernest Obama s’insurge contre les révélations faites à Paris par le président françaises, Emmanuel Macron, dans un entretien inédit avec un pourfendeur du régime de Paul Biya, le jeune Thiam Abdoulaye, alias Calibri Calibro.
Le gouvernement camerounais n’a pas encore officiellement réagi aux révélations bouleversantes du Chef de l’Etat français le 22 février 2020 au cours d’un échange avec un activiste camerounais, en marge du Salon international de l’agriculture à Paris.
Interpellé par le militant camerounais au sujet de la crise sociopolitique et sécuritaire dans son pays, le dirigeant français ne s’est pas encombré de précautions diplomatiques pour porter sur la place publique, les pressions qu’il exerce sur le président camerounais, Paul Biya pour la libération des prisonniers politiques, le respect des libertés et des droits de l’homme, la décentralisation.
En attendant la réaction de Yaoundé, les partisans du régime sont déjà sortis du bois pour donner la réplique sur les réseaux sociaux et dans des médias traditionnels privés. C’est le cas du journaliste Ernest Obama. « Ce qui est arrivé ce jour en France, est une offense au peuple camerounais et à son président qui mérite pourtant respect » a déclaré le journaliste dans un papier de plus de trois minutes. « Le président français a pris en lieu et place de la justice camerounaise, l’engagement de faire libérer certains prisonniers. De nombreuses questions se posent tout de même : Comment un terroriste à la tête d’une brigade xénophobe, accusé d’avoir saccagé l’ambassade du Cameroun en France, s’est-il retrouvé face au président français alors qu’il est encore fichier et recherché? Doit-on penser qu’il s’agit ni plus ni moins qu’une mise en scène savamment préparée ? Macron est-il le nouveau Maitre recherché par certains leaders camerounais qui entendent arrivés au pouvoir par la force et la violence ? » s’est interrogé Ernest Obama, avant d’indiquer que, « de mémoire, le président Biya n’a jamais cédé à la pression, il a toujours agi pour et dans l’intérêt du Cameroun ».
Ensuite, notre confrère spécule sur le jeu dangereux d’Emmanuel Marcon. « A suivre la vidéo, on peut s’interroger sur la capacité de l’homme à incarner la fonction présidentielle. Une imprudence diplomatique qui peut se heurter à un démenti des autorités camerounaises » a déclaré Ernest Obama. Ce dernier en a profité pour ressasser des souvenirs déplaisants en Afrique du rôle joué par la France au sujet de la colonisation, de l’esclavage, de la chute de Jean-Bedel Bokassa et la guerre persistante en République centrafricaine, de l’assassinat de Mouammar Kadhafi et de la chute de Laurent Gbagbo en Cote d’Ivoire.
Pour conclure son papier, Ernest Obama indique que la France, pays dit des droits de l’hommes et des libertés qui « maltraite les gilets jaunes », ne doit pas parler de dictature quand le Cameroun réprime les manifestants « illégaux ».
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