Ce dimanche 23 avril 2023, certains leaders d’opinion et hommes politiques ont donné leur point de vue sur cette crise diplomatique lors des émissions de débat sur différentes chaînes de télévision locales.
Dieudonné Essomba, Economiste, a déclaré dans « Club d’Elites » sur Vision 4 que, «Il n’est pas très bon, lorsque nous sommes en communauté, que des pays frères commencent à avoir des frictions sur les problèmes de cette nature. C’est vraiment déplorable. En même temps, j’estime que le chef de l’Etat camerounais doit reprendre en main son entourage. Cet entourage commence à prendre des initiatives qui peuvent se révéler très dangereuses pour nos relations et même pour la stabilité du pays. Des gens construisent un attelage pour aller flouer un pays frère et voisin comme le Tchad. Je crois que le minimum dans les relations c’est la sincérité. Ce que les gens ont fait, c'est franchement inacceptable. Le chef de l’Etat doit vraiment frapper du poing sur la table».
Sur le même plateau, Abel Elimbe Lobe, homme politique, a déclaré : « Le Chef de l’Etat lui-même, à la suite de son prédécesseur Ahidjo, tous ont bâti une culture de relations apaisées avec les Etats voisins. Nous, peuples, voulons que cette culture perdure. Nous ne voulons pas que pour des intérêts de quelques fonctionnaires qui vont toucher des commissions, des pots de vin, etc, nous nous retrouvions dans des situations où des difficultés politiques internes vont se nourrir des mauvaises relations qu’on veut avoir avec les Etats voisins. Vous voyez donc pourquoi, je vous ai prévenu plusieurs fois qu’il n’est pas bon que, un chef se retourne à la tête de l’Etat quand il est déjà fatigué. Le président de la république Paul Biya est fatigué. Ce qu’on doit donner au président a 90 ans, c’est la tranquillité, la sérénité, l’accompagner dans ses derniers jours. Je crois que le président de la République devrait nous donner l’opportunité de l’encadrer, de l’accompagner dans ses derniers jours. Pas que quand il a 90 ans, on le retrouve dans des tourmentes, on le retrouve dans des affaires de crime, on le retrouve dans les affaires de malentendu contre les Etats voisins, etc. Tout le monde sait que quand le président de la République se lève le matin, il ne va plus s'asseoir au bureau pour lire les 90 mille dossiers et patati et patata ».
Dans l’émission « Canal presse » sur Canal 2 International, Valère Bessala, Administrateur civil et Homme politique aussi, pense que « dans ce rappelle d’Ambassadeur, on comprend parfaitement que le jeune président tchadien est juste en train d’interpeller le président de la République du Cameroun, c’est à dire qu’ayant fait front au silence, ayant fait front à une certaine délinquance administrative, auprès du chef de l’Etat camerounais qui l’a coupée de ses relations avec le jeune président tchadien, il a donc décidé de poser un acte fort pour pouvoir attirer l’attention. Ainsi, une fois qu’il a posé cet acte-là, Paul Biya sera obligé de demander des comptes à son entourage et peut-être que la vérité sera tirée ».
Pendant le programme « Droit de Réponse » à Equinoxe télévision, Samuel Moth, militant RDPC a pris la défense du Cameroun. « L’entreprenariat est libre. Les gens qui détiennent les actions sont libres de les vendre à qui ils veulent. C’est le principe… C’est ce qui se passe aujourd’hui entre l’Etat du Tchad et Savannah qui n’est pas une nébuleuse. Exxonmobil au bout d’une vingtaine d'années d’exploitation se rend compte aujourd’hui qu’il ne trouve plus son intérêt dans cette affaire. Donc, il peut vendre. Et il vend au plus offrant. Dans le cas d’espace, c’est Savannah. Et dans cette opération, ça nous (Cameroun) permet également de solidifier notre participation à Cotco au Cameroun où nous étions fort minoritaires et nous achetons donc dix pour cent. Je crois que le fait de se retrouver dans un schéma comme celui-là inquiète le Tchad».
Le gouvernement camerounais reste muet trois jours après la décision du gouvernement tchadien de rappeler son Ambassadeur auprès de Yaoundé pour consultation.