Sa dernière sortie publique au Cameroun date du temps de la campagne électorale comptant pour l’élection présidentielle d’octobre 2011. En déplacement dans la ville de Douala, le chef de l’Etat sortant était accompagné de son fils, Franck Biya. Le fils du père des «Grandes réalisations» s’était même offert un bain de foule. Loin de ses habitudes.
Franck Biya - Campagne Electorale - Douala - Octobre 2011
Photo: © Mutations
Sa dernière sortie publique au Cameroun date du temps de la campagne électorale comptant pour l’élection présidentielle d’octobre 2011. En déplacement dans la ville de Douala, le chef de l’Etat sortant était accompagné de son fils, Franck Biya. Le fils du père des «Grandes réalisations» s’était même offert un bain de foule. Loin de ses habitudes.
C’est que, dans les cercles du pouvoir, pourfendeurs et laudateurs du fils de son père le peigne volontiers à l’image de Paul Biya. «Un fauve désintéressé par la proie». Sa proie ?
Pour sûr, la discrétion et la sobriété du fils du président en ont fait un prototype dans l’univers des fils de Nnôm Ngui. Loin des sphères politiques, l’on reconnaît néanmoins à Franck son amour pour les affaires. Les dénonciations n’ont pas manqué sur ce terrain. En leur temps, des Organisations non gouvernementales avaient dénoncé les libertés, supposées ou réelles, que l’homme d’affaires et certains de ses partenaires s’offraient dans les forêts camerounaises. A l’époque des faits, l’opérateur forestier était accusé de s’offrir la rondelette somme de 9 milliards de Francs cfa par mois. Sur le dos du contribuable clamaient ses détracteurs. L’accusation portée par une Ong française de renom n’avait pas connu de suite.
C’est une autre histoire Franck Biya qui fait des vagues depuis quelques semaines au Cameroun. Une affaire de manipulation de bons du trésor public. Le principal dénonciateur affirme, la main sur le cœur que le fils du géniteur de l’opération épervier aurait alors bénéficié de pas moins de 100 milliards de Francs cfa au détriment de l’Etat. Des opérations effectuées en marge de la loi qui prévoyait que les bons pris par Franck et certains de ses parents soient matérialisés au plus tôt dix ans après. Nous sommes donc en 2006.
Contrairement aux affirmations de son père et président de la République, la désormais affaire de détournement de fonds publics mis à l’actif de Franck Emmanuel Olivier Biya ne semble pas émouvoir grand monde. Pas une seule structure en charge de la promotion de la bonne gouvernance (Anif, Conac ou encore Tribunal criminel spécial entre autres) n’ont levé le petit doigt. Encore moins le principal accusé. Pourtant l’affaire est grave et remet au goût du jour, si elle ne vient pas confirmer l’idée que, « l’Opération épervier », dans sa forme et son fond ne fait pas l’unanimité. Le président protège t-il sa progéniture au mépris de la République exemplaire dont t-il vante les vertus.
Au fort de la polémique qui fait du bruit dans les rues camerounaises, Ni Franck le fils Biya, encore moins ses parents et amis ne semblent disposés à expliquer à une opinion qui s’échauffe leur part de vérité. Même pour la forme. Le fils, comme l’affirme ses détracteurs se verrait-il déjà dans la peau du président ? Auquel cas pourquoi ce silence à la lisière du mépris pour la République et ses institutions? Crédité d’une certaine innocence politique, Franck Emmanuel Olivier Biya peut-il encore prétendre à une quelconque virginité dans le concert des scandales qui meublent l’environnement sociopolitique camerounais ?