Les médicaments entre 235 et 1000 F Cfa, c’est le fruit d’une convention signée hier entre le gouvernement et le secteur privé pharmaceutique.
Les antipaludiques vont désormais coûter entre 235 F et 1000 Fcfa dans les pharmacies d’officines. C’est le fruit de la convention que le ministère de la Santé publique et la Centrale nationale d’approvisionnement en médicaments et consommables médicaux essentiels (Cename) ont signée hier à Yaoundé, avec le secteur privé pharmaceutique, représenté à différentes échelles. Les syndicats, les grossistes et les confessionnels ont ainsi apposé leurs signatures sur le document.
Cet accord intervient dans le cadre de l’amélioration de l’accès des populations aux médicaments essentiels de qualité. Il concerne également, dans ce secteur, le sous-secteur privé à but non lucratif, notamment le privé confessionnel et certains privés laïcs à l’instar de la fondation Ad Lucem. Mais ici, les prix sont un peu plus proches de ceux des formations sanitaires publiques. Ils varient en effet entre 175 F et 735 Fcfa. Cette baisse est la suite logique des bas prix appliqués dans les hôpitaux publics depuis le 19 février dernier. Dans ces formations, le traitement d’une crise simple de paludisme à base d’ACT (combinaison thérapeutique à base d’artémisinine) est depuis cette date, compris entre 140F et 600 Fcfa
Cependant, d’après le Dr Gaétan Bahiol, pharmacien, ces prix ne seront pas appliqués tout de suite. " Il faudra encore attendre quelques jours, le temps que nos grossistes passent les commandes à la Cename et nous livrent les produits subventionnés ", a-t-il déclaré. En effet, selon les termes de la convention, les médicaments sont acquis à la Cename uniquement par les grossistes distributeurs et les centrales d’achats confessionnelles avant d’être livrés dans les pharmacies ou dans les formations sanitaires. Mais, Urbain Olanguena Awono, ministre de la Santé publique qui présidait la cérémonie, a prescrit la célérité dans le traitement des différentes commandes. Il a également été demandé aux pharmaciens de rationaliser leurs acquisitions. " Les ACT sont subventionnés à hauteur de 75% pour les plus chers (Artémether + Luméfantrine) et 25% pour les moins chers (Artésunate + Amodiaquine). Il faut donc exprimer vos besoins en fonction de cela pour que la convention puisse tenir ", a souligné le Minsanté. Mais comme l’ont souligné les pharmaciens, il n’y aura pas de vide financier à combler. " Nous achèterons désormais les produits moins chers à la base, donc nous revendrons moins cher sans crainte ", a soutenu l’un des signataires.
Pour ce qui est de la délivrance des différents médicaments aux malades, les pharmaciens se sont voulus rassurants. " Dans le principe, tout antipaludique n’est délivré que sur prescription médicale. Mais dans l’optique de permettre au plus grand nombre d’accéder aux soins de santé, nous avons la permission de juger les cas des patients et de leur délivrer directement les médicaments ", explique un pharmacien.
Jocelyne NDOUYOU-MOULIOM