Joseph Marcel Ndi, Jean Vincent Tchienehom, Gilbert Tsala Ekani, Paul Celestin Ndembiyembe, Tjade Eone, Charles Ndongo, Alain Belibi, Antoine Marie Ngono, Michel Njock Abanda... Près de 300 postulants pour 18 places.
Réorganisation: De vieux briscards aux portes de la Crtv
Près de 300 candidats, cadors et jeunes loups, pour les 18 postes de directeur et assimilés.
Le site d'observation était inattendu, mais pittoresque. A l'entrée de l'immeuble abritant les services de l'Institut supérieur de management public (Ismp), partenaire de la Crtv dans l'opération de recrutement de 17 cadres devant relancer l'office national de radio et de télévision publiques vendredi 22 juillet dernier, on aura vu du monde défiler. Les candidats aux diverses responsabilités, épousant pour la circonstance les habitudes des Camerounais en général, ont en effet attendu ce dernier jour pour venir déposer leurs dossiers. Et en dehors des cas particuliers comme Antoine Marie Ngono, qui a fait déposer son dossier par sa secrétaire, la plupart des autres postulants ont tenu à déposer eux-mêmes les éléments de leur candidature, et à signer au bord de la main courante de l'institut. Et même si une prorogation de 24 heures a finalement été accordée aux retardataires endémiques, le chiffre final des candidats ne devrait pas être très loin des 300noms, puisqu’on comptait 260 dossiers enregistrés en fin de journée du vendredi, pour les 17 postes à pourvoir.
C'est dire si la méthode, passablement révolutionnaire dans un pays si pointilleux sur les conservatismes, imposée par Amadou Vamoulké, le directeur général, a suscité un enthousiasme au-delà des pronostics les plus optimistes. Car, cela donne une moyenne de près de 20 candidats pour un poste pourvu. Une moyenne qui est quelque peu trompeuse puisque, selon les premières informations ayant pu filtrer des dossiers ainsi déposés, les postes les plus sollicités, et de loin, restent ceux de directeurs de l'information, radio et télévision confondus.
Deux autres observations majeures sortent du lot. Parmi les candidatures, notamment aux postes de directeurs de l'information ou des programmes, de nombreux professionnels plus ou moins sortis de l'activité (soit par la retraite, soit par d'autres responsabilités politiques ou universitaires), tentent un retour en force. C'est le cas, entre autres, de Joseph Marcel Ndi, ancien directeur des nouvelles radio et aujourd'hui à la retraire après avoir piloté la publication du journal officiel de la présidence de la République, qui a naturellement postulé pour la direction de l'information radio. De Paul Célestin Ndembiyembé, ancien Dg de Sopecam aujourd'hui député Rdpc à l'Assemblée nationale et enseignant à l'Esstic, de son collègue Michel Tjade Eonè, ancien rédacteur en chef de radio Cameroun, ancien directeur adjoint de l'Esstic. Les deux postuleraient aussi pour la même fonction de Directeur de l'information radio.
Egalement candidats, à des postes divers, Jean Vincent Tchienehom, ancien directeur à la Crtv et récemment encore directeur des rédactions du Messager (ce n'est pas pour cela qu'il a quitté Le Messager, rassure-t-on), Jean Ngandjeu, ancien directeur de Camnews, Linus Onana Mvondo, ancien directeur de l 'Agence régionale de la Sopecam à Douala, Louis Pascal Modo Asse (éphémère directeur au ministère de la Communication), Emmanuel Blaise Mintamack (en son temps rédacteur en chef des magazines Radio et actuellement sous directeur au ministère de la Communication), Monda Bakoa (ancien de Cameroon Tribune et qui a dirigé jusqu'à il y a un an la section communication du Comité national de lutte contre le Sida), Gilbert Tsala Ekani, actuellement patron de la Maison de la Communication, Joseph Tchoupa, ancien de Cameroon-tribune et aujourd'hui en service au Mincom, entre autres «vieux chevaux» qui annoncent leur retour.Autre enseignement: pratiquement tous les cadors actuels de la Crtv ont bel et bien pris le départ. Et se livreront à des batailles de projets à distance dont il faut simplement espérer qu’elles ne laisseront pas de traces humaines au lendemain de la publication des résultats.
Revenants
Parce que les réserves et circonscriptions des uns, ainsi que les arrangements des autres ont fait long feu. Par exemple, le communiqué de Amadou Vamoulké du lundi 18 juillet dernier, ramenant la condition d'âge à 40 ans (au lieu des 45 initialement indiqués), a fait voler en éclat plusieurs stratégies, puisqu'il ramenait dans la course une bonne vingtaine de candidats de qualité, jusque-là écartés.
Selon nos informations, on devra donc retrouver sur la liste de départ, pour la direction de l'information radio (manifestement le poste le plus convoité), et en plus de la longue liste énummérée plus haut, Antoine Marie Ngono (qui est finalement revenu sur sa décision de ne pas postuler pour une fonction qu'il a occupée pendant de nombreuses années et qui a été divisée en deux), mais aussi Michel Njok Abanda (jusque-là directeur adjoint de l'information en charge de la radio), Jean Atangana (actuel chef de chaîne Crtv Littoral, après avoir été rédacteur en chef central radio et rédacteur en chef des magazines radio), François Marc Modzom, Célestin Boten (l'actuel rédacteur en chef des magazines radio, qui a également été rédacteur en chef central radio et chef de chaîne Crtv Ouest à Bafoussam). Pour la direction de l'Information télé, les principaux candidats seront Charles Ndongo et Alain Belibi, qu'il est difficile de présenter à nouveau.
D'autres candidatures ont été enregistrées. Daniel Anicet Noah, actuel rédacteur en chef des sports et loisirs télé, désire retrouver la direction du Centre de formation professionnel audiovisuel. Adèle Mbala Atangana nourrit exactement les mêmes ambitions. Elisabeth Mongory souhaiterait diriger la direction des ressources financières. Augustin Charles Mbia, longtemps chef du desk Culture à la Crtv radio, a postulé pour la Division de la Coopération et des relations publiques. D'autres encore ont bel et bien déposé des dossiers de candidature à l'Ismp, même si, pour l'instant, il est difficile de savoir à quelle fonction. Il en est ainsi de Sally Messio (qui illumine depuis son retour le journal télévisé), Barbara Etoa, Anne Marthe Mvoto, Joseph Le ou Gervais Mbarga. Mais, de manière générale, les candidats ne se seraient pas bousculés pour le poste de chef de Division des reportages spéciaux où, il est vrai, il reste difficile de présenter un projet alors qu'on sait à l'avance qu'on recevra ses ordres du cabinet civil de la présidence de la République. Selon les procédures, l'Ismp devrait faire un premier tri et retenir une «short list» de candidats par poste de responsabilité qui seraient alors appelés à un entretien avec un jury présidé par le Dg de la Crtv. C'est à l'issue de cet entretien que la structure de management présentera ses résultats à son commanditaire. Sous la formule de trois meilleurs candidats par poste, soit 51 noms. Ce dernier, comme il l'a indiqué à nos confrères de Cameroon Tribune, disposera alors d'une marge de manoeuvre pour les pondérer et sauvegarder une forme d'équilibre régional. En lui souhaitant que l'exercice ne se transforme en un casse-tête chinois.