Au cours des trois premiers mois de l’année 2022, le taux de croissance de l’agriculture vivrière au Cameroun a connu une baisse de 0,4 point en glissement annuel, passant de 2,5% à fin mars 2021 à 2,1% sur la même période en 2022.
Selon l’Institut national de la statistique (INS), qui révèle ce chiffre dans son rapport sur les comptes nationaux au premier trimestre 2022, cette performance « reste tributaire de la disponibilité des engrais, dont les prix sont en forte augmentation sur le marché, en lien avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine ».
En effet, à en croire les données compilées par l’INS, les engrais représentent 17% des importations du Cameroun depuis la Russie. Ce qui fait de ce pays le premier fournisseur de ces intrants agricoles au Cameroun, avec 43% des parts de marché, contre seulement 11% pour la Chine. C’est dans ce contexte que vient de naitre la « plateforme des engrais ».
Pour Jean Jules Emoh, promoteur de ladite plateforme, il s’agit d’un regroupement d’acteurs nationaux et internationaux visant à résoudre les problèmes d’accessibilité et de disponibilité des engrais au niveau local. Le promoteur de la « Plateforme des engrais » a ailleurs expliqué que les effets de cette initiative seront plus accentués à l’horizon 2024.
C’est une plateforme qui va bénéficier du programme national de fertilisation du sol, va réunir et mutualiser tous les fournisseurs internationaux et locaux en activité. Le volet digital quant à lui va permettre d’identifier les producteurs à travers le pays, géolocaliser leurs exploitations, pour assurer le suivi de la production, la formation aux techniques agricoles, aux assurances et permettre l’échange d’information.
Jean Daniel Obama