Au lendemain de la Can, la Fédération ivoirienne de football (Fif) entend pour les prochaines campagnes faire appel aux joueurs locaux pour rompre avec les anciennes pratiques qui exigent qu’une équipe soit composée à 99% de professionnels. Un exemple qui pourrait servir de leçon aux Lions indomptables dont les cadres commencent à bouder les convocations.
Au lendemain de la Can, la Fédération ivoirienne de football (Fif) entend pour les prochaines campagnes faire appel aux joueurs locaux pour rompre avec les anciennes pratiques qui exigent qu’une équipe soit composée à 99% de professionnels. Un exemple qui pourrait servir de leçon aux Lions indomptables dont les cadres commencent à bouder les convocations.
La Fif vient de façon unanime, de renouveler sa confiance au technicien Franco-tunisien, Sabri Lamouchi à la tête de la sélection nationale A des Eléphants. Une volonté pour l’instance faîtière du football ivoirien de rompre avec les habitudes, qui consistent à déboulonner un entraîneur après une campagne africaine ou mondiale. Le président de la Fif, apprend-t-on, a réaffirmé sa décision mercredi 13 février 2013 devant les présidents de clubs de Ligue 1, Ligue 2 et de D3. Si au niveau de l’encadrement technique rien ne change, la fédération entend prendre de nouvelles mesures pour donner un nouveau souffle à la sélection nationale. Pour ce faire, la Fif ambitionne pour les prochaines campagnes faire appel aux joueurs locaux pour rompre avec les anciennes pratiques. «Nous avons discuté avec les responsables de la « maison de verre». Nous leur avons proposé de prendre en compte nos joueurs locaux au sein de la sélection A. Ils nous ont même indiqué qu’ils avaient déjà pensé à cette possibilité et nous ont rassurés de ce que les choses vont changer. Nos joueurs locaux seront pris en compte dans la sélection A. Ils ne sera plus question d’avoir une sélection composée à 99% des professionnels», a confié un responsable de la fédération à nos confrères d’Abidjan.net.
L’exemple du Nigeria, vainqueur de la Can 2013 et de l’Egypte, sept fois vainqueurs de la Can a visiblement inspiré le président Sidy Diallo. Le mélange entre footballeurs professionnels et joueurs locaux en sélection nationale verra donc bientôt le jour au sein de la sélection nationale. Outre cet aspect, la Direction technique nationale (Dtn) qui avait été ignorée pour la Can 2013 sera mise à contribution à l’avenir. C’est ce qu’on appelle des mesures fortes et efficientes qui porteront à coup sûr des fruits.
Précarité
Au Cameroun, c’est le bordel dans la tanière des Lions indomptables. 11 cadres de l’équipe nationale ont décliné l’appel du sélectionneur Jean Paul Akono lors du récent match amical face à la Tanzanie (0-1). Si les absences d’Eto’o, Makoun, Nguemo Matip, Song et Angbwa étaient pour des raisons médicales celles de Nkoulou, Emana, et Kana Biyik étaient « dues à des renouvellements de leurs cartes de séjour », a-t-on appris du secrétaire général de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Ce qui laisse toutefois matière à réfléchir. Pris au dépourvu, Magnusson a fait appel à 7 joueurs du championnat local pour venir défendre les couleurs nationales. Un acte qui devrait se pérenniser non pas uniquement dans les situations chaotiques mais dans une démarche qui veut désormais donner une chance à ces jeunes joueurs talentueux de D1 et D2.
En un mot, le staff technique devrait compter les compétences locales. D’abord parce que les joueurs locaux ont l'avantage d'avoir plusieurs matchs dans leurs jambes et seront régulièrement titulaires avec leurs équipes respectives. Mieux encore, ils sont plus rodés sur le plan du temps de jeu que leur apport serait indiqué contrairement à ces professionnels boudeurs qui s’illustrent mieux dans des batailles interpersonnelles plutôt que le challenge sur la pelouse. D'autre part, les joueurs locaux vont acquérir une très bonne expérience pratique avec les matchs amicaux ; Ce qui leur fait une bonne préparation pratique loin des salaires astronomiques, objet parfois d’assujettissement vis-à-vis des coéquipiers moins lottis. C’est dire que Akono devrait faire parler son talent de meneur d'hommes à l’image de Stephen Keshi qui a réussi à le faire apprécier en Afrique du Sud en propulsant au sommet un groupe sans réel vécu et guère cité comme un futur lauréat au début de l'épreuve après son absence lors de l'édition 2012. Brocardé dans son pays pour avoir laissé sur le carreau des piliers tels qu'Odemwingie, Utaka, Yakubu, Martins et Taïwo, Keshi a tenu bon jusqu'au bout, finissant par imposer le respect à une presse nigériane sceptique.
En début de compétition, il a continué dans cette voie en plaçant sur le banc de touche le capitaine Joseph Yobo pour permettre à Efe Ambrose de bien s'installer dans le couloir droit de la défense et surtout permettre à la charnière centrale Omeruo (19 ans)-Oboabona (22 ans) de prendre ses marques pour l'avenir. Un processus qui a mis un peu de temps avant de faire effet. Au final, ses choix se sont avérés payants au-delà des espérances et dans tous les secteurs de jeu. En attaque, les jeunes Emanuel Emenike (25 ans) et Victor Moses (22 ans) ont crevé l'écran lors de la compétition, le premier terminant en tête du classement des buteurs. Le Cameroun qui affronte en mars prochain le Togo dans le cadre de la campagne qualificative au prochain mondial au Brésil en 2014 devrait s’inspirer de cet exemple. Il est temps de transcender les bouderies et les caprices de stars pour faire briller le talent et les valeurs locales. A la Fécafoot et au Minsep d’arrêter leur sport favori qui est celui de changer d’entraîneur tous les six mois pour enfin proposer aux camerounais une véritable politique de restructuration de notre équipe nationale au Cameroun. Cela s’appelle prendre le taureau par les cornes.