La chanteuse gave le groupe de ses qualités vocales.
Elle n’a pas oublié le malentendu tonitruant qui a opposé son groupe à leur ancien producteur Sam Mbendè, il y a deux ans. Un incident qui leur a fait renoncer au Prix rfi musiques 2000 que la chanteuse Corry du groupe Macase garde encore en mémoire. « Ce prix est resté le meilleur souvenir de ma vie », dit-elle.
Agée de 25 ans et quelques mois, Corry Denguemo est celle dont la voix ajoute du piquant aux sonorités suaves, mixtes d’influence occidentales que le Macase sert aux auditeurs. Des mixtures empreintes d’une âme africaine qui conduisent le mélomane droit vers un autre monde, celui de la révolution. C’est en fin 1996 qu’elle débute sa carrière musicale, en jetant son dévolu sur le rap, sans aucune connaissance musicale.
Ce sera sans compter sur les réalités du terrain. Il faut comprendre la gamme, la note…La jeune Corry se met alors à l’école de la chanson ; les cabarets deviennent les milieux qu’elle fréquente, car elle veut se faire connaître. Et voilà qu’un jour, elle est appelée par les membres du groupe Macase pour remplacer leur chanteuse. Elle va monter pour la première fois sur le podium avec ce groupe lors du festival Jazz sous les manguiers ; on est en 1996. « C’est juste un coup de main, leur avise-t-elle à la fin, je ne sais pas encore chanter ».
Mais, les membres du groupe pressentent ses aptitudes et vont la solliciter, puis finalement, des deux filles du Macase, c’est elle qui sera retenue pour chanter avec les six garçons. Comme beaucoup d’artistes, elle va passer des moments de tension avec sa famille, en l’occurrence, ses oncles maternels. Corry va leur rabaisser le caquet avec le succès de l’album Etam. « C’est à partir de ce titre qu’ils ont commencé à avoir de la considération pour moi ».
Dès lors, la chanteuse va goûter aux délices de la gloire ; adulée à tous les spectacles, elle va garder la tête froide. C’est d’ailleurs elle qui adapte les chorégraphies ; « je tire ma force de Dieu, c’est lui le marabout », aime-t-elle dire avec humilité.
Yvette Mbogo