C’est une foule ébahie, voire révoltée qui assiste hier mercredi 6 décembre 2017 à l’érection de la statue de l’artiste plasticienne française Sylvie Blocher au rond-point du carrefour Bonakouamouang au cœur de Douala
Il est 16h30 ce mercredi 6 décembre 2017. C’est une heure de pointe au carrefour Bonakouamouang. C’est aussi une heure de grands embouteillages. C’est aussi le moment choisi par la communauté urbaine de Douala, l’association doual’art et compagnie pour ériger au rond-point du carrefour Bonakouamouang à Akwa au cœur de la ville de Douala, une grande statue à l’effigie de la française Sylvie Blocher, artiste plasticienne. Cette illustre inconnue de l’histoire du Cameroun, porte au-dessus de la tête, un tableau noir sur lequel est écrit « Bien que je n’en aie pas le droit, je vous présente mes excuses ».
Les proches du dossier relatif à cette œuvre présentent Sylvie Blocher comme une militante réformiste qui a pris l’initiative de demander pardon pour tout le mal que son pays, la France, a fait au Cameroun depuis la période coloniale. Le dévoilement de cette statue au visage blanc par le chef traditionnel du village Bonakouamouang, a déclenché un fort mouvement de contestation dans la foule rassemblée autour de ce monument. « C’est incroyable qu’on vienne édifier en 2017 une blanche au centre-ville de Douala. La colonisation française a encore de beaux jours devant elle au Cameroun par la faute des camerounais » déclare un protestataire. « Ntone Ntone est un sorcier. Pendant qu’on exige les monuments pour la reconnaissance de nos héros nationalistes comme Ruben Um Nyobe et autres, il va nous sortir une vielle blanche inconnue. Nous allons détruire cette bêtise. C’est impardonnable. Paul Biya doit relever ce Ntone de ses fonctions de délégué du gouvernement. C’est une nouvelle provocation en ce moment où Cameroun traverse une crise sociale profonde » s’insurge un conducteur de moto-taxi…
L’installation de la statue de Sylvie Blocher s’est faite en présence des policiers et gendarmes. Ces hommes en tenue ont interpellé la veille, André Blaise Essama, l’activiste nationaliste qui a manifesté au rond-point du carrefour Bonakouamouang, contre l’installation à cet endroit de la stèle « d’une descendante du colonisateur français en lieu et place de ceux qui ont combattu jusqu’au sacrifice suprême pour l’indépendance de ce Cameroun » a déclaré André Blaise Essama. du fond de sa cellule de la brigade de gendarmerie d’Akwa-Sud, Ce dernier, il y a un an exactement, a érigé au même endroit, une statue de John Ngu Foncha, figure emblématique de la lutte pour la cause anglophone, décédé le 10 avril 1999 à l’âge de 82 ans. La police a débarqué sur les lieux peu de temps après pour démonter et emporter le monument.
L’activiste nationaliste André Blaisse Essama a la réputation de destructeur des monuments dédiés aux colons français .
- 28-Dec-2016 - 21h50
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