Le Centre d’assistance médicale à la procréation (Amp) de Douala, père du premier bébé éprouvette Camerounais, a désormais une solution à la stérilité masculine. La nouvelle technique jusque-là pratiquée en France, a été présentée au public vendredi dernier, à l’occasion du 8ème anniversaire dudit centre.
"Depuis ce matin (vendredi ndlr), nous pratiquons l’Icsi ou injection intracytoplasmique de sperme. C’est une technique relativement récente (elle existe en France depuis 1994) qui a révolutionné la prise en charge de la stérilité masculine...”. C’est ainsi que le Dr Ernestine Gwet Bell, gynécologue obstétricienne a démarré la conférence pour préciser à l’assistance composée de médecins, de journalistes et autres paramédicaux, l’objet de leur présence.
L’Icsi est une technique récente d’indication essentiellement masculine qui vise à corriger les insuffisances spermatiques. Au centre d’Arnp de Douala où cette technique est pratiquée, quatre gynécologues: les Dr Guy Sandjon, Ernestine Gwet Bell, Berthe Bolio, Monique Olomo et deux biologistes, Christian Pany et Monique Akoung y officient.
==>{{{=CIN-GOOGLE-ADSENSE=}}}<==
La nouvelle technique a été rendue possible dans notre pays grâce à un partenariat entre le centre d’Amp de Douala et l’unité d’Amp de l’hôpital de Drouot à Paris. Pour la présentation de l’Icsi au public, le Dr Guy Cassuto du centre de Drouot a fait le déplacement de Douala. Il a d’ailleurs été l’un des principaux animateurs de la soirée pendant laquelle il a pu montrer cette technique sous toutes ses façades. Une projection accompagnée des explications du spécialiste a permis à l’assistance de comprendre que l’Icsi ou injection intracytoplasmique de sperme consiste à injecter au laboratoire, un spermatozoïde dans un ovocyte obtenu après ponction folliculaire. Préalablement sélectionné (mais de façon empirique) au microscope, le spermatozoïde est aspiré dans une fine pipette de verre et injecté directement dans le cytoplasme de l’ovocyte, après avoir perforé la membrane. “Il s’agit d’une technique simple mais complexe, a souligné le Dr Cassuto, mais efficace, puisque environ 80 % des ovocytes matures sont fécondés. Plus de 70 % qui survivent à L’injection du spermatozoïde forment des embryons aptes à être transféré dans l’utérus”. L’Icsi représente actuellement la seule technique capable d’apporter des résultats satisfaisants pour des couples ayant une stérilité masculine sévère. On la propose dans les cas d’infertilité masculine majeure où le nombre de spermatozoïdes émis ne permet pas de féconder une femme naturellement. C’est le cas des Oligo-asthénospermle (faible quantité et insuffisance de mobilité de spermatozoïdes), des anomalies spermatiques, des auto-immunisations avec anticorps, ou des auto conservation de sperme pour des maladies plus ou moins toxiques.
La technique est également appliquée en cas d’azoospermie ou absence totale de spermatozoïdes, par obstruction ou absence des voies génitales masculines ou par altération sévère de la spermatogenèse (formation des spermatozoïdes). Outre ces indications classiques, l’Icsi, dans le cadre du diagnostic préimplantatoire, permet d’éviter la présence de spermatozoïdes normalement fixés sur la zone pellucide lors de la Fécondation in vitro (Fiv), lesquels pourraient être aspirés lors du prélèvement du blastomère et induire une erreur de diagnostic.
RÉSULTAT SATISFAISANT.
L’Icsi a bouleversé le traitement de l’infertilité masculine en permettant à des hommes n’ayant que peu de Spermatozoïdes dans l'éjaculât d’assurer leur descendance. Aucun critère spermatique ne peut être corrélé avec les résultats de l’Icsi sauf un, avoir un spermatozoïde vivant.
Si l’unanimité n’est plus à faire sur l’efficacité de cette méthode, les risques génétiques menaçant les enfants issus de cette technique ne doivent pas être négligés, et un large débat scientifique et éthique s’est ouvert en la matière en France. Toutes indications et âges confondus, le pourcentage d’obtenir une grossesse est d’environ 25 % par ponction et 27 % par transfert d’embryons. Les grossesses aboutissent dans 8 cas sur 10 à une naissance. Environ 74 % des grossesses sont uniques. Si l’on n’a pas actuellement un recul très important sur les enfants nés après Icsi, on peut dire qu’il n’y a pas plus d’anomalies chromosomiques qu’en Fiv. Le nombre de grossesses multiples, d’avortements spontanés, de grossesses extra utérines, de mortalité périnatale, de prématurité, est indépendant de la technique.