Un Camerounais vient d’être porté aux nues dans les cercles de décisions du prestigieux système des Nations-Unies. Il s’agit de Lazare Eloundou Assomo, qui a été nommé, lundi 6 décembre 2021 par la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, tout nouveau directeur du patrimoine de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco).
En clair, c’est lui qui aura la charge de diriger les 1 154 sites actuellement inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Et il est conscient qu’il reste beaucoup à faire pour en inscrire davantage. « Beaucoup de régions dans le monde ne sont pas suffisamment représentées, notamment l’Afrique et les petits États Insulaires. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de Tour Eiffel que les sites ne sont pas importants ou n’ont pas de valeur universelle exceptionnelle. Nous allons lancer un dialogue avec tous les États pour corriger ce déséquilibre », a-t-il confié à nos confrères de Radio France Internationale (RFI).
Il va sans dire que ce compatriote, par ailleurs premier africain à occuper cette fonction au sein de l’Unesco, s’inscrit déjà dans une révolution, qui devrait offrir de la visibilité aux réalisations des Etats les moins nantis au monde.
Lazare Eloundou Assomo est un architecte de formation. Il a quitté le Cameroun à l’âge de 7 ans pour suivre des études d'architecte et d'urbaniste en France. « Il débute sa carrière en tant que chercheur associé au Centre international de la construction en terre de l’école d’Architecture de Grenoble en 1996. Ses premiers pas professionnels le portent en Afrique du Sud où il réalise des logements dans des townships. Et son travail est salué par Nelson Mandela, qui se déplace sur le chantier où il travaille », apprend-on de RFI.
Lazare Eloundou Assomo a rejoint l'Unesco en 2003. Il a contribué à la création du Fonds pour le patrimoine mondial africain et a coordonné plusieurs projets de restauration patrimoniaux en Afrique, notamment au Mozambique (la forteresse du site du patrimoine mondial d’Ilha), en Ouganda et au Mali.
Il a dirigé le bureau de l’Unesco au Mali entre 2013 et 2016, avec pour mission de reconstruire et de réhabiliter les mausolées de Tombouctou détruits par les jihadistes. Un vaste chantier qu’il a réussi, et qui lui a valu d’être décoré de la médaille de Commandeur de l’ordre national du Mali, à titre étranger.