Le parolier a donné un concert vendredi à Yaoundé pour présenter son nouvel album, «Offertarium».
Le beau négro est resté égal à lui-même, bon, rigolo et efficace. Comme toujours, Donny Elwood a chanté en riant, mais surtout en titillant. Le parolier et guitariste de renom a d'ailleurs précisé que ses textes sont le fruit de son imagination et, par conséquent, toute ressemblance... n'est que pur hasard. Ainsi, 12 ans après la sortie de son dernier album, «Eklektikos», Donny Elwood refait surface avec une nouvelle production, présentée en avant-première, vendredi dernier à l'Institut Français du Cameroun, antenne de Yaoundé. «Offertarium» n'est pas encore disponible pour des raisons techniques, mais l'artiste a tenu à dévoiler quelques titres. Fidèle à son style, il enchaîne des rimes en français et en ewondo. Contant avec humour les épopées du «pauvre» Africain, comme «Ebodé», braconnier illettré. Ou encore regrettant que «Patrick», fils de Duc, vende des pseudos bouts d'Afrique chez lui en Europe. Ce texte-là est d'ailleurs particulièrement osé. A la demande du public, le titre a été joué plus d'une fois.
Donny Elwood, c'est le parolier certes mais aussi le guitariste. Le public a donc répondu massivement au rendez-vous. L'artiste aussi, avec souvent quelques pas de danse de bikutsi et makossa. La plupart de ses chansons n'étant pas faites pour danser, mais plutôt pour donner à penser. Tout de noir vêtu, guitare en bandoulière et son chapeau larges bords enfoncé sur sa tête, il a réussi à satisfaire ces fans plutôt gourmands. Sur cette scène de l'IFC de Yaoundé, la star exulte, s'amuse et échange avec le public. L'on a ainsi repris en chœur des vieux succès de Donny : «Odontol», «Salomé», «Cousin militaire», «Akao Manga», «Anabela», «Turlupiné» et bien sûr, «Négro & Beau». Comme un seul homme, le public s'est levé pour offrir à l'artiste un standing ovation à la fin du spectacle.
Donny Elwood, de son vrai nom Dieudonné Albert Ella Owoudou, a reçu diverses distinctions avec ses deux premiers albums. «Négro & Beau», sorti en 1996, arrangé et réalisé par Jay Lou Ava, fait de Donny le meilleur artiste de l'année au Cameroun avec les meilleures ventes d'albums. L'année suivante, il reçoit le prix de la Francophonie. En 2001, son deuxième disque, «Eklektikos», toujours avec Jay Lou Ava, lui vaudra entre autres une nomination aux Koras Awards en Afrique du Sud. Le nouveau-né, «Offertarium», sera disponible d'ici quelques semaines.