Le samedi 15 avril 2023, une guerre civile a déclenché au Soudan entre l’armée du général Abdel Fattah Al-Bourhane au pouvoir et les paramilitaires commandés par le général Mohamed Hamdane Daglo, adjoint du général Abdel Fattah Al-Bourhane.
Selon l’OMS, cette lutte intestine qui a franchi ce weekend sa première semaine, a déjà causé la mort d’au moins 300 personnes et fait des milliers de blessés.
Les deux camps font la sourde oreille aux appels à un cessez-le-feu. Aussi, l’Arabie saoudite, les Etats-Unis et la France ont-ils lancé hier et ce dimanche 23 avril, l’opération d’évacuation de leurs ressortissants.
Abandonnés à eux-mêmes, les ressortissants camerounais appellent leur gouvernement au secours. L’un d’eux, Christian Jounda, ingénieur Camerounais, vit à Khartoum, la capitale où de fortes explosions ont été encore entendues ce dimanche.
Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il relate comment il est pris au piège des combats au soudan.
Vous êtes camerounais et vous résidez dans la ville de Khartoum au Soudan. Où étiez-vous quand les combats meurtriers entre l'armée et les forces paramilitaires ont déclenché ?
Je suis Ingénieur Camerounais résidant au Soudan depuis Juillet 2022. Je me suis levé samedi matin 15 avril 2023 aux environs de 8h30 avec des bruits d'explosion. Je n'ai pas compris ce qui se passait jusqu'à ce que mon téléphone se mette à sonner: un collègue qui m'appelait pour me demander de ne pas sortir de chez moi, que le pays est sous attaque.
Comment vous vous organisez pour survivre dans cette confusion dangereuse ?
Niveau survie, j'avais par la grâce de Dieu effectué quelques courses la veille comme à mon habitude, je le fais durant les week-ends. Mais actuellement tout est soit fermé soit "out of stock" et la situation sécuritaire ne permet pas de se mouvoir.
Une autre grosse crainte, c’est de vous retrouver sans eau et sans nourriture
Actuellement il me reste 12 Litres d'eau potable et un peu de réserve alimentaire pour tenir une semaine tout au plus. La situation est critique, nous arrivons à bout des réserves en eau, nourriture avec presque l'impossibilité de se ravitailler. Nous subissons des bombardements et tirs à chaque instant avec des habitations détruites par des attaques aériennes en pleine capitale.
Certains pays procèdent déjà à l'évacuation de leurs ressortissants. Est-ce déjà le cas pour les Camerounais ?
Nous voyons depuis hier 22 avril, certains pays procéder aux évacuations par cortège routier. Faut noter qu'aucun avion n'a eu le GO pour atterrir sur Khartoum. Donc les ressortissants sont déjà évacués vers des villes de l'Ouest du pays plus calmes à partir desquelles ils les feront sortir par voie aérienne. Aucune nouvelle du gouvernement Camerounais jusqu'ici.
Un appel à l'endroit des autorités camerounaises
Ma seule doléance à l'endroit des autorités Camerounaises est de nous faire sortir d'ici même ne serait-ce qu'en utilisant les contingents des pays alliés. Cette situation sera pire dans les prochains jours quand nous écoutons plusieurs militaires Soudanais dire que "la vraie guerre n'a pas encore commencé". Nous prions les autorités camerounaises à se pencher sur notre sort afin que nous puissions être évacués.