Urbanisme : Le camp Sic Tsinga vidé de ses locataires

Par Lauriane Gaëlle Ngansop | Mutations
- 16-Jul-2008 - 08h30   51867                      
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Les agents de la communauté urbaine de Yaoundé y ont fait une descente hier mais la destruction n’a pas eu lieu.
A l’approche de l’échéance de déguerpissement des locataires du camp Sic de Tsinga, la tension avait commencé à gagner ceux qui habitaient les deux immeubles. A tel point qu’il n’était pas exagéré de craindre le pire. Mais fidèle à une position que les Yaoundéens ont depuis appris à connaître et qui consiste à " faire ce qu’il dit ", le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) a envoyé ses agents sur le terrain hier mardi 15 juillet. Pour exécuter ce qui passe désormais pour être une opération de salubrité de la capitale du Cameroun. Hier matin donc au camp Sic Tsinga, la circulation était dense. Et ce dès l’aurore. Des voitures et des camionnettes situées le long de la route, emportaient les mobiliers des squatters des deux immeubles de ce lieu. Appareils électroménagers, vêtements, ustensiles de cuisine et matelas étaient disposés sur les trottoirs. Madame Avomo et ses enfants qui habitaient le dernier niveau du premier immeuble s’affairaient depuis 6 heures du matin. C’est le déguerpissement qui a commencé. Le préavis de 8 mois donné par le délégué à la communauté urbaine de Yaoundé est arrivé à expiration hier mardi 15 juillet. " Il faut faire vite. La soirée ne doit pas nous trouver ici ", clame une dame à ses enfants occupés à charger le mobilier dans une camionnette. Bien qu’ayant eu un préavis, certains habitants de ces immeubles expriment leur colère à l’endroit du délégué à la communauté urbaine de Yaoundé. " On ne sait plus si ce sont les maisons situées dans les marécages ou en bordure de routes qu’il faut casser. Je ne sais plus où aller avec ma famille ", se demande Tchamba la mine renfrognée. D’autres, par contre, refusent de quitter les lieux et jusqu'à 12 heures ils n’avaient pas bougé d’un pouce. Face à la vétusté des locaux, certains locataires estiment qu’il était temps pour eux de quitter les lieux. C’est le cas de Luc Ondoua qui explique que " un jour où l’autre on devait quitter ces lieux qui ont été laissés à notre merci depuis un bon bout de temps ". L’amertume habite d’autres locataires qui estiment n’avoir pas les moyens pour se trouver un logement à la mesure de leurs moyens. Le déménagement concernait également les compteurs de la Camerounaise des eaux, enlevés par les agents de cette société. Mais leur présence est mal reçue par les locataires de ces immeubles qui estiment que leurs compteurs risqueraient de se perdre. Un agent de cette société les a rassuré en lâchant que " par mesure de sécurité les numéros des compteurs seront relevés afin d’éviter toute perte ". La démolition des habitations de la Sic de Tsinga prévue pour mars dernier a été prorogée à hier 15 juillet, afin de permettre aux locataires de se trouver un logement. Pour s’assurer que la date butoir de déguerpissement a eu un écho auprès des habitants du camp Sic Tsinga le délégué auprès de la communauté urbaine de Yaoundé a effectué une descente lundi matin sur le terrain. Selon les riverains, c’est d’ailleurs ce mercredi qu’il a annoncé le début des casses.




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