Cabral Libii semble en savoir beaucoup sur les problèmes de délivrance de la carte nationale d’identité. Le député du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) s’est épanché sur la question au cours de l’interview qu’il a accordée à ABK Radio ce 25 Octobre2022. Le parlementaire de l’opposition pense que ce précieux document n’est pas souvent remis à ses demandeurs à temps à cause d’un désaccord financier entre la Police nationale et le fabricant de cartes nationales d’identité Gemalto. Cabral Libii pense que le problème ne se trouve pas où l’on croit qu’il est.
Voici l’intégralité de son propos sur les problèmes de la Carte Nationale d'Identté
« Ce n’est pas la peine de se creuser le cerveau. Pas du tout. C’est-à-dire que ce n’est pas le genre de situation qu’on devrait chercher à comprendre dans un pays. Ça n’a juste pas de sens. Et je crains que le problème de la carte nationale d’identité soit entretenu par l’ordre gouvernant. Peut-être parce que redouteraient-ils - mais là je suis dans une conjecture - que les gens s’inscrivent, obtiennent massivement leurs cartes nationales d’identité et peut-être s’intéressent à la question électorale. Mais toujours est-il que cet argument ne prospérerait pas véritablement parce qu’on peut s’inscrire sur les listes électorales avec le récépissé. Donc, le problème est peut-être aussi ailleurs. Simplement, dans leur banditisme et leur prédation habituels. Parce que figurez-vous que pour la CNI, on la fabrique avec la carte PVC.
Parce que nous, depuis 11 millions de Citoyens, nos cartes sont PVC. C’est ça en fait. C‘est un petit carré rectangle qui et tout nu, tout blanc, sur lequel on imprime des choses. Ce qu’on imprime dessus, c’est de la calligraphie, des choses conçues dans des machines et qu’on imprime dessus par des imprimantes dédiées. On y implante une puce et maintenant, il y a des niveaux de sécurisation et ce sont des logiciels qu’on vend. Pour le cas spécifique du Cameroun, il y a un problème de fond. C’est l’absence de matériel ! Et d’où vient-il qu’li n’ y ait pas de matériel pour fabriquer des cartes ? On ne vous le dit pas. Simplement parce qu’il y avait une entreprise Thalès, dont on ne payait pas les factures, après le DGSN est arrivé. Il a changé Thalès par Gemalto et puis quelque temps après, à l’international, Thalès a racheté Gemalto. Et du coup, Thalès est revenu pour renégocier le contrat en exigeant qu’un certain nombre de choses soient soldées. Voilà où on en est. Et puis, la question est : d’où vient-il que l’Etat ne puisse pas trouver de l’argent pour payer ça ? Qui sait même combien coute une CNI au Cameroun ?
On nous dit que nous donnons 2800 et le reste est subventionné par l’Etat. Lais qu’on nous dise au moins un jour ce fameux reste que l’Etat subventionne. Les chiffres qu’on nous donne c’est que la carte reviendrait à 12 500 à l’Etat du Cameroun. Ce serait juste incroyable. Mais je crois que ce n’est pas loin de la vérité c’est pour cela qu’ils cachent. Maintenant, ils font le cache-cache justement entre eux. D’un côté le DGSN dit « non », de l’autre côté, les finances disent : « non, vous en avez suffisamment ». Et dans ce ping-pong, c’est le Cameroun qui souffre ».