Certains noms sont récurrents. Paul Biya y réfléchit.
En regagnant son village natal le 11 décembre dernier, après un premier faux départ la veille, Paul Biya n’a pas complété son gouvernement du 8 décembre, en se trouvant un collaborateur à la tête du Cabinet civil. Depuis la nomination de Edgard Main Mebe Ngo’o à la Dgsn (délégation générale à la Sûreté nationale), ce qu’on appelle habituellement “la maison du président” attend un nouveau locataire. Pour l’instant, le nouveau patron de la police camerounaise cumule juridiquement les deux postes. Le scénario ne saurait durer plus longtemps, au regard des responsabilités et nombreuses prérogatives du directeur du Cabinet civil. Et déjà, on parle de batailles larvées dans le sérail. Ceux qui sont sans poste depuis longtemps, ou ceux qui l’ont perdu le 8 décembre 2004 se mêlent aux cadres du Palais de l’unité qui y aspirent. En fait de poste, il s’agit de deux: le directeur du Cabinet civil et son adjoint, ce dernier poste étant inoccupé depuis plusieurs années.
Une trentaine de personnalités feraient du lobbying en ce moment du fait des nombreux avantages financiers qui en découlent, sans omettre le trafic d’influence qui colle à ce titre de “confident du président”. Le directeur du Cabinet civil est en effet l’une des rares personnalités à avoir son bureau dans la tour d’Etoudi, les autres collaborateurs du chef de l’Etat se contentant des Annexes A (cabinet civil, chancelleries des ordres nationaux et direction de la sécurité présidentielle, état-major particulier) et B (secrétariat général de la présidence de la République). Cette proximité avec le président de la République n’est pas seulement géographique. Le Dcc est un des passages obligés pour accéder au chef de l’Etat. On peut aisément imaginer le reste... Une semaine après la formation du nouveau gouvernement, les spéculations vont bon train; des noms sont avancés.
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PRÉTENDANTS.
Le premier régulièrement cité est celui de Pierre Ismaël Bidoung Mpkatt. L’ex-sulfureux ministre de la Jeunesse et des Sports avait été aperçu, il y a deux semaines, au Palais de l’unité, dit-on, pour consultation... Quel crédit accorder à ceux qui parlent de Michel Meva’a m’Eboutou, l’ex-Minfib, oncle de Paul Biya, que ce dernier, commente-t-on à Etoudi, voudrait garder à ses côtés. La mauvaise renommée de Meva’a lors de son passage au Minfib jouerait largement en sa défaveur. De plus, certaines personnes autour de Biya lui déconseillent l’équation d’un Bulu qui succède automatiquement à des Fong : Mebe Ngo’o et Martin Bélinga Eboutou. Le nom de l’actuel préfet du Dja et Lobo, Joseph Beti Assomo, pour qui Paul Biya aurait beaucoup d’estime, circule également. Mebe Ngo’o n’était-il pas lui-même préfet lorsqu’il fut propulsé au prestigieux poste de Dcc? Sans grande conviction, on cite le nom de Dieudonné Ambassa Zang, l’ancien ministre des Travaux publics et filleul de René Owona, le regretté confident de Biya, décédé le 27 octobre dernier, mais qui aurait recommandé, en guise de testament, la nomination de Christophe Foe Ndi, actuel intendant principal du palais. Seulement, le clan Nanga-eboko a les mêmes desseins. A défaut de Bidoung Mpkatt, on souhaite voir un autre proche de Chantai Biya diriger le Cabinet civil. D’ailleurs, selon les “causeries” du palais présidentiel, la première dame aurait plutôt préparé un homme jeune et dynamique. Il s’agit de Vincent Ayimoni, ancien intendant principal et oncle de Chantai Biya. Le nom de Dommique Awana Essama, l'actuel chef du protocole d’Etat n’est pas en marge des nombreuses spéculations qui alimentent ces derniers temps les conversations. Le nom de Luc René Bell, ancien délégué général à la Sûreté nationale est aussi avancé.