De 13h45, Mardi 14 février 2023, vers minuit. Environ dix heures d'horloge. Le temps passé au tribunal militaire de Yaoundé par une trentaine de personnes mises aux arrêts dans le cadre de l'enlèvement du journaliste lanceur d'alerte Martinez Zogo, suivi de son assassinat barbare, le 17 janvier 2023. Afin de rendre justice, les policiers et gendarmes de la commission mixte mise sur pied par le président de la République, ont interpellé et auditionné pendant près de trois semaines,  une trentaine de suspects au secrétariat d'Etat à la défense (SED). 

Transférés au tribunal militaire pour la première fois en début d'après-midi du mardi 14 février, les accusés étaient aux portes de la prison lorsque le commissaire du gouvernement a décidé de les renvoyer au SED.

"L'on avait déjà pris les dispositions pour les accueillir à Kondengui (quartier de Yaoundé qui abrite les prisons centrale et secondaire). Mais on savait aussi que le procureur militaire pouvait décider de les élargir ou de demander qu'ils retournent au SED pour la suite de l'enquête. Il a choisi cette dernière option parce que dans les rapports, il manque quelque chose pour placer sous mandat de dépôt les accusés. Cette affaire est très compliquée, avec des pressions qui viennent de toute part » commente une source proche du dossier.

A ce jour, l’influent homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga, PDG du groupe de presse l’Anecdote et présumé commendataire de l’assassinat de Martinez Zogo, passe sa deuxième semaine de garde à vue au SED.  A contrario, certains de ses proches collaborateurs, notamment M. Boulemou, Mélanie Bibanga, Rose Olgane, Ines Belinga ont été libérés dans la soirée du lundi 13 février 2023 pour des raisons non divulguées. Ivana Essomba, l’épouse de Bruno Bidjan, Directeur général du groupe l'Anecdote, respire aussi l’air de la liberté. Tous ont passé quatre jours au SED. Pendant leur bref séjour, ils ont été auditionnés dans le cadre de l’affaire Martinez Zogo.

Pendant les différentes auditions, le Colonel Raymond Etoundi Nsoe, chef de la sécurité et beau-père de Jean Pierre Amougou Belinga aurait, selon Equinoxe télévision,  confirmé la déposition à charge faite contre le PDG du groupe de presse l’Anecdote par le lieutenant-colonel Justin Danwe, le Directeur des opérations à la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE). L’on apprend que le Colonel Raymond Etoundi Nsoe a avoué que l’argent versé par Amougou Belinga pour désintéresser les auteurs de l’assassinat de Martinze Zogo a transité par son compte bancaire. Un témoignage qui vient renforcer la culpabilité du magnat de la presse. Mais ce dernier nie depuis son interpellation son implication dans ce crime odieux.