Après la publication de la liste des seize candidats retenus pour le scrutin du 11 octobre prochain, sous réserve des résultats des recours éventuels devant la Cour suprême, C.T. fait une première présentation des postulants à la magistrature suprême...
Adamou Ndam Njoya, UDC
L’homme n’est pas un inconnu sur la scène politique nationale. Au contraire, on peut même affirmer qu’il s’agit pour ses compatriotes d’un visage des plus familiers de ces trois dernières décennies. En raison de la diversité des charges publiques qu’il a exercées tout au long de son itinéraire administratif et politique. Diplômé de droit public international et de sciences politiques, Adamou Ndam Njoya, 62 ans, a été enseignant, puis directeur de l’IRIC (Institut des Relations Internationales du Cameroun). En 1975, alors qu’il est juste âgé de 33 ans, Adamou Ndam Njoya fait son entrée au gouvernement comme vice-ministre des Affaires étrangères, son domaine de prédilection pour ainsi dire. Il n’en restera pas là puisqu’on le retrouvera deux ans plus tard à la tête du ministère de l’Education nationale où il marquera considérablement la conscience de l’opinion en engageant un mouvement d’assainissement plutôt très apprécié dans le milieu scolaire. La nouvelle éthique. De 1980 au début de l’année 1982, lorsqu’il quitte le gouvernement, il occupe le poste de ministre délégué à l’Inspection de l’Etat et de la Réforme administrative.
Le rétablissement du multipartisme au début des années 90 lui donne l’occasion de créer une formation politique, l’Union démocratique du Cameroun (UDC) relativement confinée dans son fief électoral du Noun, département d’origine du député-maire de Foumban.
M.M.P.
Hubert Kamgang, UPA
C’est la seconde fois que le président de l’Union des populations africaines (UPA) est candidat à une élection présidentielle. Il y a sept ans, Hubert Kamgang avait déjà porté l’étendard de son parti à l’élection d’octobre 1997. A cette occasion, Hubert Kamgang avait présenté l’UPA comme " le parti de l’avant-garde panafricaniste qui veut promouvoir l’épanouissement des jeunes pour une Afrique unie et solidaire ". Il s’agit, avait-il alors soutenu, d’une " révolution panafricaniste ". Car, l’Afrique du troisième millénaire est et sera, selon le leader de l’UPA, ce que la jeunesse voudra qu’elle soit. Selon Hubert Kamgang, il appartient aux jeunes de changer l’image que le Cameroun et l’Afrique se donnent d’eux-mêmes.
Il va sans dire que le programme de campagne du candidat de l’UPA va se baser ou prolonger les arguments fondamentaux du parti présenté lors de la campagne d’octobre 1997. Bien que l’opinion ait perdu la trace du parti depuis cette échéance, il est clair que Hubert Kamgang demandera, une fois encore, aux jeunes de répondre à cette question qu’il leur avait déjà posée : " Etes-vous pour ou contre les Etats-unis d’Afrique ? ". Car, si le candidat de l’UPA a toujours milité en faveur des Etats-unis d’Afrique, c’est pour que le destin de chaque pays soit pris en main par des ressources humaines jeunes. Elles seules, dit-il, permettront de réduire le gaspillage des ressources naturelles qui doivent servir au développement. " En 2030, le monde sera dominé par les grands ensembles humains et économiques ", soutient-il avant d’ajouter : " Pour résister aux chocs du futur, les Etats africains devront s’être unis sous la forme des Etats-unis d’Afrique ".
A.F.A.
Gustave Essaka, DIC
C’est à l’élection présidentielle de 1992 que le public camerounais découvre Gustave Essaka. Professeur d’allemand dans un établissement secondaire de la ville de Douala, il est le Premier triumvir d’un parti politique dénommé " Démocratie intégrale du Cameroun "(DIC). Depuis sa résidence au quartier Kotto, arrondissement de Douala Ve, il n’hésite pas à convier la presse pour se faire connaître de l’opinion et plaider " pour garantir et assurer le bien-être des Camerounais ". Il a rallié Antar Gassagay du PNP qui lui-même s’est désisté au profit du candidat du RDPC Paul Biya..
On entendra encore parler de Gustave Essaka à la…présidentielle d’octobre 1997. S’il organise très peu de meetings politiques et s’il n’adopte manifestement pas la stratégie du porte-à-porte, Gustave Essaka organise de très nombreuses conférences de presse. Il parle de l’égoïsme et de la marginalisation dont sont victimes les couches les plus défavorisées de la société. " Les pauvres et les malades doivent m’écouter et m’élire ", affirme-t-il alors. Ses sorties pendant la campagne électorale vont principalement le mener dans les quartiers des villes de Douala dans le Littoral, de Limbé et de Buéa dans le Sud-Ouest, puis de Kribi dans le Sud. Ici et là, le candidat de la DIC promet, au cas où il était élu à la magistrature suprême, l’arrivée au Cameroun du téléphone portable. Après le scrutin, on n’a plus entendu parler de lui. Le revoici parmi les 16 présidentiables pour le 11 octobre prochain. Les prochains jours vont sûrement mieux dévoiler sa nouvelle stratégie pour la campagne électorale de la présidentielle 2004...
A.F.A.
Ni John Fru Ndi, SDF
Par rapport au régime actuel, Ni John Fru Ndi est, à tort ou à raison, généralement considéré comme l’opposant impénitent et irréductible. Aujourd’hui à 63 ans, l’enfant terrible de Ntarikon reste le même homme imprévisible et insaisissable qu’il a toujours été, depuis ce samedi 26 mai 1990, quand venant de nulle part, un parti - son parti - le Social Democratic Front (SDF), est né à Bamenda dans les bousculades, la violence et le sang. C’est de cette manière providentielle que " l’humble libraire ", - comme il se plaît à se désigner - est devenu l’homme politique qu’on connaît.
Pas toujours futé, manifestement mal conseillé et courant rarement dans le sens des vents favorables, Ni John Fru Ndi a souvent gâché des chances certaines que la rue populiste et bon enfant était à deux doigts de lui donner. Sa première participation, en octobre 1992, à une présidentielle fut remarquable et lui valut un prestige certain. Mais, en mars de la même année, le fondateur du SDF avait déjà commis la plus grossière faute de sa carrière politique, en refusant d’engager ses troupes dans les législatives.
Après son échec à la présidentielle d’octobre 1992, Fru Ndi qui s’est sans cesse pris pour le porte étendard de l’opposition a perdu progressivement, mais inexorablement, cette aura dont il bénéficiait auprès des " sans-culottes ", au point qu’en 2004, il a été obligé de se chercher une coalition, dans l’espoir de mieux rebondir politiquement. Hélas ! la coalition vient encore d’envoyer un message fort au " chairman ", concernant sa popularité de plus en plus en chute libre. Bien entendu et comme attendu, Fru Ndi n’a pas pu digérer ce camouflet que lui a infligé la coalition. Désormais, l’insaisissable fondateur du SDF a pris, en solitaire, le chemin " montant et malaisé " qui, espère t-il, le conduira sur les hauteurs d’Etoudi. Cela est, bien sûr, une autre histoire.
P.E.M.
Jean Michel Tekam, PDS
La formation politique du Pr Jean Michel Tekam, le Parti démocrate socialiste (PDS), a pour devise, " Liberté-démocratie-justice ". Elle a son siège à Bafoussam. M. Tekam est pharmacien et tient dans le chef-lieu de la province de l’Ouest la Pharmacie du Benin. Il a longtemps vécu en exil en Europe et est revenu au pays après l’ouverture au multipartisme. Le sigle du PDS est une balance dressée sur une épée et symbolise la justice. Docteur d’Etat en sciences physiques, Jean Michel Tekam est professeur titulaire des Universités en France depuis 1982. Il a ainsi enseigné dans diverses universités, notamment Strasbourg, Paris XI, Yaoundé, Reims, Alger et Constantine. Très tôt engagé dans l’action politique, Jean Michel Tekam, qui est né en 1940 adhère à l’UPC en 1958, à l’âge de 18 ans.
Il collabore notamment au Front populaire des paysans (FPP), groupe de députés de l’Ouest Cameroun, dans les années 60 et assume dans la même période des responsabilités de premier plan dans les syndicats estudiantins. C’est lui qui, dit-il, a mené la campagne clandestine pour la candidature d’Abel Eyinga lors de la présidentielle de 1970 contre l’ancien président Ahmadou Ahidjo. Il aura été, vers la fin des années 80 début 90, dans l’antichambre du parti clandestin qui se fomentait alors, avec notamment Yondo Black et Albert Mukong. Dans l’affaire " Yondo Black et autres ", Jean Michel Tekam est ainsi condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme. Il adhère cependant au lancement illégal du SDF à Bamenda en mai 1990 et en fait d’ailleurs la promotion sur le plan international. A la faveur de la loi d’amnistie d’avril 1991, Jean Michel Tekam rentre au Cameroun en août de la même année. Il milite notamment dans l’ARC-CNS qui réclame la conférence nationale. Il crée le PDS en 1999. Jean Michel Tekam revendique un parcours militant de 40 ans et se présente comme l’un des héritiers du Mouvement nationaliste camerounais.
David Ndachi Tagne
Boniface Forbin, JDP
Dr Boniface Forbin, the flag bearer of the Justice and Development Party’s (JDP) in the October presidential election was born in 1944 at Mamfe, South West Province. He is the chairman of the provisional bureau of JDP that was launched in Bamenda last January 17.
Dr Forbin is a seasoned journalist who left the public service to create his newspaper The Herald.
Before the JDP was launched, one could hardly associate Dr Forbin with any of the existing political parties in the country. He watched the political evolution in Cameroon since the re-introduction of mult- party democracy in the early 1990s. Although not a frontline politician, Dr Forbin made useful contributions to the democratic process through editorials and other special columns in the The Herald. He handled topical issues like the Anglophone marginalisation, corruption and good governance. It was only after the creation of the JDP that many people came to the understanding that by maintaining a critical eye in the country’s political, economic and social evolution, Dr Forbin was preparing grounds for his own party. JDP’s social programme was made clear in Dr Forbin’s launching speech in Bamenda. He said that " the JDP seeks to build a completely new and prosperous society based upon justice, fair play and equal opportunities for all". This will be society in which "the Anglophone problem is recognised and solved definitely". JDP also stands for "a ten State federation in Cameroon with the real devolution of powers to the provinces". Should Dr Forbin win the October 11 presidential election, we will be expecting a Cameroon in which there is "effective decentralisation based upon the recognition of important cultural and regional differences and the harmonious promotion of positive differences that will make for a stronger basis for national unity", he stated in the launching speech.
Emmanuel KENDEMEH
Yondo Black, MSND
Des dépliants, frappés de son effigie circulent à Douala, le situant à l’avant-garde du combat " pour la naissance d’un Cameroun tourné vers la modernité. " Mais en sa résidence d’Akwa, où convergent militants et sympathisants depuis sa prise de position par rapport au scrutin en préparation, Me Black Albert Yondo Mandengue préfère le dire de vive voix, à qui veut l’entendre : " Je suis le candidat du peuple. Je suis le candidat du refus. Le refus du régime dit du Renouveau, un Renouveau que nous attendons vainement, refus d’un système où l’argent est devenu le seul critère de valeur… " A 66 ans, le président du Mouvement social pour la nouvelle démocratie (MSND), en quête de suffrages conforte, par ces clarifications, l’étiquette de frondeur qui lui colle à la peau, depuis une grève qu’il coordonna, en tête d’un groupe d’élèves du collège Vogt, et le soulèvement qu’il anima en France, en sa qualité de leader des étudiants des facultés de droit !
Seule différence : face à l’élection présidentielle du 11 octobre 2004, les motivations ne sont plus les mêmes. Hier, interne de l’établissement catholique de référence de Yaoundé, Yondo Black avait réclamé et obtenu un petit déjeuner, avec chocolat et café au lait, après avoir décrié, de manière véhémente, " le macabo malaxé " que l’on servait tous les matins. Aujourd’hui, son combat est orienté vers la mise en place d’un " ordre nouveau. " Son programme est axé notamment sur " un Cameroun où les richesses profitent à tous les enfants, où l’éthique et la morale sont les plus hautes valeurs, où la gestion du pétrole est transparente et ses revenus affectés à des priorités définies par la loi. "
Ces orientations n’émanent pas d’un candidat roulant sur l’or, loin s’en faut : après trois années passées en prison " au nom de la démocratie ", Me Yondo Black, par ailleurs ancien Bâtonnier de l’Ordre national des avocats, a vu son étude mise sous scellés. A cause des démêlés avec l’administration fiscale. Père de trois enfants, le candidat du MSND avoue, non sans fierté, son appartenance à la maçonnerie. Tout comme il affirme tenir à sa barbiche légendaire, jamais rasée depuis plus de 40 ans. Une sorte de fidélité.
Luc ANGOULA NANGA
Garga Haman Adji, ADD
L’ancien ministre de la Fonction publique, du Contrôle supérieur de l’Etat et de la Réforme administrative est beaucoup plus connu dans l’opinion comme " le pêcheur de baleines " qui n’a pas sa langue dans la poche .Garga Haman Adji, président de l’Alliance pour la démocratie et le développement (ADD), dit toujours ce qu’il pense à haute et intelligible voix. Retenu dans la liste des 16 présidentiables, le président de l’ADD pourrait contribuer à animer la campagne électorale. Autour de lui, l’on retrouvera, outre les militants de l’ADD, ces hommes et femmes pour qui Garga Haman Adji est un " réformiste ", " un chasseur de baleines " ou encore " le ministre qui a démissionné du gouvernement en août 1992 ". Car, dit-il, il veut présenter un projet de société qu’il a toujours voulu défendre en tant que leader.
Dans cette optique, il a créé l’ADD en 1998. " Notre refus de nous cantonner dans un fief naturel (commune, département ou province) parce que nous y sommes né, explique pourquoi ce parti se trouve partout et nulle part ", écrit Garga Haman Adji dans l’ouvrage qu’il vient de commettre (septembre 2004) aux éditions " Les grandes éditions " et qui s’intitule : " Ainsi pourrait devenir notre pays ". Présent aux municipales de 1996, aux législatives de 1997 et au double scrutin de juin 2002, l’ADD n’a enregistré que des scores infimes. Ce qui n’altère en rien la volonté qui anime Garga Haman Adji de mobiliser toujours davantage les Camerounais pour la construction d’une nation de démocratie et de développement
Aimé Francis Amougou
Paul Biya, RDPC
Son image, au fil des ans, a fini par s’assimiler à son pays, à son peuple. Déterminé dans la maîtrise constante et résolue de son destin. Paul Biya accède au pouvoir, le 6 novembre 1982, avec l’ambition déclarée d’impulser une rénovation de la société camerounaise, une modernisation de l’Etat en vue d’un progrès partagé au profit du plus grand nombre de Camerounais.
Depuis lors, le promoteur du Renouveau national, avec une constance inébranlable, a su garder le cap pour un Cameroun qui gagne, dans l’unité de tous ses fils. Les réformes hardies, il les a poursuivies inlassablement. Et aujourd’hui, l’homme d’Etat dont l’image n’a cessé de s’imposer depuis deux décennies comme celle d’un sage présente un bilan éloquent. A commencer par la paix, la stabilité, une démocratie qui ne cesse de s’enraciner, une croissance économique effective et un rayonnement international indéniable. Des acquis qui ne demandent qu’à être consolidés en vue d’une plus grande prospérité.
Connu et réputé pour son courage et son efficacité dans l’action, Paul Biya sollicite les suffrages de ses compatriotes pour un nouveau septennat fort d’incontestables atouts : une expérience riche et variée qui puise dans un parcours académique et professionnel époustouflants. Mais, par-dessus tout, il y a cette adhésion et cette confiance massives de l’immense majorité de ses compatriotes qui, depuis de longs mois, n’avaient plus cessé de réclamer sa candidature pour un nouveau bail à la tête de l’Etat.
Dans la compétition électorale du 11 octobre qu’il veut la plus transparente possible, Paul Biya, sans minimiser l’adversité a certainement des raisons d’être serein. Lui dont l’engagement en faveur " de plus grandes ambitions " pour le Cameroun emporte une forte adhésion au sein de l’opinion. Il s’agit de ne pas s’asseoir sur ses lauriers, mais au contraire de regarder plus loin, de viser plus haut.
MAKON ma PONDI
George Dobgima Nyamndi, SLC
Dr George Dobgima Nyamndi, the candidate of the Social Liberal Congress (SLC) at the October 11 presidential election was born on May 11, 1950 in Bali Nyongha, North West Province. He is married and a father to four children. Having had a rich academic career, he was appointed Service Head for Arts and Letters in the Ministry of Information and Culture in 1986 and Sub Director for Cultural Action in the same Ministry in1991. When the University of Buea was created in 1993, he took up a teaching profession there. Presently, he is a senior lecturer in African and English Literature and Director of Administrative Affairs in the said university.
In politics, Dr Nyamndi is one of the founding fathers of the Cameroon Democratic Union (CDU) and the first chairman of its Foreign Relations Committee. He was one of the vice chairmen of the Liberal Democratic Alliance (LDA). He founded the Social Liberal Congress in June 2000 with headquarters in Buea. The SLC as stated in its manifesto believes in the "cardinal virtues of work, justice and progress with the determination to build a Cameroonian nation dedicated to the citizen…" The guidelines of the SLC include the institution of "a semi-presidential system with above all an independent legislative and judiciary powers". Should the SLC candidate win the October 11 election, "members of government, the judiciary and senior civil servants will declare their assets, liabilities and interests in any undertaking or enterprise." The SLC stands for the protection of minority interests and promotion of social status of women, children youths, old people and the disabled.
Emmanuel KENDEMEH
Djeukam Tchameni, MDI
Djeukam Tchameni s’est intéressé très tôt à la politique. Lecteur avide, le petit Djeukam se familiarise avec les notions de libération nationale, d’impérialisme, de classe sociale. Une certaine conscience naît de ces lectures que " Le Capital " de Marx vient compléter. Mais c’est à l’université de Yaoundé que l’étudiant reçoit une formation politique systématique. Dans un cadre, dit-il d’instruction marxiste et clandestine. Au sortir de Ngoa Ekelle, avec une maîtrise en économie, les options panafricanistes et socialisantes du " gauchiste " sont claires. Parti aux Etats-Unis pour poursuivre ses études, il se rapproche d’un certain Stockely Carmichael, secrétaire particulier de Kwame Nkrumah, apprend les enseignements de Cheikh Anta Diop et puise dans la vision de Marcus Garvey. Marié et père de trois enfants, on retrouve Djeukam Tchameni dans les années chaudes de la démocratisation du Cameroun avec l’association Cap Liberté. Au détriment, si l’on peut dire, de l’activité qui l’a amené à concevoir le premier ordinateur africain, le fameux Ramsès. D’abord impliqué dans la défense des droits de l’homme, Djeukam Tchameni crée son parti, le Mouvement pour la démocratie et l’interdépendance (Mdi). Il ne se présente pas comme le candidat d’un parti mais d’une " opposition nouvelle " composée de " cinq partis et de 12 associations ". Occasion, croit-il, de " clarifier la scène politique et de la rendre plus lisible ". Le candidat Djeukam, à 43 ans croit dur comme fer qu’il se distingue sur la scène politique du Cameroun. Dans quelques jours, lorsque démarrera la campagne, le leader du Mdi proposera aux Camerounais " un programme non pas de réduction de la pauvreté mais un programme de la prospérité. Historiquement, l’Afrique a connu la prospérité et il ne peut être question aujourd’hui de ne penser qu’à réduire la pauvreté parce que nous sommes Noirs ".
Stéphane TCHAKAM
Justin Mouafo, NPC/BUSH
Le nom de la formation politique de Justin Mouafo sort vraiment du lot : Le Nationalisme des pacifistes du Cameroun pour le bien-être et l’unité réelle contre les souffrances des humains (NPC/BUSH). Pour parvenir à une telle dénomination, il fallait être un artiste et M. Mouafo en est un. Il a été animateur culturel au cours de sa carrière de fonctionnaire et cela jusqu’à la retraite. Il est président de cette formation politique qui a vu le jour en 1991.
Justin Mouafo se range ainsi parmi les vieux routiers de la politique au Cameroun au cours de ces quinze dernières années, même s’il ne s’est pas réellement fait un nom. Cependant, il a pratiquement fait feu de tous bois, notamment dans le domaine culturel, puisque dans le contexte de l’ex Socinada, on le voyait assez actif pour tout ce qui concerne la défense des traditions et cultures locales.
Né en 1937 à Bahouang, province de l’Ouest, Justin Mouafo est aujourd’hui âgé de 67 ans. Il a gardé une relative fraîcheur, du fait peut-être de son statut d’homme de culture. Le sigle de son parti politique est tout aussi rare que le nom du parti. Il s’agit d’une girafe transportant sur la tête une tortue et cette dernière tire à l’aide d’une corde le Cameroun d’un bourbier. Tout un symbole. Comme pour dire que s’il est perçu aujourd’hui au Cameroun comme une tortue, M. Mouafo veut, en s’aidant du NPC/BUSH, " tirer le pays de toutes ses tracasseries pour l’amener vers des horizons plus radieux. " Justin Mouafo, comme beaucoup d’autres candidats à cette présidentielle semble croire fermement en son destin national..
David NDACHI TAGNE
Anicet Ekane, MANIDEM
Anicet Ekane affectionne le proverbe zimbabwéen suivant : " Le chemin parsemé d’obstacles est celui qui mène à la grandeur ". Apparemment, le candidat du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) n’a pas opté pour la facilité. Il a fallu du courage pour se détacher de l’Union des populations du Cameroun (Upc) dont les luttes fratricides n’en finissaient pas de ternir l’image. Les démarches en vue de l’unification ou de la recomposition ont échoué. Le Manidem naît donc en 1995, laissant derrière lui sigle et autres emblèmes de " l’âme immortelle ". Elle est loin l’époque où, jeune étudiant en France au début des années 70, Anicet Ekane devient membre de l’Unek (l’Union nationale des étudiants du Kamerun) porte d’entrée à l’Upc. Retour au pays natal en 1983 à l’appel du président Biya. Malgré tout, il anime des réunions clandestines ; participe à l’Affaire Yondo Black en 1990. Il est condamné, puis gracié la même année. A la faveur de la libéralisation, Ekane, mari et père, se lance au grand jour dans la politique, une autre " épouse ". Avec son Manidem, il affirme vouloir faire de la politique autrement à travers un travail profond à la base. Son cheval de bataille, ce sont les problèmes sociaux des Camerounais. Le bon terreau qui, demain, croit le candidat, permettra à une dynamique populaire de germer et de porter le Manidem au pouvoir Une course de fond. Pas un 100 m. Né le 17 avril 1951 à Douala, ce quinquagénaire qui ne fait pas son âge, connaît le pouvoir de la communication et ne manque pas une occasion d’exposer ses idées. Mais, disait-il le 5 décembre 2003, " la conquête d’Etoudi ne doit pas nous rendre fébriles au point de tout occulter, voire de nous rendre peu lucides ". Quatre grandes orientations devraient guider l’action d’Anicet Ekane, si les électeurs le veulent bien le 11 octobre : " Consolider la démocratie, promouvoir l’unité et la souveraineté nationales en brisant le carcan du néo-colonialisme, promouvoir une économie cohérente, performante au service de la nation et de la sous-région, élever le niveau de vie des classes populaires et moyennes. L’ingénieur Pierre Abanda Kpama sera son directeur de campagne.
Stéphane TCHAKAM
Jean-Jacques Ekindi, MP
"Lors des prochaines élections, en l’occurrence la présidentielle, nous avons véritablement l’intention de battre le RDPC par des voies démocratiques. Mais, avant tout, il nous faut œuvrer à l’assainissement du processus démocratique. Il est essentiel que la démocratie reprenne ses droits, que les Camerounais disposent de leurs cartes de vote, que les élections ne soient pas truquées. Nous sommes convaincus que si ces conditions sont réunies, il est peu sûr que le RDPC puisse franchir la barre de 30 % des suffrages ". Ainsi parlait Jean-Jacques Ekindi, il y a près d’un an dans les colonnes d’un confrère panafricain. Candidat à la présidentielle, le leader du Mouvement progressiste est l’un des trois candidats présentés par le Front des forces alternatives (FFA), autre coalition engagée dans la compétition. Seulement, l’échéance avait en réalité commencé très tôt pour Jean Jacques Ekindi et ses camarades qui, de longs mois durant, avaient organisé des manifestations et autres débats sur la question de la transparence électorale. Fidèle à lui-même, le candidat du Mouvement progressiste n’a pas baissé le ton. La liberté de ton de ce polytechnicien entré en politique ne date pas d’aujourd’hui. A l’époque où il tenait la section RDPC du Wouri, Ekindi attirait déjà les foules, intriguées par son discours dit " progressiste ". Lorsqu’il démissionne du parti au pouvoir au début des palpitantes années 90, c’est pour créer son propre mouvement et se présenter à la présidentielle de 1992. Véhément et virulent, Jean-Jacques Ekindi n’a de cesse de pourfendre ce qu’il appelle " l’Etat-parti ". Il devient une " star " dans les médias, même si les urnes ne le confirment pas. Il n’empêche, une fois encore dans la course, le Mouvement progressiste, avec les autres formations du FFA, entend changer le régime politique camerounais " pour, dit-il, mettre fin à l’état endémique des Camerounais ".
S.T.
Victorin Hameni Bieleu, UFDC
C’est un sentiment de satisfaction qui se dégage de l’attitude de Victorin-François Hameni Bieleu rencontré il y a quelques jours à Yaoundé. Derrière ses lunettes à grosses montures, les yeux du président national de l’Union des forces démocratiques du Cameroun (UFDC) expriment, à eux seuls, la joie et la conviction d’une formation politique qui a longtemps attendu son heure. Le quartier général de l’UFDC, depuis la confirmation officielle de la candidature, ressemble à une fourmilière. Les réunions se succèdent. Il est question de mettre la dernière main sur le programme de la campagne qui s’ouvre dans les prochains jours. " L’élection présidentielle d’octobre prochain est une occasion majeure pour notre parti politique. Pour la marquer d’une pierre blanche, nous allons à la rencontre des Camerounais solliciter leurs suffrages, l’objectif clairement défini est de remporter la victoire finale ", déclare Hameni Bieleu. " Nous avons des arguments solides, fondements de notre programme politique et socio-économique ", affirme-t-il avant de préciser : " Ce programme a quatre thèmes structurateurs : le problème de l’emploi, la restauration de l’autorité familiale, la question des détournements des deniers publics et celle de l’insécurité sociale ".
Né le 23 janvier 1948 à Bafang, province de l’Ouest, Hameni Bieleu est recruté au sein de l’administration publique camerounaise après un doctorat d’Etat en sciences politiques, option stratégie de défense, obtenu en 1979 à la Sorbonne à Paris. Il assure parallèlement les enseignements de défense nationale à l’Ecole militaire inter-armes et à l’Ecole nationale de police de Yaoundé. C’est en 1990 qu’il crée l’UFDC. Victorin-François Hameni Bieleu, dont le parti n’a jamais remporté un poste électif majeur, considère la présidentielle à venir comme une occasion idoine pour traduire dans les faits le rêve qu’il a toujours eu pour l’avenir du Cameroun. Un rêve aujourd’hui esquissé dans un livre intitulé " Demain, le Cameroun ! ", publié en novembre 2003.
Aimé Francis Amougou
Ngo Fritz Pierre, MEC
After only six years in the political arena, the Cameroon Ecological Movement (MEC), is waxing strong. From its birth place in Douala, the party within a short time has succeeded to extend its tentacles to the nook and crannies. Its geo-political map reads ten provincial coordinating committees and one hundred and eighteen well structured basic organs. These structures are to enable the "Green Party" better disseminate the message of peace, equitability, transparency and hard work as advocated by Ngo Fritz Pierre, President and founding father of the party.
At 52, it is difficult to draw a clear line, between his academic and working profile. His academic journey began in 1973 in France where he had his "Brevet Professional" at the European School of Management-Havre-France, from 1976 to 1992, he obtained, a Diploma in Accountancy, training in Applied Accountancy, Diploma with specialisation in Communication from the European Higher Institute of Communication in Belgium. Along side his studies, he worked from 1973 to 2002 as the Distribution Manager of Press and Magazine for "Groupe Hachette", Chief Accountant for a Fertilizer and Chemical Products Company Equatorial Africa (SEPCAE-Cameroon), Public Relation Trainee with the European Union Economic and Social Committee in Belgium, Protocol and Public Relation Trainee for Africa, Caribbean and Pacific (ACP), in Belgium. Sales Manager for Coca-Cola, Fanta and Spirit, in charge of Communication at the Barcelone international trade faire "VERIDICT"-Bruxelles, in charge of "Groom Publicity", a chain of luxury "City 2"magasins in Belgium, marketing delegate for "Groupe Media", Director General for General Communication and Information, Animator and consultant for club marketing ESSEC and CEMAC.
Eldickson AGBORTOGO















