Après un assez long moment d’hésitation, Youssoufa Moukoko a choisi de jouer pour l’Allemagne en sélection fanion. Le Cameroun également qualifié à la Coupe du Monde à laquelle il va prendre part, avait longtemps espéré qu’il défende ses couleurs à ce tournoi. Des Camerounais n’ont pas hésité à exprimer leur déception face à ce choix. Parmi ceux-là Rolande Kammogne fille du milliardaire camerounais Paul Fokam Kammogneet chef d’entreprise. Dans une publication visible sur Facebook, elle désapprouve le choix du jeune footballeur. « Aux Youssoufa Moukoko de ce monde, je peux le dire, sans risque de me tromper, qu’en décidant de représenter un autre pays que celui qui t’a vu naître et grandir, alors que ton pays est qualifié pour la coupe du monde, en faisant le potentiel choix du “confort, des strass et des paillettes”, en reniant tes origines, tu creuses la tombe d’une glorieuse destinée », prédit la fondatrice de la télévision panafricaine Vox Africa.
Poursuivant sur cette lancée, elle déclare que même s’il remporte des trophées avec l’équipe de son choix, il ne marquera pas l’histoire. Vu que sa terre natale demeurera sacrée. Rolande Kammogne comprend qu’à son âge, « il est normal de s’oublier, de rêver et de ne pas réaliser la portée d’un tel choix, au point où l’on serait tenté de blâmer les adultes qui t’entourent », mais relève les Camerounais vont continuer l’’observer de loin « chagrinés pour tous ces rêves et destinées que ton parcours dans cette sélection aurait pu susciter ».
Voici le texte intégral de Rolande Kammogne
BON VENT À TOI JEUNE FRÈRE ET FILS PERDU.
Si on demande à Samuel Umtiti qui depuis un certain temps nous honore de sa présence au Cameroun; que ferait il s’il pouvait réécrire l’histoire ? Je me demande s’il choisirait de briser sa carrière pour gagner la coupe du monde 2018 avec la France. Force est de constater qu’aujourd’hui, Samuel n’a plus que ses yeux pour pleurer cette carrière prometteuse brutalement écourtée et ses oreilles pour écouter en boucle “casser les hanches comme…” et se remémorer ce qui sera à jamais le pic de sa carrière. Certains me diront que gagner une coupe du monde peut être suffisant pour un joueur. Je dis qu’il aurait pu garder sa brillante carrière et potentiellement gagner la coupe du monde avec le Cameroun, le pays qui a ouvert ses entrailles pour qu’il en sorte, quatre années plus tard. Le Cameroun n’étant pas qualifié en 2018, il se serait concentré sans le moindre embarras sur sa santé. La question que je pose est la suivante: est-il possible que des personnes soient nées dans un pays comme le Cameroun, qu’ils aient le privilège de se former dans les plus grands clubs, les plus grandes écoles au monde pour ensuite renier leur terre natale au profit de celle qui les a accueillis et briller de tout leur éclat ? Pensons-nous sincèrement que naître et grandir dans un pays, quelque soit sa situation, est un fait si anodin au point de ne pas le considérer lorsqu’il s’agit de représenter un pays, une terre, un drapeau ?
Aux Youssoufa Moukoko de ce monde, je peux le dire, sans risque de me tromper, qu’en décidant de représenter un autre pays que celui qui t’a vu naître et grandir, alors que ton pays est qualifié pour la coupe du monde, en faisant le potentiel choix du “confort, des strass et des paillettes”, en reniant tes origines, tu creuses la tombe d’une glorieuse destinée. Tu pourras certes remporter des trophées avec l’équipe de ton choix, mais tu ne marqueras pas l’histoire car la terre qui a ouvert ses entrailles pour toi reste sacrée. A ton âge, il est normal de s’oublier, de rêver et de ne pas réaliser la portée d’un tel choix, au point où l’on serait tenté de blâmer les adultes qui t’entourent. Qu’à cela ne tienne, nous acceptons ta décision et continuerons de t’observer de loin, tristes non pas de ton absence au sein de la sélection camerounaise qui reste indomptable mais chagrinés pour tous ces rêves et destinées que ton parcours dans cette sélection aurait pu susciter. En Allemagne, tu seras certes applaudi et salué, mais tu pourras difficilement inspirer car au fond, pour eux, tu seras toujours l’étranger. Bon vent à toi jeune frère et fils perdu !